my kingdom for a toy

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AUTRES MARQUES PLANET OF THE APES


NECA PLANET OF THE APES (2014-2015) MAJ en bleu au 27/03/25 avec Gorilla soldier

L’année 1968 est marquée par la sortie d’un des plus grands films d’anticipation de l’histoire du cinéma : La planète des singes, d’après un roman du français Pierre Boulle. La réussite du projet, ainsi que sa postérité à travers de multiples suites et remakes, repose sur l’implication de plusieurs talents d’Hollywood. Il y a les producteurs Arthur P Jacobs et Richard Zanuck (Fox). Ce dernier, fils de l’immense producteur Daryl Zanuck, sera à l’origine de succès comme The sting, Jaws, Cocoon et de nombreux Tim Burton. Rod Serling (voir voir ici), puis Mickael Wilson, sont chargés de l’adaptation. La réalisation est confiée à Franklin Schaffner (The best man, Patton, Papillon) avec en vedette la star hollywoodienne Charlton Heston. Le tandem venait juste de tourner un film médieval ambitieux : The war lord. Au cours des années 70, le comédien, pur produit du « studio system » en déclin, parviendra à se réinventer grâce à la science-fiction (Beneath the planet of the apes, The omega man, Green Soylent). La crédibilité des maquillages est assurée par John Chambers. Le directeur de la photographie, Leon Shamroy, est un vétéran de la Fox. Il a démarré sa carrière au temps du muet, collaborant avec les plus grands, notamment Otto Preminger et Henry King. Enfin, Jerry Goldsmith, compositeur prolifique (d’Alien à Basic instinct), livre une partition aux sonorités d’avant-garde.

 

Le long métrage génère quatre suites : Beneath the planet of the apes (1970), Escape from the planet of the apes (1971), Conquest of the planet of the apes (1972) et Battle for the planet of the apes (1973), ainsi qu’une série TV (1974).

 

Durant cette période, les produits dérivés sont inexistants. Il faut attendre la fin de la saga et l’éphémère série TV pour voir apparaître les premières figurines et accessoires (Mego et Multiple Toymakers principalement). L’univers POTA tombe ensuite dans l’oubli jusqu’aux trente ans du premier film. Misant sur cet anniversaire, Hasbro commercialise un assortiment de figurines, hélas bien peu convaincant.

 

Avec le développement des fabricants spécialisés, la licence Planet of the apes revient brièvement à la mode. Ainsi, en 2000, la marque japonaise Medicom conçoit pour la première fois un ensemble de figurines issu des cinq films, le plus important à ce jour (voir voir ici). En 2003-2004, le fabricant américain Sideshow lance une gamme de mannequins 12’’ consacrée au deux premiers épisodes de la saga (voir ici). Tous évitent la version réalisée par Tim Burton (2001), un échec artistique et commercial cuisant.

 

En 2011, un nouveau projet cinématographique voit le jour (Rise of the planet of the apes), donnant naissance à une trilogie aussi inattendue que réussie. Celle-ci décrit un enchaînement d’évènements implacables conduisant à l’avènement des singes au détriment de l’humanité. En 2014, le retentissement indéniable de cette relecture incite NECA à étendre son offre à la licence originelle (période 1968-73). Le fabricant espère un succès similaire à celui obtenu par ses gammes « classiques » Alien et Terminator. Cependant, les choix opérés, qu’ils soient conscients ou dictés par des considérations économico-juridiques, déconcertent les collectionneurs. En effet, les deux premières vagues n’intègrent aucun personnage humain. Pire, la figurine de Zaius est présente dans les deux séries, prétexte à une variante superflue dont NECA a le secret. Ici, la recette - peut-être devrais-je dire l’artifice - ne prend pas, car la demande est trop faible. Pire, les rumeurs sur l’avenir de la licence POTA confirment l’absence de personnages humains, douchant l’espoir des fans. D’abord suspendu, un troisième assortiment est finalement distribué au cours du Comic Con de San Diego 2015. Accueilli dans une relative indifférence, il conduit NECA à mettre un terme à sa gamme. La réédition prévue en 2025 de certains jouets ne va probablement pas modifier la situation.

 

Concernant le packaging, NECA abandonne sa traditionnelle coque en plastique, un format utilisé durant la décennie 2010, au profit d’un cartonnage avec rhodoïd. Cette évolution s’explique par le coût de plus en plus élevé du plastique. Un code couleur semble affecté à chaque espèce de singe : vert pour les chimpanzés, marron pour les orangs-outans et violet pour les gorilles. Le logo « Planet of the apes » reprend le graphisme original de 1967. Le dos de la boîte utilise la vision cauchemardesque d’une statue de la liberté enfoncée dans le sable, une des images les plus célèbres de l’histoire du cinéma ; et un spoiler majeur pour tous ceux qui n’ont jamais vu le film !...

 

SERIE 1

 

CORNELIUS

 

Attention spoilers !

 

Scientifique et historien, Cornelius apparaît dans les trois premiers volets de la saga originale POTA. Personnage sympathique et timoré, il finit par venir en aide à Taylor (Charlton Heston) sur l’insistance de sa compagne Zira. Dans le troisième épisode (Escape from the planet of the apes), le couple s’enfuit à bord du vaisseau de Taylor, juste avant l’explosion de la Terre. Expérimentant à leur tour le voyage temporel, ils arrivent aux Etats-Unis dans les années 70. Cornelius tente de protéger sa femme, enceinte de Caesar, tandis que la confrontation avec les humains dégénère…

 

Roddy McDowall interprète Cornelius dans le premier et le troisième film. Retenu sur un tournage, il est remplacé par David Watson sur le deuxième (Beneath the planet of the apes). Le comédien endosse ensuite le rôle de Caesar, fils de Cornelius, dans les 4èmes et 5èmes épisodes de la franchise.

 

De l’avis de tous ceux qui l’ont connu, Roddy Macdowall était un personnage extraordinairement attachant. Légende vivante d’Hollywood, cinéphile intarissable, passionné par son art et l’univers des studios, il a passé sa vie à réunir et sauvegarder des collections extraordinaires de films et documents liés à l’histoire du 7ème art, à une période où ces précieuses reliques étaient jugées sans intérêt.

 

L’acteur débute sa carrière dès l’âge de 10 ans en Angleterre, son pays natal, avant d’émigrer aux Etats-Unis durant la guerre. A Hollywood, il devient rapidement un enfant « star » grâce au rôle de Huw dans How green was my valley de John Ford. Portant le film sur ces épaules, il livre une interprétation bouleversante, à l’instar du reste du casting (Maureen O’Hara, Walter Pigeon, Anna Lee, Donald Crisp...). Histoire improbable se déroulant dans une Ecosse fantasmée et reconstituée en studio, cette oeuvre prodigieuse, d’une tendresse et d’une émotion folle, sublimée par un noir et blanc d’anthologie, constitue sans doute l’un des plus grands films américains jamais produits.

 

Pour un jeune comédien, le passage à l’âge adulte est un moment délicat, souvent synonyme de fin de carrière. Roddy MacDowall parvient quant à lui à poursuivre son métier. Il apparaît ainsi dans des dizaines de films et séries TV, travaillant jusqu’à sa mort en 1998. Il participe à des projets aussi divers que The longest day (1962), Cleopatra (1963), Inside Daisy Clover (1965), The Poseidon aventure (1972), Embryo (1976) et Fright night (1985). Ce dernier film, devenu curieusement culte aux Etats-Unis, est un hommage sincère mais maladroit au genre fantastique. Sur le tournage, Roddy MacDowall se lie d’amitié avec le jeune héros, William Ragsdale, et le réalisateur Tom Holland. Ces derniers témoignent dans un long et passionnant documentaire. Une anecdote confiée par Tom Holland m’a particulièrement marqué. Un jour, Roddy MacDowall conduit le réalisateur dans un immense hangar appartenant à la MGM. Ce lieu abrite l’intégralité des archives du studio depuis sa création en 1924 : photographies, mémos, contrats, croquis… Sur place, le conservateur est en larmes. Le lendemain, tout sera détruit. Tom Holland et Roddy errent pendant des heures au milieu d’immenses allées contenant des dizaines de milliers de documents voués à disparaître en dépit de leur valeur historique et patrimoniale inestimable !… Un gâchis.

 

Venons-en à notre jouet. Contrairement à Zaius (voir ci-dessous), j’avoue avoir du mal à reconnaître les traits de Cornelius. La sculpture s’avère incapable de restituer la complexité d’un maquillage pourtant créé en 1968 !... Le regard est beaucoup trop dur, une sensation accentuée par la présence d’un trait noir superflu autour des yeux. La séparation entre la peau et la pilosité manque également de subtilité. Côté accessoire, NECA ne fait guère d’effort, se contentant d’un rouleau de parchemin identique à celui de Zaius.

 

L’exemplaire présenté est scellé et en parfait état. Il porte un sticker d’importation de la société allemande Heo.

 

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GORILLA SOLDIER

 

Les soldats singes sont présents dans quatre des cinq films de la saga originale (la seule exception étant Escape from the planet of the apes), ainsi que dans l’éphémère série télévisée. Ils constituent donc un passage obligé pour tout fabricant qui investit dans la licence.

 

La figurine du Gorilla soldier me semble la plus réussie de cette première vague, qu’il s’agisse de la sculpture du visage ou l’aspect des vêtements (cuir, tissus, bottes). Deux accessoires sont joints : une mitraillette et une matraque.

 

L’exemplaire présenté est scellé et en parfait état. Il porte un sticker d’importation de la société allemande Heo.

 

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ZAIUS

 

Ministre des sciences et du culte, le docteur Zaius apparaît dans le film original de 1968. Il considère les humains comme des créatures malfaisantes. Le personnage est interprété par Maurice Evans, un acteur de théâtre et de cinéma britannique ayant débuté sa carrière à la fin des années 20. Le docteur Zaius revient dans Beyond the planet of the apes, le deuxième épisode de la franchise.

 

La sculpture de Zaius offre un rendu satisfaisant, dans la moyenne des produits NECA. Deux accessoires sont joints : une cane et un rouleau de parchemin.

 

L’exemplaire présenté est scellé et en parfait état. Il porte un sticker d’importation de la société allemande Heo.

 

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Cet article fera l'objet de prochaines mises à jour.


27/03/2025