my kingdom for a toy

EDMONTONIA (juin 2023)

L’Edmontonia vivait au Crétacé sur un vaste territoire couvrant l’Amérique du Nord actuelle. Cet herbivore de la famille des Ankylosauriens pouvait mesurer jusqu’à six mètres de long pour un poids de trois tonnes. Son dos était recouvert d’une cuirasse marquée par un alignement de pointes défensives au niveau des épaules, principalement orientées vers l’avant.

La figurine de l’Edmontonia est commercialisée au mois de juin 2023. Deux finitions de peinture sont disponibles, la première à dominante « rouge », la seconde à dominante « bleue » (notre exemplaire). Au déballage, le jouet surprend par sa taille réduite. Il bénéficie néanmoins d’une sculpture à la précision étonnante, fourmillant de détails, qu’il s’agisse par exemple des bosses au relief irrégulier ou des rainures émaillant les pointes. Concernant la pose, le dinosaure semble marcher de manière paisible, la tête orientée vers le sol.

La peinture se hisse au niveau de la sculpture par sa qualité et dirais-je même son raffinement. Elle mélange avec une facilité déconcertante un large éventail de couleurs, passant d’un ventre rose saumon à une carapace bleue, le tout séparé par un dégradé de prune, marron et gris. Des traits plus clairs soulignent le sommet des bosses, ainsi que l’extrémité des pointes. Sur le crâne, on distingue jusqu’à la pupille de l’oeil (moins d’un millimètre) au milieu d’un iris bleu envoûtant. Le produit fini se montre nettement supérieur au prototype illustrant la boîte, ce dernier étant maculé de taches sombres superflues sur les pattes et l’abdomen.

La figurine est livrée dans une boîte blanche cartonnée et cellophanée. La face principale présente une photographie des deux variantes disposées côte à côte. La face arrière liste plusieurs modèles déjà disponibles. La tranche permet de connaître la version contenue dans l’emballage. Le jouet est inséré dans un sachet plastique, lui-même logé dans une coque en mousse. Bien qu’efficace et bon marché, cette matière synthétique a tendance à se décomposer rapidement.

 

 

TIANZHENOSAURUS (juillet 2023)

Le Tianzhenosaurus vivait au Crétacé sur un territoire correspondant à la Chine actuelle. Il s’agit d’un herbivore cuirassé de la famille des Ankylosauridae. Après plusieurs années d’incertitude, l’animal est désormais considéré comme une espèce à part entière, non comme une version juvénile du Saichania ou du Shanxia.

La figurine est commercialisée au mois de juillet 2023. Deux finitions de peinture sont disponibles, la première à dominante « orange », la seconde à dominante « verte » (notre exemplaire). A l’instar de l’Edmontonia, le jouet surprend par la finesse de sa sculpture alors qu’il mesure tout juste quinze centimètres. La texture de la peau est ainsi recouverte d’un maillage étroit de sillons parsemé de bosses plus ou moins pointues tandis que l’orientation de la tête et la courbure de la queue créent l’illusion du mouvement. Il n’est pas évident d’insuffler une posture à la fois dynamique et réaliste à ce type d’animaux, mais le fabricant y parvient.

La peinture de la figurine s’avère une nouvelle fois d’une richesse confondante. Différentes nuances de jaune et de marron s’entremêlent subtilement, formant tour à tour des zones claires (ventre) ou plus foncées (bas de pattes, dos et queue). La carapace est constellée de motifs tachetés tandis qu’une couche turquoise est appliquée à l’extrémité des pointes. Bien qu’audacieuse, cette couleur s’intègre parfaitement à l’ensemble. Pour l’oeil, il faut se contenter d’un point noir. Il paraît difficile de faire mieux, tant ce dernier est minuscule Au final, le produit fini se montre à nouveau supérieur au prototype illustrant la boîte, un tour de force à mettre au crédit de l’usine chinoise !

La figurine est livrée dans une boîte blanche cartonnée et cellophanée. La face principale présente une photographie des deux variantes disposées côte à côte. La face arrière liste plusieurs modèles déjà disponibles. La tranche permet de connaître la version contenue dans l’emballage. Le jouet est inséré dans un sachet plastique, lui-même logé dans une coque en mousse. Bien qu’efficace et bon marché, cette matière synthétique a tendance à se décomposer rapidement.

 

 

 

Cet article fera l'objet de prochaines mises à jour.

Depuis le milieu des années 2010, la représentation des animaux préhistoriques sous forme de jouets connaît un développement aussi spectaculaire qu’inédit, à tel point que cette industrie traverse actuellement une sorte d’« âge d’or » pour la plus grande joie des collectionneurs, ces derniers n’ayant jamais envisagé de telles évolutions, même dans leurs rêves les plus fous. Jusque-là, ce marché plutôt confidentiel était exclusivement orienté vers les jeunes enfants, d’où des figurines bon marché, à la sculpture médiocre et la peinture sommaire. La fidélité envers les reconstitutions scientifiques n’était pas non plus une priorité. A partir de 2004, l’entreprise française Papo commercialise les premières figurines au design acceptable, mais fortement influencée par la saga Jurassic Park. En remontant plus loin dans le passé, on trouve la trace de quelques fabricants, notamment le pionnier français Starlux (voir ici) dont la gamme me semble de loin la plus diversifiée de son époque.

A partir des années 2014-2015, alors qu’un nouveau projet hollywoodien s’annonce (la future trilogie Jurassic world), le marché des dinosaures en jouets évolue. Je ne saurais expliquer pourquoi, à quelques dizaines de mois d’intervalles, trois marques respectivement anglaise (Rebor – voir ici), chinoise (PNSO – voir ici) et américaine (Creative beast - voir ici) voient le jour et proposent, chacune à leur manière, des figurines préhistoriques destinées à une clientèle adulte, plus au fait des avancées scientifiques, et donc nécessairement plus exigeante (parfois trop !). Ces sociétés sont quelque part les héritières de Starlux, mais également du fabricant américain Sideshow à travers sa formidable gamme « Dinosauria » (2008-2017 – voir ici), soit la première ligne de statues en polystone de l’histoire, un marché de niche occupé depuis par les entreprises chinoises.

Alors que les coûts de production explosent (matière premières, transport...), l’engouement de l’industrie pour ce type de produits pourrait s’expliquer par des considérations bassement financières. En effet, la représentation d’animaux n’étant pas soumise à licence, il n’y a aucune somme à verser à d’hypothétiques ayants-droits.

Désormais, de nouvelles sociétés ne cessent de se lancer sur ce marché pourtant étroit, sollicitant parfois un financement participatif. Souvent originaire de Chine, ces nouveaux venus proposent aussi bien des figurines que des statues ou des squelettes. Le succès n’est pas toujours au rendez-vous.

Apparue sur la scène internationale en 2022, la société Haolonggood s’impose en deux ans à peine comme un acteur important, tant par la quantité que la diversité de ses produits, qui plus est vendus à des prix abordables. Elle fait désormais jeu égal avec son plus proche concurrent chinois, à savoir PNSO.

L’entreprise se démarque par le choix d’une échelle fixe pour ses figurines, à savoir le 1/35ème, là où d’autres fabricants alternent les mesures, créant parfois la confusion, notamment chez des amateurs profanes. Ce positionnement permet d’appréhender de façon concrète la taille des dinosaures les uns par rapport aux autres. De plus, chaque modèle est disponible en deux finitions, un positionnement commercial tout à fait inédit qui laisse aux collectionneurs la possibilité de choisir selon ses goûts… Ou bien d’acquérir les deux ! Haolonggood va même jusqu’à proposer des éditions ultra-limitées via Amazon, soit des variantes de peinture supplémentaires conçues par des artistes professionnels. Enfin, sachez qu’en 2023 la société diffuse ses premières statues en résine.