my kingdom for a toy

Premier long métrage de Tim Burton à recevoir un accueil critique enthousiaste, Edward Scissorhands (Edward aux mains d'argent en français, un titre moins dérangeant) sort en 1991. Il transpose le mythe de Frankenstein dans une banlieue imaginaire et conformiste, fruit des souvenirs d'enfance du cinéaste.

Le casting mise sur un jeune couple hollywoodien en vogue : Johnny Depp et Wynona Ryder. L'actrice, révélée en 1988 par Beetlejuice du même Tim Burton, devient l'icône involontaire des années 90, période à laquelle elle reste définitivement associée. Grâce à son charisme naturel, elle impose sa frêle silhouette dans des productions majeures : Bram Stoker's Dracula, The age of innocence, Little women, Alien resurrection, Girl interrupted... Son ascension s'interrompt de façon abrupte au début des années 2000 en raison de problèmes d'ordre privé. L'éclipse professionnelle dure près de 15 ans, avant un retour fracassant dans la série phénomène Stranger things... A l'issue du tournage d'Edward Scissorhands, Johnny Depp deviendra quant à lui l'acteur fétiche de Tim Burton.

Enfin, le film nous offre l'ultime et bouleversante apparition de Vincent Price, l'idole de Burton. Ce merveilleux comédien, dont la carrière s'étale sur près de quatre décennies, avait inspiré le premier court métrage du cinéaste ("Vincent"), oeuvre de jeunesse à laquelle il avait accepté de prêter sa voix au timbre inimitable.

Edward Scissorhands obtient un franc succès, aussi bien qu'aux Etats-Unis qu'à l'international. Il ne génère cependant aucun produit dérivé. Cette situation curieuse s'inscrit dans la logique de l'époque. L'industrie est dominée par quelques entreprises à la vision réductrice, associant les mots "jouet" et "enfant" : le film de Burton étant "déconseillé" au jeune public, il perd aux yeux des fabricants tout potentiel commercial... Ce raisonnement absurde a privé les collectionneurs "adultes" de produits dérivés pendant des décennies !

Grâce aux supports VHS et DVD, les aventures d'Edward attirent un nouveau public. Au début des années 2000, l'oeuvre devient "culte" alors que la "Burton-mania" atteint son apogée. Aujourd'hui, le long métrage est semble-t-il tombé dans l'oubli comme des pans entiers de la production cinématographique, un média au langage trop lent, trop long et trop complexe pour la génération "réseaux sociaux".

La première figurine à l'effigie d'Edward est commercialisée en 1999 par une obscure marque japonaise (Yellow submarine). Peu après, l'incontournable société McFarlane s'intéresse au film, suivi par Medicom et Hot Toys. Il existe également une statue représentant Edward et sa fiancée. A la fin des années 2000, les fabricants cessent d'exploiter cette licence, à l'exception de quelques produits caricaturaux sans intérêt.

1) EDWARD SCISSORHANDS (YELLOW SUBMARINE - 1999)

Huit ans après la sortie du film, la société japonaise Yellow submarine conçoit la première figurine à l'effigie d'Edward Scissorhands. Le jouet fut importé en Europe courant 2000. Il existe deux versions : standard (notre exemplaire) et "exclusive" bleu clair translucide. Cette dernière est distribuée en 2001 à l'occasion du San Diego Comic Con et du Chicago Wizard World. Elle s'inspire de l'auto-portrait d'Edward en statue de glace.

Haute de 7'', la figurine tient plutôt bien la route pour un produit d'une vingtaine d'années. On reconnait aisément le personnage. Evidemment, le jouet n'est pas exempt de défauts : tête disproportionnée, chevelure approximative, ressemblance avec l'acteur discutable...

Sur la carte, la plupart des mentions sont en anglais. Au verso, on trouve des extraits de dialogues issus du film.

Le blister présenté est scellé et à l'état neuf. La bulle a légèrement jauni. Une étiquette d'époque indique un prix de 150 francs (soit 22,86 €), un tarif assez élevé. Notre exemplaire a été acheté dans une boutique parisienne à l'hiver 2000.

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