TERMINATOR AUTRES MARQUES USA, EUROPE ET JAPON
GALOOB TERMINATOR (1995-1996)
Comme je le rappelle régulièrement dans ce blog, les années 90 sont une période décevante pour les collectionneurs. Les gammes phares qui ont fait la gloire des années 70-80 disparaissent (Star wars, Les maîtres de l'univers...). Quant aux nouvelles franchises, elles peinent à s'imposer de manière aussi évidente. En parallèle, les grands industriels du secteur (Mattel, Hasbro, Kenner...) conservent leur monopole créatif. Ils considèrent le jouet comme un produit destiné aux enfants, un point de vue réducteur mais partagé par le public. De fait, les collectionneurs adultes passent au mieux pour des originaux, au pire pour des attardés, y compris au sein de leur famille. Cette passion reste "tabloue". Internet n'existe pas, les forums et les réseaux sociaux non plus. Les informations circulent avec difficultés, notamment certaines pratiques pionnières comme "ne pas ouvrir les boîtes" !... En l'absence de fabricants spécialisés, le développement de produits haut de gamme relève de la science-fiction (personnages 1/6ème, statues...). Il faut attendre 1998 pour que MacFarlane révolutionne le marché en réalisant les figurines d'horreur "movie accurate" : les fameux "movie maniacs".
Au milieu d'une décennie assez morne, quelques fabricants conçoivent tout de même des jouets intéressants, basé sur des licences émergeantes. C'est le cas de Galoob Toys, une société créée en 1957 par Lewis et Barbara Galoob. Démarrant d'abord comme distributeur, l'entreprise se lance ensuite dans la production de jouets. A partir des années 80, elle acquiert de nombreuses licences (films, séries ou dessins animés) : Aliens, The A-team, Men in black (le premier épisode), Starship troopers, l'univers du catch... En 1998, la société est rachetée par Hasbro, devenant ainsi une marque du géant américain.
Galoob invente un format original appelé "micro machines", à savoir des décors, vaisseaux ou véhicules à échelle plus ou moins réduite, accompagnés de mini-figurines d'un centimètre. Très populaire à l'époque, ce concept est adapté à certaines franchises, notamment Terminator ou Alien.
En 1991, James Cameron décide de donner une suite au film original sorti en salles sept ans plus tôt. Terminator 2 : judgement day (T2) constitue à la fois un choc cinématographique et une révolution technologique majeure. Il s’agit du premier film dont l’intrigue repose entièrement sur la réussite d’effets spéciaux numériques. Le réalisateur contribue de manière décisive à populariser cette tehcnique, même si elle est utilisée depuis 1984 (The last starfighter de Nick Castle). J'ai eu la chance de voir T2 à sa sortie. Ce jour-là, l’expérience fut pour moi comparable à celle d'un spectateur assistant au premier film parlant ! Depuis, le numérique n'a cessé de se développer, affectant pour le meilleur et pour le pire la conception des œuvres audiovisuelles.
Lors de son exploitation en salles, Terminator 2 ne génère pas la vague de merchandising attendue, essentiellement en raison du fait que personne n'anticipe l'extraordinaire succès du film. Comme souvent, Kenner semble bien seul avec sa gamme de figurines au design balourd (voir ici). En 1995, soit quatre ans plus tard, Galoob s'intéresse à la licence au travers du format "micro-machines". Il propose trois blisters contenant chacun deux mini-figurines et deux engins en plastique à des échelles variables. Les assortiments réalisés mélangent les différences séquences du film, échappant à toute logique. Malgré leur taille réduite, les personnages sont articulés au niveau des cuisses et des épaules. Quant aux véhicules, ils semblent dépourvus de toute jouabilité.
- Terminator 2 : Judgment day collection n°1
Le blister contient : Ground hunter killer, T-800 endoskeletton, Sarah Connor et Station wagon.
- Terminator 2 : Judgment day collection n°2
Le blister contient : Aerial hunter killer, T-1000 (cop), John Connor et T-800 cycle.
- Terminator 2 : Judgment day collection n°3
Le blister contient : Cayoco truck, T-800, T-1000 (liquid metal) et Big rig. Pour les deux camions, il s'agit de l'unique représentation en jouet réalisée à ce jour.
Les trois blisters présentés sont scellés et à l'état neuf. Sur chacun d'eux, une étiquette manuscrite indique un prix de 15 €. Cette monnaie ayant été mise en circulation le 01/01/2002, il ne s'agit pas d'un tarif d'époque. En effet, ces jouets ne furent jamais commercialisés en France. Ils ont été achetés dans une boutique d'import parisienne au milieu des années 2000.
AOSHIMA (2002 – circa 2009)
L’idée de l’Endoskeleton sort tout droit d’un cauchemar de James Cameron au cours duquel ce robot métallique surgit d’un brasier. Dès le lendemain, il couche sa vision sur le papier et la confie à Stan Wiston, grand spécialiste des effets spéciaux. Le croquis servira alors de base pour l’élaboration du personnage vu à l’écran.
A ce jour, la société japonaise Aoshima demeure l’unique fabricant à avoir conçu des figurines d’Endoskeleton (T-800) en métal, qui plus est à l’échelle 1/6ème. Depuis, aucun concurrent n’a relevé le défi, ce qui semble étonnant. De part leur composition, ces jouets demeurent une curiosité dans l’univers des produits dérivés issus de la saga. Bien qu’ils soient relativement anciens, ils conservent donc tout leur intérêt dans une collection liée à ce thème, d’autant que leur design soigné n’est absolument pas démodé. Pour avoir eu en main l’une de ces objets, ils surprennent par leur poids conséquent.
En 2002, quatre variantes sont commercialisées : Normal edition, Weathered edition, Toys’r us Japon (une chaîne de magasins aujourd’hui liquidée) et B.B. Zap. Les figurines sont livrées en boîte cartonnée opaque. Les illustrations sont communes à tous les modèles. Sur la face avant, le jouet en version « Normal » est mis en scène avec son arme. Derrière le T-800, un fond rouge laisse entrevoir un crâne d’Endoskeleton en gros plan. Dans l’angle inférieur, un petit cadre permet d’identifier précisément la variante acquise.
Les rumeurs circulant à l’époque font état d’un tirage de 3 000 exemplaires pour l’édition « Normal », 1 000 pour les éditions « Weathered » et « Toys’r us », cette dernière étant réservée au territoire japonais. Cependant, ces chiffres n’ont jamais été confirmés par le fabricant. Seule certitude, la version « B.B Zap » est produite à 500 exemplaires, cette information figurant sur la boîte. Sa distribution est également limitée au Japon.
Vers 2008-2009, les variantes « Toys’r us » et « B.B. Zap » font l’objet de rééditions, cette fois pour le marché américain. A cette occasion, la boîte bénéficie d’un nouveau visuel : une tête d’Endoskeleton sur fond bleu). Les figurines changent également d’appellation : la version « Toys’r us » devient la « Silver repaint edition » ; la version « B.B Zap » devient la « Black version ».
Vous trouverez ci-après un exemplaire scellé de la variante « Normal ». Celle-ci est identifiable à son accessoire (fusil dit « Plasma rifle ») et sa peinture chromée brillante, assez proche du robot vu à l’écran.
Ces articles furent importés en Europe, mais en quantités très limitées, d’où la difficulté à se les procurer. A cette période, le e-commerce était inexistant, ce qui permettait aux salons et boutiques spécialisés de prospérer. Il fallait donc avoir de la chance à l’instar du collectionneur qui a trouvé cet exemplaire soldé dans un magasin parisien !
La boîte mise à ma disposition étant scellée, je ne pourrai pas vous en montrer davantage. Deux étiquettes d’époque mentionnent un prix de 185 €, puis 125 €. En 2002, il s’agissait d’une somme conséquente, les figurines à ce tarif restant exceptionnelles.
Cet article fera l'objet de prochaines mises à jour.