my kingdom for a toy

En 2019, NECA décide de consacrer quatre assortiments de trois figurines à Alien à l’occasion du 40ème anniversaire du film (1979). La distribution des jouets s’étale sur 2020 et 2021.

Par le passé, le fabricant avait déjà abordé la licence Alien (version Ridley Scott), notamment en 2008 avec deux figurines du monstre (tailles 9’’ et 18’’). A partir de 2013, il explore à nouveau ce thème avec la volonté de couvrir de manière aussi complète que possible la saga (d’Alien à Covenant). Ainsi, plusieurs personnages issus du premier film sont proposés dont certains inédits : Alien (série 2), Kane (série 3), Dallas (compression suit – série 4), Ripley (compression suit et Jump suit – série 4), Xenomorph (Translucent prototype suit - série 7), Lambert (série 11), sans oublier deux Alien à l’échelle 1/4.

L’anniversaire du long métrage offre à NECA un prétexte pour « revisiter » certaines figurines déjà parues en modifiant ses prototypes, qu’il s’agisse des corps ou des visages. Le fabricant est coutumier des rééditions, retooling et autres repaints, ce qui permet de multiplier les références à moindre coût. Soyons cependant honnêtes, les assortiments du 40ème anniversaire incluent des personnages totalement inédits (infra).

Pour l’emballage, NECA mise sur la nostalgie. En effet, les jouets sont présentés dans des boîtes dont le design s’inspire du tout premier produit dérivé d’Alien, à savoir le fameux mannequin commercialisé en 1979 par Kenner. A l’époque, probablement grisé par le succès de sa gamme Star wars, le fabricant américain acquiert la licence d’Alien, une autre « épopée spatiale » sur laquelle il pense capitaliser. Le film n’est pourtant pas destiné au jeune public, cible privilégiée du marché, mais personne ne semble s’en soucier. Une figurine au format 18’’ est donc mise en vente avant d’être rapidement retirée, faute de succès et sous la pression d’organisations parentales choquées par l’apparence cauchemardesque du jouet.

Le packaging conçu par NECA rend « hommage » à la charte graphique de 1979. Les points communs sont nombreux : boîte cartonnée à fenêtre, rhodoïd cerclé de bleu, illustrations désaturées, tête du monstre sur fond rouge, police de caractères identique... Même le mot « Warning ! » est issus du slogan d’époque, à savoir « Warning ! Alien is here ! » (« Attention, Alien est ici ! »). Le logo Alien 40th anniversary est inscrit sur la tranche des emballages.

SERIE 1 (2020)

Cette série 1 constituerait la 15ème vague de trois figurines consacrée à la licence Alien depuis 2013.

1) ALIEN TRANSLUCENT PROTOTYPE

Après divers atermoiements, la production fait appel à l’artiste suisse Hans Ruedi Giger pour concevoir la créature du film. Celui-ci collabore avec l’italien Carlo Rambaldi (King Kong 1976, Close encounters of the third kind, puis par la suite E.T. et Dune). Au départ, Ridley Scott et son équipe souhaitent conférer à l’Alien une apparence translucide. Il s’agit de renforcer l’aspect spectral du monstre, tout en misant sur une silhouette squelettique à l’image du crâne inséré dans le dôme. Un prototype est créé, mais les essais s’avèrent décevants. Le costume se fond difficilement dans l’obscurité. En outre, l’acteur dissimulé à l’intérieur reste visible. Dans ces conditions, le réalisateur finit par renoncer à son idée.

Avec cette figurine, NECA rend hommage au concept initial envisagé par la production. Le fabricant en profite pour procéder à un « double » recyclage. En effet, la série 7 de 2016 contenait déjà un Xenomorph (translucent prototype suit), ce dernier étant lui-même un repaint de l’Alien classique. Pour ce nouveau « translucent prototype », NECA utilise comme base l’Alien issu de l’Ultimate edition (voir ici). Outre une sculpture affinée, cette référence bénéficie d’articulations plus solides et plus abouties que ses prédécesseurs. Les autres éléments de jouabilité sont conservés, à savoir la mâchoire coulissante et la queue bendable. Au niveau de la peinture, NECA opte pour une teinte globalement plus jaune. Il échoue cependant à restituer l’aspect translucide de la créature. Enfin, les dents et les ongles sont recouverts d’une couche argentée, ce qui n’était pas le cas du premier modèle.

La boîte présentée est scellée et en parfait état. Au dos, on note la présence d’un sticker de l’entreprise allemande Heo, importateur européen de produits dérivés.

2) DALLAS

Dans le premier film réalisé en 1979 par Ridley Scott, Tom Skeritt interprète Dallas, le capitaine du vaisseau Nostromo. Même si l’acteur dispose d’une solide carrière étalée sur près de 50 ans, sa participation au casting d’Alien demeure son rôle le plus marquant.

En 2019, le film fête ses 40 ans. Le temps passe !... NECA profite de cette opportunité pour rééditer la figurine de Dallas (en combinaison spatiale/ compression suit) déjà commercialisée en 2015 (série 4). Le visage bénéficie d’un léger « retooling » qui s’avère bénéfique, même si le modèle initial était déjà satisfaisant. Au final, le portrait de Tom Skeritt est l’un des plus réussis de la série alors que d’autres sont des échecs manifestes (Ian Holm, Harry Dean Stanton).

Identique à la précédente version, la tenue repose sur une excellente sculpture, tant au niveau du rendu des matières que de placement des articulations. La peinture apparaît davantage détaillée, notamment au niveau des effets d’usure ou des écussons. Les accessoires fournis demeurent inchangés : casque à visière amovible, pistolet et lampe-torche.

La boîte présentée est scellée et en parfait état. Au dos, on note la présence d’un sticker de l’entreprise allemande Heo, importateur européen de produits dérivés.

3) RIPLEY (Jumpsuit)

Dans le film original réalisé par Ridley Scott en 1979, Sigourney Weaver incarne le lieutenant Ellen Ripley, seule survivante d’un équipage décimé par une créature extra-terrestre. La comédienne reprendra son rôle à trois reprises : dans Aliens (1986), Alien 3 (1992) et Alien resurrection (1997).

En 2019, le premier épisode fête ses 40 ans. NECA profite de cette opportunité pour rééditer la figurine de Ripley (version « Jumpsuit ») déjà commercialisée en 2015 (série 4). Le terme « Jumpsuit » fait référence à la tenue portée par l’actrice lors de l’affrontement final avec le monstre. Ce nouveau modèle bénéficie d’un léger « retooling », tant au niveau des vêtements que du visage. Hélas, le résultat n’est pas meilleur que sur le premier modèle. A l’évidence, NECA semble éprouver des difficultés à reproduire de manière satisfaisante Sigourney Weaver, quel que soit le film. Ici, les traits sont approximatifs (vague ressemblance avec Noomi Rapace…) et l’expression curieuse (sidération ?). A l’inverse, la sculpture des vêtements est satisfaisante, de même que le découpage des articulations, généralement assez maladroit chez NECA (notamment au niveau de l’entrejambe). La peinture est soignée, mais ne peut corriger les défauts du portrait.

Le personnage de Ripley est livré avec des accessoires pertinents et fidèles au film, à savoir un lance-flammes et un détecteur de mouvement (absent du jouet distribué en 2015). On trouve également une version inédite du chat Jonesy, cette fois avec sa cage de transport.

La boîte présentée est scellée et en parfait état. Au dos, on note la présence d’un sticker de l’entreprise allemande Heo, importateur européen de produits dérivés.

SERIE 2 (2020)

Cette série 2 constituerait la seizième vague de trois figurines consacrée à la licence Alien depuis 2013.

1) THE ALIEN (BLOODY)

Malgré l’abondance de produits dérivés autour du « big chap » (le surnom officiel de la créature), force est de constater l’absence de repaint « englanté » ! NECA se propose de réparer cet « oubli » avec la présente figurine, ce qui lui permet de recycler le modèle déjà utilisé pour l’Ultimate edition (voir ici). Ce dernier bénéficie d’articulations plus solides et plus abouties que ses prédécesseurs. Les autres éléments de jouabilité sont conservés, à savoir la mâchoire coulissante et la queue bendable.

Cette nouvelle référence se « distingue » par l’ajout de quelques gouttes de peinture rouge sur la cage thoracique, les mains et les mâchoires. Est-ce suffisant pour justifier l’achat du produit ? Sans doute pas… A moins d’être un collectionneur complétiste ou un fan absolu d’Alien.

La boîte présentée est scellée et en parfait état. Au dos, on note la présence d’un sticker de l’entreprise allemande Heo, importateur européen de produits dérivés.

2) BRETT

Dans le premier film réalisé en 1979 par Ridley Scott, le comédien américain Harry Dean Stanton interprète Brett, le mécanicien en second du vaisseau Nostromo. Avec son acolyte Parker (Yaphet Kotto - voir infra), ils représentent les « ouvriers », en opposition au reste de l’équipage composé de scientifiques et d’officiers. L’homme ne porte jamais de scaphandre, d’où sa représentation en vêtements de travail associés à une chemise hawaïenne improbable..

La carrière d’Harry Dean Stanton s’étale s’étale sur près d’un demi-siècle. L’homme débute à la télévision américaine dans un des premiers programmes consacré à la science-fiction, Inner sanctum, lui-même inspiré d’une série de long métrages des années 40 produits par Universal avec Lon Chaney Jr. Harry Dean Stanton reste longtemps abonné aux petits rôles, alternant séries B et films à gros budget : Cool hand Luke (Stuart Rosenberg - 1967), Kelly’s heroes (Brian G. Hutton - 1970), The godpather part II (Coppola - 1974), The rose (Mark Rydell – 1979)… Il accède tardivement à la notoriété grâce à Paris, Texas, un long métrage de 1984. A la fin de sa carrière, le comédien collabore régulièrement avec David Lynch.

A l’occasion du 40ème anniversaire d’Alien, NECA nous offre la première (et sûrement la dernière) figurine articulée à l’effigie de Brett. Quelques mois auparavant, Eaglemoss avait commercialisé une mini-statue du personnage (voir ici).

Malgré l’avènement de la sculpture digitale, NECA éprouve régulièrement des difficultés à reproduire certains visages. Ainsi, la représentation d’Harry Dean Stanton ne convainc pas, à l’instar de Yaphet Kotto (voir infra). Le fabricant semble avoir voulu saisir l’expression de l’acteur, juste avant qu’il n’aperçoive la créature, les yeux levés vers le ciel. Si l’idée est intéressante, le résultat s’avère peu convaincant. Le visage affiche un air « blasé », le regard vide. En revanche, la sculpture des vêtements est excellente, qu’il s’agisse des textures, des plis ou des écussons minutieusement dupliqués. Dernier point, l’entrejambe des figurines NECA possède une forme « déconcertante », même s’il a l’avantage de permettre une meilleure « posabilité » des cuisses.

Le jouet est fourni avec deux accessoires : un détecteur de mouvement et un objet dont j’ai oublié l’usage.

La boîte présentée est scellée et en parfait état. Au dos, on note la présence d’un sticker de l’entreprise allemande Heo, importateur européen de produits dérivés.

3) PARKER

Dans le premier film réalisé en 1979 par Ridley Scott, Yaphet Kotto interprète Parker, l’ingénieur mécanicien du vaisseau Nostromo. Avec son acolyte Brett (Harry Dean Stanton - voir supra), ils représentent les « ouvriers », en opposition au reste de l’équipage composé de scientifiques et d’officiers. L’homme ne porte jamais de scaphandre, d’où sa représentation en vêtements de travail.

La carrière de Yaphet Kotto s’étale principalement sur une période de quinze ans, entre 1970 et 1985. Il joue sous la direction de plusieurs grands réalisateurs : Norman Jewison, Henry Hathaway, Paul Schrader, Stuart Rosenberg et William Wyler (pour son dernier long métrage). En 1973, il incarne le « méchant » face à James Bond dans Live and let die.

A l’occasion du 40ème anniversaire d’Alien, NECA nous offre la première (et sûrement la dernière) figurine articulée à l’effigie de Parker. Deux ans auparavant, Eaglemoss avait commercialisé une mini-statue du personnage (voir ici).

Malgré l’avènement de la sculpture digitale, NECA éprouve régulièrement des difficultés à reproduire certains visages. Ainsi, la représentation de l’acteur Yaphet Kotto ne convainc pas, à l’instar d’Harry Dean Stanton (voir supra). Le regard orienté vers le haut renvoie à l’imposante stature de l’Alien. La peinture est soignée, mais avec des éléments contradictoires. Ainsi, le bandeau porte des traces de salissures alors que la combinaison est d’un blanc immaculé. Dernier point, l’entrejambe des figurines NECA possède une forme « déconcertante », même s’il a l’avantage de permettre une meilleure « posabilité » des cuisses.

Le jouet est fourni avec trois accessoires : un lance-flamme, une sonde et son récepteur.

La boîte présentée est scellée et en parfait état. Au dos, on note la présence d’un sticker de l’entreprise allemande Heo, importateur européen de produits dérivés.

SERIE 3 (2021)

Cette série 3 constituerait la dix-septième vague de trois figurines consacrée à la licence Alien depuis 2013.

1) THE ALIEN

A compter de 2013, NECA est le premier fabricant à couvrir de manière quasi exhaustive la licence Alien, qu’il s’agisse des films, des jeux vidéos ou des comics, sans oublier l’« hommage » aux figurines Kenner. La série 2 distribuée en 2013 contenait déjà une version de l’Alien « big chap » (littéralement « le grand type », surnom attribué durant le tournage). Il s’agit de la créature issue du film original (1979) conçue par l’artiste autrichien Hans Ruedi Giger.

Quelques années plus tôt, NECA avait déjà abordé cette thématique, notamment en 2008 avec deux figurines de ce même Alien (tailles 9’’ et 18’’).

En 2019, NECA propose une édition « luxe » du « big chap », dite « ultimate edition ». A cette occasion, le jouet bénéficie d’une nouvelle sculpture corrigeant les défauts de la précédente (2013), notamment des articulations plus solides. La queue est bendable et la mâchoire extensible. La modification la plus visible se situe au niveau du dôme crânien : le modèle « ultimate » est noir translucide, là où son prédécesseur (2013) était recouvert d’une couche blanche semi-translucide.

Deux ans plus tard, NECA recycle la figurine « ultimate » dans le cadre de cette série « hommage » au premier film, d’abord en version « bloody » (série 2 – voir supra), puis en version « normale » (série 3). On sait que le fabricant est coutumier des rééditions, ce qui lui permet d’améliorer ses marges grâce à des moules largement amortis. Le stratagème paraît ici un peu grossier, mais les collectionneurs semblent au rendez-vous.

La boîte présentée est scellée et en parfait état. Au dos, on note la présence d’un sticker de l’entreprise allemande Heo, importateur européen de produits dérivés.

Cet article fera l'objet de prochaines mises à jour.