BATTLESTAR GALACTICA (1978)
INTRODUCTION (MAJ en bleu au 01/09/24)
Battlestar Galactica est une série américaine conçue par le producteur à succès Glen A. Larson (Buck Rogers in the 25th century, Magnum, The fall guy, Knight rider...). Diffusé là-bas du 17 septembre 1978 au 29 avril 1979, le programme se compose d'un pilote en trois parties suivi de 18 épisodes. Il s'interrompt au terme de la première saison sans offrir de conclusion satisfaisante, un procédé habituel mais frustrant dans l'univers des séries. Les raisons de cet arrêt demeurent vagues. On évoque généralement le coût exorbitant du tournage combiné à une baisse des audiences.
En 1977, l'immense succès de Star wars relance la mode des "space operas", expression qu'on pourrait traduire par "épopée intergalactique". Ce genre était très populaire dans les années 40, notamment grâce aux sérials Flash Gordon et Buck Rogers. L'avènement de Battlestar Galactica est la conséquence de cet engouement, sans quoi la série n'aurait probablement jamais vu le jour.
Glen A. Larson imagine une civilisation futuriste décimée par des robots appelés Cylons. Fuyant à bord de rares vaisseaux, les survivants errent dans l'espace, traqués par les machines. Ils se mettent en quête d'une colonie légendaire établie sur une planète appelée "Terre"... L'intrigue se révèle d'un classicisme imparable : un exode en milieu hostile sous la menace d'assaillants. Cependant, le contexte fantastique confère au propos une profondeur inattendue.
Pour renforcer la crédibilité du show, une budget inhabituellement important est accordé aux effets spéciaux. Les meilleurs spécialistes du genre conçoivent maquettes, costumes, décors et trucages (notamment Ralph McQuarrie et John Dykstra). La série tire d'ailleurs son nom du principal vaisseau : le croiseur Galactica.
Le programme séduit très vite par son intrigue à suspens et ses personnages attachants. Le casting, mélange de jeunes comédiens et de vétérans de la télévision, est particulièrement réussi, générant une empathie impossible à reproduire de nos jours. La mise en scène résiste de façon remarquable à l'épreuve du temps, de même que les effets spéciaux et les décors. De plus, la mécanique de l'histoire se prête bien au feuilletonnage.
Les principaux héros sont deux pilotes défendant la flotte. Il s'agit d'Appolo et Starbuck, respectivement interprétés par Richard Hatch et Dirk Benedict. Parmi les acteurs secondaires, on trouve Lorne Greene, Herbert Jefferson Jr, John Colicos, Maren Jensen, Laurette Spang, Anne Lockhart... La série bénéficie également de la participation de nombreuses "guest stars". On peut citer entre-autres : Jane Seymour, Roy Thinnes, Lloyd Bridges, Britt Ekland, Lew Ayres, Fred Astaire, Ray Milland, sans oublier Johnathan Harris (Lucifer) et Patrick McNee (la voix du narrateur et de l'empereur Cylon).
En Europe, certains épisodes font l’objet d’un montage « cinéma » comme l’atteste cette affiche d’époque parue dans la presse enfantine :
Il s’agit ici du « film » Galactica la bataille de l’espace sorti en France le 17/01/1979. Un second « long métrage » (Galactica, les Cylons attaquent) suivra, avant une diffusion télévisée à l’été 1981 dans l’émission « Temps X » des regrettés frères Bogdanov, deux formidables conteurs qui peuvent se targuer d’avoir fait rêvé toute une génération d’enfants et d’adolescents… Dans le petit article de presse ci-dessous, les deux hommes s’expriment sur la diffusion imminente de la série :
Contre toute attente, une seconde saison au rabais est lancée en 1980 ("Galactica 1980"). L'intrigue se déroule sur la Terre, sans véritable lien avec les évènements précédents. L'essentiel du casting original est absent. Face au désastre, le programme est arrêté au bout de 13 épisodes.
Au final, Battlestar Galactica apparaît comme un show tronqué qui n'a duré qu'une saison. Pourtant, il a marqué de nombreuses générations, tel un "Star wars" de la télévision. Il est disponible aujourd'hui au format blu-ray, y compris en France, ce qui est rare. A partir de 2004, la série fait l'objet d'un reboot et d'un spin off, preuve de la solidité du concept. J'ai regardé la première saison de Galactica version "moderne" : si certains éléments sont novateurs (la relation télépathique entre Baltar et une femme Cylon), la narration décousue s'avère incapable de restituer le souffle de l'original. Elle baigne en outre dans une atmosphère religieuse assez rétrograde.
Comme j'ai déjà eu l'occasion de le souligner, l'âge d'or des séries télévisées se situe entre le milieu des années 60 et le début des années 80 : malgré des budgets parfois serrés, les programmes conçus au cours de cette période possèdent une authenticité, voire une "universalité", qui leur assure un retentissement inégalé. En parallèle, on assiste à un essor lent mais régulier du secteur des produits dérivés. Ainsi, dès qu'une série devient populaire, elle génère son lot de figurines, véhicules, vaisseaux, puzzles, images, etc... Malgré les apparences, cette "symbiose" entre la télévision et l'industrie du jouet est désormais révolue.
Cherchant à surfer sur le succès de Star wars (Kenner), Mattel élabore en 1978 un assortiment de figurines et de vaisseaux (voir ici). Mais l'arrêt brutal du show met un terme à cette initiative. A partir des années 2000, on assiste à des tentatives régulières pour relancer le merchandising autour de Galactica : figurines 1/6ème Sideshow/Majestic studio, vaisseaux Hot Wheels ou plus récemment Eaglemoss (voir ici). Mais la gamme "définitive", capable de satisfaire les collectionneurs, se fait toujours attendre...
MATTEL GALACTICA FIGURINES 3.75'' (1978 - circa 1980)
A la fin des années 70, l’industrie du jouet cherche à réitérer le succès obtenu par Kenner avec sa gamme Star wars. Les professionnels sont pris de court par le succès du film de Georges Lucas. Désormais, ils ne jurent plus que par le « space opera ». En 1978, Mattel croit avoir trouvé le matériau idéal avec Battlestar Galactica. Le fabricant décroche une licence exclusive afin de produire un assortiment de figurines et de vaisseaux. La distribution semble limitée au territoire américain alors que la série est largement diffusée en Europe.
Les personnages sont commercialisés en deux vagues successives. La première série contient 6 références : Adama, Cylon (version argent), Daggit (version brun), l’Imperious Leader (aperçu dans les téléfilms « pilote »), un Ovion (un humanoïde vu dans l’épisode 1) et Starbuck. La seconde série se compose de quatre références : Cylon commander (version or), Lucifer, Baltar et un Boray (peuplade humanoïde apparue dans l’épisode 10 The magnificent warriors).
Les choix opérés par Mattel laissent pour le moins perplexe. Certains héros, comme Appolo ou Boomer, sont écartés au profit de créatures à la présence anecdotique (Ovion, Boray). Faut-il y voir une alternative aux fameux monstres de la Cantina popularisés par Kenner (Hammerhead, Walrus Man…) ? C’est possible. Quant aux personnages féminins, bien que nombreux à l’écran, ils sont totalement ignorés. A l’époque, la science-fiction est considérée comme un thème « réservé aux garçons » et les figurines représentant des femmes ont la réputation de mal se vendre (dixit les études commerciales des fabricants...). Depuis, les choses ont évolué.
L’échelle des jouets (3.75 pouces) et le format des cartes sont identiques à ceux utilisés par Kenner. De même, la charte graphique s’avère partiellement copiée : la figurine se trouve placée dans l’angle inférieur gauche de la carte, juste devant un rectangle coloré. Contrairement aux blisters Star wars, le personnage est représenté par un dessin, et non par une photo. L’illustration occupe le quart inférieur droit de la carte. Enfin, la partie supérieure renvoie directement à la série télévisée : le Galactica et ses Vipers affrontent les chasseurs Cylon dans l’immensité cosmique. Cette composition particulièrement dynamique est renforcée par une explosion sous forme de nuage vert-jaune.
A côté des blisters individuels, Mattel diffuse deux boîtes de quatre et six personnages, ainsi que plusieurs mails away offers (offres promotionnelles par correspondance).
SERIE 1
Le dos du packaging affiche les six personnages de la série 1. Mattel nous précise aimablement : « Figures not for use with Battle Star Galactica vehicles » (« Figurines non compatibles avec les engins Battle Star Galactica »), une manière habile d’annoncer que figurines et vaisseaux ne sont pas à la même échelle, ce qui semble évident. Le fabricant fait preuve d’un excès de précaution, prenant les consommateurs pour des idiots. De plus, il s’éloigne à tort de la stratégie développée par Kenner, à savoir l’établissement d’une échelle commune pour l’ensemble de la gamme.
1) DAGGIT (version brun)
Le pelage du Daggit existe en version brune ou beige (voir infra). Selon plusieurs sources, la couleur brune correspondrait à la série 1. Il est également possible que les deux teintes aient coexisté.
Notre blister est dans un état contrasté. Si la carte est parfaite (attache de mise en rayon non percée), la bulle est craquée au niveau de l’arête supérieur gauche (photo 3). Il manque un morceau du rhodoïd (photo 4).
SERIE 2
La charte graphique de la série 2 est identique à la série 1. Le dos des cartes est actualisé avec 10 personnages, mais uniquement sur les nouvelles références (Cylon commander (version or), Lucifer, Baltar et Boray).
1) DAGGIT (version beige)
Le pelage beige correspondrait à la réédition du jouet dans la série 2. Toutefois, il est possible que les deux versions aient coexisté (voir supra). Le dos de la carte n’est pas mis à jour par souci d’économies.
Le blister présenté est dans un état contrasté. Si la carte est parfaite (attache de mise en rayon non percée), la bulle a subi un léger écrasement (côté droit - photo 4). Elle souffre également d’une fêlure sur l’arête inférieure gauche, ainsi que d’un jaunissement.
Cet article sera mis à jour à chaque nouvelle entrée.