KENNER TERMINATOR
KENNER TERMINATOR 2 (1991-1993) MAJ en bleu au 10/05/24 avec Exploding T-1000
En 1991, James Cameron décide de donner une suite à son Terminator sorti en salles sept ans plus tôt. Surpassant l'original, Terminator 2 : judgement day (T2) constitue à la fois un choc cinématographique et une révolution technologique majeure. Il s’agit du premier film dont l’intrigue repose entièrement sur la réussite d’effets spéciaux numériques. Le réalisateur contribue de manière décisive à populariser cette technique, même si elle est utilisée depuis 1984 (The last starfighter de Nick Castle). J'ai eu la chance de voir T2 à sa sortie. Ce jour-là, l’expérience fut pour moi comparable à celle d'un spectateur assistant au premier film parlant ! Depuis, le numérique n'a cessé de se développer, affectant pour le meilleur et pour le pire la conception des œuvres audiovisuelles.
Pour accompagner la sortie de T2, l'entreprise américaine Kenner conçoit un large assortiment de figurines. Dès 1977, le fabricant s'illustre dans le domaine des produits dérivés avec sa gamme, désormais "culte", des jouets Star wars. Au cours des décennies suivantes et avant sa disparition, Kenner cherche à réitérer ce succès commercial. Il multiplie les achats de licences avec plus ou moins de discernement : Robinhood, prince of thieves (1991), Aliens (1992), Batman returns (1992), Jurassic Park (1993), Batman forever (1995), Dragonheart (1996)...
Hélas, le fabricant s'affranchit souvent du matériau d'origine afin de plaire à un jeune public. Cette tendance, propre aux jouets des années 90, aboutit à des produits laids et décevants, notamment pour les collectionneurs. La gamme Terminator ne fait pas exception. Ainsi, la sculpture des visages est médiocre (la technologie du scannage des acteurs n'existait pas). Il faut se forcer pour reconnaître les protagonistes.
Le corps du Terminator semble calquer sur l’apparence des jouets MOTU (jambes fléchies, bras légèrement pliés). Les tenues et les accessoires sont fantaisistes. Seule originalité, Kenner opte pour des figurines de taille 6’’, loin de son format fétiche 3 3/4’’ (celui de Star Wars).
SERIE 1 (1991)
BATTLE DAMAGE TERMINATOR WITH BLOW OPEN CHEST ACTION
Le nom de cette figurine pourrait être traduit par : "Terminator endommagé avec mécanisme d'explosion du torse" (ouf!). Ce gadget a été imaginé par Kenner afin d'attirer un jeune public. Mais son intérêt reste limité. Le dos de la carte présente quatre des six figurines issues de la série 1.
Le blister présenté est en excellent état. Il s'agit de la version américaine. Au dos, on trouve un petit autocollant CE en français relatif à l'âge. Ce jouet a donc fait l'objet d'une diffusion en France. Le nom de l'importateur n'est cependant pas mentionné. Une étiquette de prix d'époque est apposée sur le rhodoïd ("150 F "). A l'été 1992, on pouvait se procurer cette figurine dans les grandes surfaces pour environ 50/60 francs, soit l'équivalent de 8/9 euros. Compte tenu du prix figurant sur notre exemplaire, celui-ci a dû être vendu dans une boutique spécialisée en imports.
POWER ARM TERMINATOR with missile launcher and grabbing claw
Cette figurine présentée sans boîte provient d’un ensemble acheté à l’été 1992 dans une grande surface de la région parisienne. Son propriétaire l’a conservée jusqu’à ce jour.
Les Terminator de la gamme 1991-93 sont tous plus ou moins fantaisistes, avec des tenues et des gadgets improbables. Les versions « Power arm » et « Secret weapon » (voir infra) se distinguent par leur relative « fidélité » au personnage vu à l’écran. Outre la cartouchière, on retrouve ici la tenue « empruntée » au gang de bikers : T-shirt, pantalon et blouson de cuir. Ce dernier élément se voit transformé en « débardeur », une initiative pour le moins absurde. Visage et vêtements bénéficient d’effets « battle-damaged » à la sculpture correcte. Le jouet est fourni avec trois bras gauches interchangeables au design extravagant : pince géante, lance-missile…
Cette figurine du T-800 témoigne du traitement réservé par l’industrie du jouet à nos chers produits dérivés dans les années 90. Vous l’aurez deviné, je n’ai pas beaucoup de tendresse pour cette période…
EXPLODING T-1000 WITH BLAST APART ACTION
En 1991, le comédien Robert Patrick est inconnu du grand public. C’est pourtant à lui que revient la lourde tâche d’incarner le T-1000, l’adversaire de Terminator dans la suite évènement réalisée par James Cameron. Il s’en tire avec les honneurs, parvenant à être « physiquement » crédible face à Arnold Schwarzenegger, alors au sommet de sa forme et du box-office. Par la suite, Robert Patrick interprète essentiellement des seconds rôles (notamment chez Clint Eastwood ou James Mangold) et obtient un rôle récurrent dans la série X-files.
Cette figurine présentée sans boîte constitue le premier produit dérivé à l’effigie du T-1000. Elle provient d’un ensemble acheté à l’été 1992 dans une grande surface de la région parisienne. Son propriétaire l’a conservée jusqu’à ce jour.
Kenner imagine ici une version « transitionnelle » du robot, mi-humain avec son uniforme de policier, mi-métal. Son bras droit se termine par une lame, forme effectivement empruntée par le T-1000 au cours du film. Si l’idée est acceptable, la concrétisation se révèle décevante, notamment en raison d’une sculpture grossière. Il faut une imagination débordante pour débordante pour reconnaître Robert Patrick malgré les indices relevés précédemment. A l’instar du T-800, le jouet s’apparente davantage à une caricature qu’à une représentation un tant soit peu réaliste du personnage. Mais, à l’époque, les collectionneurs doivent s’en contenter…
Kenner destine l’«Exploding T-1000» aux enfants, d’où l’ajout d’un gadget superflu. Ici, un bouton-poussoir placé au niveau des reins provoque l’«explosion» du torse en deux morceaux, révélant un coeur de métal liquide. J’avoue que je n’ai pas réussi à amorcer le mécanisme qui semble grippé. La figurine est vendue avec trois accessoires fantaisistes : un fusil, une poutrelle d’aspect métallique et un dernier objet dont j’ignore tout !
Le jouet fera l’objet d’un repaint dans le cadre de la série 2 sous l'appellation "White hot T-1000" (voir infra).
SECRET WEAPON TERMINATOR with hidden chest canon
Cette figurine présentée sans boîte a été achetée à l’été 1992 dans une grande surface de la région parisienne. Son propriétaire l’a conservée jusqu’à ce jour. A l’époque, ce collectionneur adolescent n’avait pas réalisé l’importance de conserver les blisters scellés. Ses parents réprouvaient ces achats, se demandant quand leur fils allait grandir. Ils n’imaginaient pas que ces objets avaient de l’intérêt ou une quelconque valeur, ce que notre jeune collectionneur pressentait ; encore moins qu’on puisse en tirer une profession « valable » !
L’atmosphère familiale exerce une influence sur l’avenir d’un enfant, souvent de manière inconsciente. Lorsqu’elle diffuse un conformisme inhibant, elle devient un boulet qu’on traîne pendant des décennies et dont il est très difficile de se détacher. Dans d’autres circonstances, notre collectionneur aurait pu envisager une carrière dans l’industrie du jouet, un secteur marqué par l’apparition de nouveaux métiers (de la sculpture digitale aux négociations de licences), sans parler de l’explosion du commerce en ligne et des marchands spécialisés. Mais il végète dans une profession alimentaire et sans le moindre intérêt...
Après ces digressions, revenons à notre figurine. Les Terminator de la gamme 1991-93 sont tous plus ou moins fantaisistes, avec des tenues et des gadgets improbables. Les versions « Power arm » (voir supra) et « Secret weapon » se distinguent par leur relative « fidélité » au personnage vu à l’écran. On retrouve ainsi les vêtements en cuir noir et les lunettes de soleil « empruntés » au gang de bikers. L’arme évoque la mitrailleuse à répétition utilisée dans les locaux de Cyberdine, lorsqu’Arnold Schwarzenegger tire sur les voitures de police. Hélas, ces éléments sont ruinés par des abdominaux apparents, une fantaisie que le fabricant aurait pu nous épargner !
Comme tout jouet des années 90, ce « secret weapon Terminator » s’adresse aux enfants. Il faut donc lui ajouter un gadget. Ici, un petit bouton-poussoir placé au niveau des reins déclenche l’ouverture du torse (photo 3). Outre le crâne du robot, il révèle un projectile formé à partir des épaulettes du blouson et appelé « hidden chest canon » (« canon caché dans la poitrine »). On nage en plein délire !
SERIE 2 (1992)
MELTDOWN TERMINATOR with white-heat bazooka sprayer
Cette figurine présentée sans boîte provient d’un ensemble acheté à l’été 1992 dans une grande surface de la région parisienne. Son propriétaire l'a conservée jusqu’à ce jour.
Les Terminator de la gamme 1991-93 sont tous plus ou moins fantaisistes, avec des tenues et des gadgets improbables. Cette version dite « Meltdown » ne fait pas exception à la règle avec son T-shirt jaune et son pantalon camouflage, un ensemble assez éloigné de l’esthétique du film ! Les parties « battle-damaged » du visage et du torse s’avèrent correctement réalisées. Pour les quatre membres, le fabricant se contente de recycler des éléments issus des T-800 de la série 1. En guise d’accessoire, la figurine est munie d’un « bazooka » lanceur d’eau destiné à faire « fondre » son adversaire. Ce gadget inutile est évidemment destiné à séduire les enfants, unique cible marketing de cette gamme.
WHITE HOT T-1000 version Kenner Canada + version loose
Le White hot T-1000 (littéralement "T-1000 chauffé à blanc") illustre la scène où le robot émerge du camion en flammes, à l'issue de la poursuite sur l'autoroute. Le personnage est interprété de manière très convaincante par Robert Patrick qui trouve ici l'un de ses meilleurs rôles. Le comédien apparaît ensuite à la télévision, notamment dans la série X-files.
Le blister existe en version américaine ou canadienne (langues français-anglais - notre exemplaire). A ma connaissance, on compte jusqu'à huit combinaisons possibles pour cette carte (voir tableau infra). Des stickers d'importation européens peuvent figurer sur les emballages, ce qui génère des variantes supplémentaires (non répertoriées). Sur certains blisters, un sticker rouge est apposé : il s'agit d'une offre par correspondance proposant le making of de T2 en VHS (le DVD n'est apparu qu'en 1998) pour l'achat simultané de trois figurines ("Free the making of Terminator 2 video"). Cette offre expire le 31/12/1993. Enfin, il existe une variante concernant l'accessoire de la figurine : un lanceur de flèche imaginé par Kenner, sans lien avec le film. Le lanceur peut être gris avec la flèche blanche (photo 1) ou rouge avec la flèche orange (photo 3).
La combinaison lanceur gris/flèche blanche est moins courante, de même que les cartes canadiennes, celles-ci ayant été fabriquées à un nombre réduit d'exemplaires
En 1992, on trouvait facilement cette figurine en import dans les grandes surfaces françaises pour 55 francs (eh oui, c'était encore des francs !), soit l'équivalent de 8,38 €.
A partir des années 2000, la plupart des fabricants ont proposé des figurines, bustes et statues inspirés de la saga Terminator, devenue une franchise à succès. Entre 2009 et 2018, NECA est celui qui a proposé la gamme de jouets la plus large et la plus réussie (photo 4 : comparaison entre le White hot T-1000 Kenner de 1991 et le T-1000 Motorcycle cop de NECA sorti en 2011). En 20 ans, la conception et le design ont fait quelques progrès !
Sans sticker VHS/ lanceur gris | Avec sticker VHS/ lanceur gris | Sans sticker VHS/ lanceur rouge | Avec sticker VHS/ lanceur rouge | |
Blister américain | X | X | X | X |
Blister canadien | X | ? | X | ? |
Cet article fera l'objet de prochaines mises à jour.