my kingdom for a toy

En 1977, le succès aussi fulgurant qu’inattendu de Star wars contribue à relancer l’intérêt des producteurs hollywoodiens pour un genre jusque-là moribond : la science-fiction et notamment le space opera. C’est dans ce contexte que des séries télévisées américaines telles que Battlestar Galactica ou Buck Rogers voient le jour. Au Royaume-Uni, la situation est un peu différente. En effet, le pays possède déjà  une solide tradition héritée de feuilletons comme Doctor Who, UFO ou Space 1999, tous créés avant Star wars.

Diffusée entre 1978 et 1981, la série anglaise Blake’s 7 se situe au croisement de ces deux inspirations. Le héros, Roj Blake, est à la tête d’un gang de hors la loi de l’espace. Au cours de ses aventures, il tente d’échapper aux autorités tout en affrontant de nombreux périls. Le casting compte peu de comédiens connus, mis à part Jacqueline Pearce, l’inoubliable interprète du diptyque The reptile et The plague of the zombies (1966 - studio Hammer).

Blake’s 7 totalise 52 épisodes répartis sur quatre saisons. Le programme n’a fait l’objet d’aucune diffusion en France. Je ne l’ai jamais vu. Il est édité en coffret DVD au Royaume-uni (en anglais et sans le moindre sous-titrage). Une intégrale au format blu-ray serait la bienvenue. Malheureusement, elle n’a que peu de chances d’aboutir. En effet, la demande pour ce type d’oeuvres surannées s’étiole avec la disparition progressive du public concerné et l’inculture abyssale des nouvelles générations.

A l’époque, le merchandising autour de la série s’avère très limité. Mettoy semble le seul fabricant à proposer un modèle réduit du vaisseau du héros : le Liberator. Le jouet est diffusé en 1979 dans le cadre de la gamme Corgi juniors. Peint en blanc, il est relativement fidèle au vaisseau vu à l’écran. Il est réédité l’année suivante sous le terme « Spaceship » et sans référence explicite à Blake’s 7. Les couleurs sont alors modifiées pour rendre l’engin plus attrayant.

Vous trouverez ci-dessous deux pages issues du catalogue Corgi 1980/1981 : la première montre une photo du Liberator (référence E2) ; la seconde, le « Starship » anonymisé (« vaisseau de l’espace » - référence E44).

Liberator E2

Starship E44

1) CORGI JUNIOR E44 STARSHIP LIBERATOR sous blister européen standard (circa 1980-circa 1982)

Directement inspirée de Blake’s 7, la production de la version « Liberator » semble s’interrompre dès 1980. La même année, le modèle fait l’objet d’un recyclage : nouveau blister, nouveau nom et nouvelle référence (E44). Le logo du feuilleton disparaît au profit d’une photo évoquant l’espace avec le sol lunaire et la Terre en arrière-plan. Si le nom « Liberator » et le copyright de la série sont conservés, Mettoy ajoute le terme « Starship », sans doute dans le but d’écouler plus largement le jouet, de nombreux pays ne diffusant pas Blake’s 7. L’engin bénéficie également d’une nouvelle peinture aux couleurs bigarrées.

Je ne dispose pas de variantes concernant le vaisseau ou son emballage, mais il doit probablement en exister. Les caractéristiques du jouet sont les suivantes :

• véhicule : fuselage bleu-gris métallisé : dôme vert et jaune ; anneau central doré et blanc ; extrémité des propulseurs jaunes.
• carte : l’attache de mise en rayon possède une forme triangulaire. Au recto, on trouve la mention "corgi" (sans junior), ainsi que la référence "44". Au verso, les modèles portent les références 4, 10, 20, 28, 29, 30, 35, 45, 63, 69, 85 et 98.
• bulle : format rectangulaire.

L’exemplaire présenté est scellé et en excellent état.

Cet article fera l'objet de mises à jour prochaines

La série TV policière Ironside (L'homme de fer en France) a fait l'objet d'une diffusion aux Etats-Unis entre 1967 et 1975. Elle comporte un total de 199 épisodes. Je n'ai jamais vu ce programme. Je ne pourrai donc pas en dire grand-chose. Le personnage principal est un ancien policier en fauteuil roulant, entouré d'une équipe d'enquêteurs. Il est interprété par Raymond Burr, également connu pour la série Perry Mason. Avant sa longue carrière à la télévision, l'acteur était un excellent second rôle du cinéma hollywoodien. On peut ainsi le croiser dans les premiers films noirs d'Anthony Mann (Desperate (1947) et Raw deal (1948)), puis en procureur dans A place in the sun (Une place au soleil - 1951), l'une des oeuvres majeures d'après-guerre réalisée par George Stevens. Mais sa prestation la plus fameuse reste celle de l'assassin dans Fenêtre sur cour (Rear window - 1954) d'Alfred Hichcock.

Au cours des années 60, Mettoy est le premier fabricant européen de véhicules miniatures à exploiter une licence audiovisuelle, à savoir la série The saint avec Roger Moore. Dans les années 70, la marque anglaise poursuit dans cette voie en proposant de nombreux modèles issus du cinéma, de la télévision et des comics. Pour Ironside, Corgi reproduit le fourgon utilisé par le héros pour se déplacer : il s'agirait d'un véhicule Ford de 1940, probablement utilisé par certaines unités de police comme transport cellulaire. L'engin a ensuite été customisé pour répondre aux besoins de la série TV.

Le jouet existe uniquement en version "junior" sur une carte au format américain (plus longue que le format européen). En découpant l'illustration située sur le haut du blister, on obtient une petite image dite "collector's card" qu'on pouvait ensuite s'échanger dans les cours d'école (photos 1 et 2). Au dos, on trouve un résumé de la série et un descriptif du véhicule. L'ensemble des mentions est en anglais. Compte tenu de cet élément et du format choisi, il est possible que ce produit soit essentiellement destiné au marché américain où la série recontre alors un vif succès.

A l'arrière du fourgon, le héros en fauteuil roulant est poussé par son assistant. Le véhicule dispose d'un mécanisme actionné par un bouton jaune, placé au niveau du plancher (photo 3) : il permet de faire descendre les personnages sur une petite plate-forme. Les roues de type "whizzwheels" comptent 10 rayons. Le fourgon est en métal, les personnages en plastique.

Le blister présenté est en parfait état ("sortie de stock"). A ma connaissance, il n'existe aucune variante de peinture ou d'emballage. Le copyright figurant au dos de la carte indique 1970. La commercialisation du jouet s'est déroulée sur une période relativement courte, jusqu'en 1972 au plus tard. De ce fait, il reste assez difficile à se procurer.