my kingdom for a toy

Fondée après-guerre en banlieue de Périgueux, l'entreprise française Starlux se spécialise dans la création de petites figurines en plastique non articulées. Elle aborde des thèmes variés : militaria, moyen-âge, ferme et agriculture, cow-boys et indiens... En 1953, le fabricant cconçoit ses premières figurines d'animaux sauvages. En 1968, il développe une série audacieuse consacrée à la préhistoire. Jusque-là, aucune marque n'avait osé aborder le sujet de manière aussi méthodique. Les motivations de Starlux demeurent assez floues. La demande initiale serait venue du Musée national de la préhistoire établi aux Eyzies-de-Tayac, non loin de Périgueux. Après avoir visité le site, les enfants réclamaient des dinosaures à la boutique du Musée, jouets qui n'existaient pas.

Le fabricant sort 5 références en 1968, sans doute à titre d'essai. Les animaux choisis évoquent aussi bien les dinosaures que les mammifères disparus : Aurochs, Diplodocus, Iguanodon, Mammouth et Ours des cavernes. L'année suivante, Starlux étend sa gamme, signe d'un succès rapide. La création de nouveaux modèles se poursuit jusqu'au milieu des années 80, y compris des espèces obscures (poissons du Dévonien par exemple). Au total, 85 animaux et 13 hommes préhistoriques sont commercialisés entre 1968 et 1985. Au fil du temps, certains designs évoluent (Diplodocus, Mammouth, Tanystropheus...). On observe également des changements de peinture significatifs (Stegosaure, Dimétrodon...), sans oublier de nombreuses variations de teintes.

Les jouets Starlux sont majoritairement vendus en vrac, un peu comme Papo ou Schleich aujourd'hui. On peut également se procurer la gamme "préhistoire" sous sachets ou dans des boîtes richement illustrées contenant plusieurs animaux. A cette époque, on achète les produits Starlux dans les petits magasins de quartier indépendants, un univers aujourd'hui disparu comme nos chers dinosaures...

Les années 80 marquent les premières difficultés financières pour la marque française, à l'heure des jeux vidéo, des dessins animés japonais et de Star wars. Les petites figurines au design naïf attirent de moins en moins les nouvelles générations d'enfants. L'entreprise Starlux périclite jusqu'à début 2000, avant d'être liquidée.

Au cours de la période de production, plusieurs types de conditionnement se succèdent. Contrairement à la vente en vrac, la présence d'un emballage fournit de précieux renseignements. Elle permet notamment de dater, certes de manière approximative, certains tirages et variantes. Vous trouverez ci-dessous la liste des divers emballages utilisés. Des compléments seront apportés au fur et à mesure des mises à jour.

• Sachet en plastique souple avec fiche technique :

bandeau bleu marine

bandeau marron

Starlux adopte ce format entre 1980 et 1983 (circa). Le document papier joint au jouet délivre quelques renseignements sur l'animal. Outre son aspect "luxueux", cette présentation est censée offrir une "plus-value" scientifique à l'enfant. Le dos de la fiche détaille habilement l'ensemble des références de la gamme, de quoi donner envie de compléter sa collection. La numérotation "PH" va de 1 à 70. Curieusement, elle se fait dans le désordre, sans compter certains numéros manquants (24, 49, 57, 58 et 59). Le sommet du sachet est inséré dans un bandeau cartonné plié en deux, l'ensemble étant scellé par deux agrafes.

Au niveau des couleurs, la fiche possède toujours un recto vert pâle. Quant au verso, il peut être bleu ou vert. Le bandeau existe en version bleu marine ou marron. Par le jeu des combinaisons, chaque dinosaure peut ainsi générer quatre variantes d'emballage possibles (dos de la fiche vert/bleu - bandeau cartonné bleu marine/marron), de quoi ravir les collectionneurs complétistes !

• Sachet en plastique souple avec bandeau vert :

Starlux semble introduire ce format d’emballage vers 1984 (circa). Il succède au sachet avec fiche technique présenté ci-dessus. J’ignore précisément combien de temps il a été utilisé. Aucune date n’est mentionnée, ce qui est hélas habituel chez le fabricant. Le sommet du sachet est inséré dans un bandeau cartonné vert plié en deux, l’ensemble étant scellé par deux agrafes.

• Sachet en plastique souple avec bandeau bleu et logo « CE » :

Starlux adopte ce conditionnement au cours des années 1990 (circa). En effet, le marquage « CE » entre en vigueur à partir du 1er janvier 1990 suite à l’adoption de la Directive européenne « Sécurité des jouets ». Le sommet du sachet est inséré dans un bandeau cartonné bleu ciel plié en deux, l’ensemble étant scellé par deux agrafes.

En matière de publicités, la société Starlux se montre relativement discrète, la faute à des marges budgétaires insuffisantes ou bien au désintérêt de ses dirigeants. Le matériel se limite bien souvent à de simples feuillets recto-verso détaillant les animaux disponibles. Ces documents sont distribués gracieusement par les magasins de jouets à leurs jeunes clients. Il existe également des catalogues annuels en couleur réservés aux détaillants.

Au niveau de la presse enfantine, les encarts apparaissent quasiment inexistants. Au cours de mes recherches, je n'ai découvert qu'une seule publicité au format demi-page : celle-ci est afférente à un concours de dessin organisé par la marque entre le 30 juin et le 15 septembre 1981. Outre un nombre de gagnants limité (à peine quinze !), les prix s’avèrent pour le moins modestes : un livre sur la préhistoire et des lots de 12 douze dinosaures Starlux... Voici les détails de ce concours :

Autre matériel publicitaire peu courant, ce poster réalisé en collaboration avec la chaîne de magasins Nouvelles galeries et sobrement intitulé « La préhistoire » :

Créées en 1897, les Nouvelles Galeries passent sous pavillon des Galeries Lafayette en 1983 avant de disparaître lentement du paysage urbain français.

Le document présente cinquante-deux sujets alignés sur sept rangs superposés, mêlant dinosaures, mammifères et hommes préhistoriques. Au sein de cet assortiment, on remarque trois références commercialisées au cours de l’année 1982 : l’Andrewsarchus, le Placochelys et le Protosuchus. Aucune figurine postérieure à cette date ne figure sur le poster. On peut donc en conclure que ce document est distribué durant l’année 1982, soit quelques mois avant le rachat de l’enseigne Nouvelles Galeries. Les figurines représentées ne constituent cependant pas un inventaire exhaustif de la gamme « préhistoire » disponible à l’époque, celle-ci s’avérant nettement plus vaste.

Ce poster était semble-t-il offert aux clients si j’en crois la mention imprimée dans l’angle inférieur droit. J’ignore cependant s’il était en libre accès ou bien s’il fallait acheter des jouets Starlux pour l’obtenir.

Cet article fera l'objet de prochaines mises à jour.

Découvert au XIXème siècle en Angleterre, l'Acanthopholis mesurait entre 3 et 5 mètres de long. Les informations concernant cet herbivore du Crétacé demeurent assez limitées. Son dos était recouvert de plaques et d'épines défensives, détails omis par Starlux.

Comme évoqué dans l'article sur le Phororhacos, j'ai la conviction que le livre "Les animaux de la préhistoire", publié conjointement en 1971 par Produzioni Editoriali et Hachette, a influencé de nombreuses créations sorties des usines Starlux. Vous trouverez en photo 3 l'illustration de l'Acanthopholis visible dans l'ouvrage, à comparer au produit fini. Outre une peinture similaire, on observe la même représentation erronée du dos de l'animal.

La figurine fut commercialisée en France à partir de 1978 sous les références PH44 ou FS40074. Sa fabrication s'est sans doute poursuivie jusqu'à la fermeture de la société. Les couleurs initialement retenues n'ont jamais évolué. Cependant, on peut observer certaines différences de teinte, des différences suffisamment importantes pour constituer des variantes. J'ai recensé deux versions du jouet dont les caractéristiques sont détaillées dans le tableau ci-dessous. D'autres peuvent exister.

A gauche : type A/ à droite : type B

A gauche : type A/ à droite : type B

L'Acanthopholis est un modèle assez difficile à se procurer, notamment le type B.