my kingdom for a toy

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THE 6 MILLION DOLLAR MAN KENNER (1975-1978) MAJ en bleu au 16/04/2023 avec Big foot

INTRODUCTION

 

Paru en 1972, le roman Cyborg de Martin Caidin inspire la création de trois téléfilms l’année suivante : The 6 million dollar man : the moon and the desert, Wine women and war et The solid gold kidnapping. Diffusés sur la chaîne américaine ABC, ces programmes obtiennent un succès d’audience considérable.

Le héros, Steve Austin, est un pilote d’essai travaillant pour la NASA. Grièvement blessé lors d’une mission, il est sauvé grâce à un programme médical ultra-secret, devenant un « homme bionique » au corps robotisé. Ses membres artificiels (deux jambes, un bras et un oeil) lui confèrent des capacités hors du commun.

 

Le rôle de Steve Austin est attribué à Lee Majors, un acteur déjà bien connu du public américain. Il jouait dans la série à succès The big valley (1965-1969). Ces trois téléfilms bénéficient également de la participation d’acteurs établis tels que Luciana Paluzzi, Britt Ekland, Eric Braeden ou David McCallum.

 

Capitalisant sur ce thème, le producteur Harve Bennet (The mod squad, plusieurs films Star Trek des années 80…) décline les aventures du personnage dans une série dont la diffusion démarre en 1974. Elle s’étale sur cinq saisons, soit un total de 99 épisodes. Richard Anderson incarne le supérieur hiérarchique de Steve Austin, Oscar Goldman, au sein d’une organisation secrète. Les intrigues mêlent espionnage et science-fiction dans un style propre aux années 70, hélas révolu.

 

Comme il est de coutume à l’époque, The 6 million dollar man est l’occasion de croiser au casting de jeunes acteurs en vogue, ainsi que des vétérans d’Hollywood. On peut notamment citer Farrah Fawcett (alors épouse de Lee Majors), Jenny Agutter, Kim Basinger, Martine Beswick, Chuck Connors, Pamela Franklin, Beverly Garland, Farley Granger, Pamela Hensley, Tab Hunter, Robert Loggia, Donna Mills, Stephen McNally, Heather Menzies, France Nuyen, Stefanie Powers, John Saxon, William Shatner, William Smith, Suzanne Somers, Elke Sommer, Laurette Spang, George Takei, Ray Walston, Carl Weathers...

 

Très populaire et bénéficiant d’une large distribution à l’international, la série se distingue par des trucages, certes rudimentaires, mais efficaces, à base d’effets sonores et de ralentis censés illustrer les fonctions bioniques. En 1976, elle donne naissance à un spin-off, The Bionic Woman, interprété par Lindsey Wagner (voir ici). Après l’arrêt du feuilleton, trois téléfilms supplémentaires sont diffusés entre 1987 et 1994, surfant sur la nostalgie. N’ayant pas revu cette série depuis l’enfance, je ne pourrai vous en dire en plus. L’intégrale du programme est disponible en dvd depuis de nombreuses années. J’attends néanmoins une sortie au format blu-ray. Annoncée chez l’éditeur français Elephant, celle-ci est régulièrement reportée (fin 2023 maintenant).

 

De nos jours, avec la multiplication des chaînes payantes (Amazon, Netflix…), l’offre actuelle de séries s’élargit jusqu’à l’absurde et d’aucuns s’imaginent vivre l’« âge d’or » de la création audiovisuelle. Mais c’est une idée fausse. Le véritable « âge d’or » s’est produit entre le milieu des années 60 et le début des années 80 : malgré des budgets parfois serrés, les programmes conçus au cours de cette période possèdent une authenticité, voire une « universalité », qui leur assure un retentissement inégalé. L’industrie du jouet accompagne naturellement cet élan populaire. A cette époque, la plupart des séries génèrent un merchandising important (figurines, véhicules, maquettes et autres objets divers), ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.

 

Pour The 6 million dollar man, l’entreprise américaine Kenner (futur acquéreur de la licence Star wars) développe en 1975 une gamme de jouets qui s’articule autour de mannequins 12’’, auxquelles s’ajoutent des panoplies, accessoires, véhicules et playsets. Particulièrement bien conçus, ces produits s’arrachent auprès d’un public d’enfants, fasciné par la série. L’année suivante, le fabricant acquiert la licence de The bionic woman.

 

Outre Steve Austin et Oscar Goldman, deux « méchants » ont droit à leurs figurines, à savoir Maskatron (interprété par John Saxon) et Big Foot (interprété par André the giant).

 

1) BIONIC BIG FOOT version française Meccano (circa 1977)

 

Le « mystère » du Big foot (Sasquatch au Canada) inspire les auteurs de la série The 6 million dollar man. Si certains considèrent qu’il s’agit d’une légende, d’autres croient fermement à l’existence de cette créature simiesque, hypothétique représentant d’une branche parallèle et oubliée de l’humanité. Big foot apparaît dans la saison 3 au cours d’un double épisode (17 et 18). L’imagination débridée des scénaristes transforme le monstre en robot conçu par des extra-terrestres !... Le célèbre catcheur André the giant interprète la créature sous un maquillage grossier. Né en France en 1946, André Roussimoff grandit avec un physique atypique : à 14 ans, il mesure 1,92 mètre pour un poids de 92 kilos. Son voisin, le dramaturge Samuel Beckett, le conduit en camion à l’école, l’adolescent ne pouvant s’asseoir dans le bus !

 

Repéré à l’âge adulte pour ses performances athlétiques, André Roussinof rejoint une école de catch parisienne. Il devient champion de France en 1968 avant de s’embarquer pour une carrière internationale. L’homme découvre alors qu’il souffre d’acromégalie, à l’instar des acteurs Richard Kiel ou Rondo Hatton. Il s’agit d’un trouble hormonal entraînant une croissance anormale, ainsi que des déformations physiques (main, visage...). Malgré des problèmes de santé croissants, André Roussinoff intègre la ligue de catch américaine WWE sous le pseudonyme d’André the giant. Persuadé d’être condamné par la maladie, il brûle la vie par les deux bouts et décède à Paris en 1993, peu après l’enterrement de son père. Il devient alors le premier catcheur à entrer au WWE Hall of fame.

 

A l’époque, le personnage de Big foot marque les esprits à l’instar des Cybernautes dans The avengers (1965-1967). La créature fait son retour dans le premier épisode de la saison 4, cette fois sous les traits du comédien Ted Cassidy. La seconde partie de l’épisode s’achève dans le spin off The bionic woman.

 

Le succès de Big foot attire l’attention de Kenner. Il devient alors le second méchant à intégrer la gamme The six million dollar man après Maskatron (incarné par John Saxon). Vers mi-fin 1977, le fabricant commercialise une impressionnante figurine de 15’’, tenant ainsi compte de la taille du robot. Le mannequin en plastique creux est hélas desservi par une sculpture bâclée et des articulations très limitées (épaules et cuisses). Le jouet ne cherche visiblement pas à représenter André the giant ou Ted Cassidy. Il s’agirait d’une « variation » autour du personnage, ce qui évite de payer des droits à l’image aux comédiens. Côté gadgets, un bouton ventral déclenche l’ouverture de la poitrine, révélant qu’il s’agit d’une machine. Pour représenter les circuits électroniques, Kenner se contente d’un sticker. Pour finir, une fente discrète permet à Steve Austin de « soulever » son adversaire à l’aide de son « bras bionique ».

 

Dans les mois qui suivent, le fabricant recycle habilement le moule de Big foot qui sert de base au futur Chewbacca dans la gamme 12’’ Star wars. Les deux références partagent de nombreuses pièces communes, notamment les bras, les jambes et une grande partie du torse.

 

La boite-vitrine à rabat met en scène l’affrontement entre le monstre et Steve Austin. Les dessins réalisés pour l’occasion sont particulièrement spectaculaires, suscitant la fascination des enfants. Ils ont également pour fonction de mettre en valeur les éléments de jouabilité (éjection du panneau pectoral et prise pour soulever Big foot).

 

L’exemplaire présenté ici constitue une variante de packaging particulièrement rare. En effet, il s’agit de la boîte française conçue sous licence Meccano. Cette société d’origine britannique assure la distribution exclusive et la fabrication partielle des jouets Kenner dans notre pays. Son nom est lié au célèbre jeu de construction éponyme inventé par Frank Hornby au début du XXème siècle. En 1912, une filiale est créée en France, de même qu’une usine de production. Au fil du temps, l’activité de Meccano s’élargit à de nombreux domaines, notamment les trains électriques ou les miniatures automobiles (Dinky Toys).

 

A partir des années 60, l’entreprise traverse une phase d’instabilité marquée par des opérations de rachat et de restructuration. En 1972, la filiale française est revendue à General Mills, groupe américain déjà propriétaire de Kenner. Devenues des sociétés sœurs, Meccano SA et Kenner établissement un partenariat commercial, notamment en matière de licences. Ainsi, entre 1975 et 1978, Meccano distribue chez nous les jouets The 6 million dollar man (L’homme qui valait 3 milliards) et The bionic woman (Super Jaimievoir ici). Elle se voit ensuite confier la gamme Star wars (voir notamment ici).

 

Le packaging conçu pour le marché français reprend les illustrations de la boîte américaine dans sa version « Steve Austin en combinaison rouge ». Aux Etats-Unis, il existe une variante avec Steve en jean bleu. Les textes sont traduits en français à l’exception du produit lui-même : « Bionic Big foot, the Sasquatch beast » devient ainsi « Bionic Big foot, la bête légendaire ». Le logo de Meccano est présent sur plusieurs faces de la boîte. Le copyright indique l’année 1973. Cette date correspond à la diffusion du premier téléfilm et non à celle du jouet, intervenue quatre ans plus tard.

 

Dans notre pays, la commercialisation de Big foot semble intervenir courant 1978. Il reste disponible jusqu’à fin 1979, soit une durée relativement courte. Au cours de cette période, des publicités Meccano paraissent régulièrement dans la presse enfantine (voir ici). Outre l’arrêt de la série, le succès de Star wars précipite la disparation des produits The six million dollar man. Kenner se concentre sur cette nouvelle licence dont il détient les droits et qui va s’avérer un filon commercial exceptionnel. De ce fait, Big foot est un jouet rare. Trouver un exemplaire Meccano relève de l’exploit.

 

La boîte présentée apparaît en excellent état pour son âge, sans usure ni manques. Les couleurs sont vives. Le rabat ne souffre d’aucune déformation ou pliure exagérée. On note un enfoncement de deux centimètres sur le rhodoïd, mais sans fêlure. L’insert cartonné intérieur est en parfait état. Le mannequin a été défait de ses attaches. Il a visiblement servi de jouet à un enfant. Le bouton d’éjection est cassé. Il est sorti de son axe et ne peut être remis en place. Le panneau éjectable d’origine est présent, de même que le sticker figurant les circuits électroniques. Enfin, un « restaurateur amateur » a repeint grossièrement l’extrémité du nez qui devait être usée.

 

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Cet article sera mis à jour à chaque nouvelle entrée.



16/04/2023

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