my kingdom for a toy

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CORGI JUNIOR N°60 LOTUS ESPRIT JAMES BOND (1977-1983) MAJ au 02/12/2024 avec blister format "américain"

Après une éclipse de trois ans, le personnage de James Bond revient sur les écrans en 1977 avec The spy who loved me, dixième épisode de la franchise. Dans ce film, l’agent 007 est contraint de faire équipe avec son homologue soviétique pour mettre fin aux agissements d’un milliardaire mégalomane.

 

Roger Moore endosse pour la troisième fois le rôle de l’espion britannique. La représentante du bloc communiste est incarnée par Barbara Bach, une célèbre mannequin devenue actrice. Régulièrement à l’affiche en Italie, elle participe à quelques séries B avant d’arrêter sa carrière mi-80. Le truculent comédien allemand Curd Jurgens interprète le méchant, assisté de la sublime Caroline Munro (que j’ai eu l’immense plaisir de rencontrer !). Cette dernière intervient lors d’une scène de poursuite particulièrement spectaculaire. Au cours des années 70-80, la jeune actrice illumine par sa seule présence de nombreuses productions fantastiques : Dracula AD 1972 (son premier rôle significatif), Captain Kronos vampire hunter, The golden voyage of Sinbad, I don’t want to be born, At earth’s core... Richard Kiel complète le casting en homme de main surnommé « Jaws » (un hommage au film éponyme sorti deux ans plus tôt).

 

La réalisation est confiée au britannique Lewis Gilbert. Décédé en 1998 à l’âge de 98 ans, ce professionnel discret et efficace s’illustre dans des genres variés, signant des œuvres de qualité, notamment Cosh boy (1953) Reach for the sky (1956) ou HMS Defiant (1962). Il dirige trois aventures de « James Bond » : You only live twice (1967 - avec Sean Connery), The spy who loved me (1977) et Moonraker (1979).

 

Avec son intrigue convaincante et son rythme soutenu, le film est formidable, d’autant qu’il affiche parfois un sérieux inattendu. En outre, les deux personnages féminins ne sont pas réduits au rang de faire-valoir. Sur le plan des gadgets, l’agent 007 se voit doté d’un nouveau véhicule, le premier capable de faire oublier l’inoxydable Aston Martin DB5. Il s’agit d’une Lotus Esprit aux capacités redoutables : à la fois lance-missiles et sous-marin !

 

Au cours des années 60, les produits dérivés estampillés « James Bond » rencontrent un immense succès. Puis, l’intérêt s’estompe. A l’instar de ses concurrents, Mettoy se détourne de la saga. Les derniers véhicules officiellement commercialisés remontent à 1971 (Diamonds are forever). En 1974, lAérocar librement inspiré de The man with the golden gun n’est pas sous licence. En 1977, le fabricant flaire le potentiel commercial du face-à-face entre la Lotus Esprit et l’hélicoptère piloté par Caroline Munro. Il propose les deux jouets à la vente dès la sortie cinéma, de quoi reconstituer la poursuite dans son salon. Il relance également la production de l’Aston Martin qui devient la référence 271.

 

Mettoy décline la Lotus à deux échelles différentes : au 1/36ème (référence 269) et au 1/64ème (référence 60). Cette seconde version, dite « Corgi Junior », est conçue en mode « sous-marin », les ailerons déployés et les roues partiellement dissimulées sous le plancher. La miniature est dépourvue de tout élément de jouabilité, à la différence du véhicule au 1/36ème. Le fabricant ajoute un sticker « 007 » sur le capot, un détail qui s’avère inutile. Il n’existe aucune variante connue concernant cette miniature.

 

La Lotus Esprit « Junior » est commercialisée jusqu’en 1983, une durée particulièrement longue qui s’explique par le succès du modèle. La production couvre ainsi quatre films : The spy who loved me (1977), Moonraker (1979), For your eyes only (1981) et Octopussy (1983). Au cours de cette période, les emballages évoluent, générant un nombre important de variantes. La voiture est disponible à l’unité, mais également en twin pack (blisters contenant deux véhicules), ainsi que dans certains « gift sets » (coffret cadeau contenant plusieurs engins).

 

FORMAT BLISTER EUROPEEN STANDARD - visuel The spy who loved me (1977-circa 1980) variantes A et B

 

A l’occasion de la sortie du film The spy who loved me (1977), la Lotus Esprit fait l’objet d’une première diffusion sous blister de taille standard (format européen).

 

La charte graphique mélange plusieurs éléments. La photo en noir et blanc de Roger Moore, pistolet à la main, provient des affiches de Live and let die et The man with the golden gun, les deux premiers épisodes avec l’acteur. Pourquoi ce choix ? Mettoy semble privilégier un visuel connu et déjà iconique au détriment de l’affiche « confuse » de The spy who loved me ; à moins que cette dernière ne soit pas encore prête au moment de la conception des blisters.

 

Le sigle « 007 » est centré sous la marque « corgi junior » (en minuscule et sans « s »). Le « 7 » forme une crosse de pistolet avec le canon qui s’étend sur la droite. Les deux « 0 » incorporent les drapeaux anglais et soviétique (rouge). Ce visuel d’une incroyable inventivité a marqué l’histoire de la saga. Son apparition semble remonter à Goldfinger en 1964. Il est repris par Mettoy en 1977 sur les produits dérivés The spy who loved me. Présents sur les premiers batchs, la faucille et le marteau de la bannière soviétique disparaissent rapidement à la demande de plusieurs groupes de pression, ces derniers craignant la « contamination » des jeunes esprits par l’idéologie communiste !...

 

S’agissant du copyright, on trouve deux dates différentes, ce qui paraît curieux : 1977 au recto ; 1976 au verso. En réalité, Mettoy se contente de recycler le dos des cartes de 1976 sans actualiser l’année. Le fabricant fait ainsi l’économie d’un nouveau visuel, sachant que la plupart des modèles listés sont toujours en vente.

 

Les variantes de packaging que j’ai pu identifier sont désignées sous les codes 60 A et B. Il existe d’autres versions non répertoriées ici.

 

  • version 60 A (non photographié) : le punch possède une forme « triangle ». La bulle épouse les contours de la voiture. On l’appellera donc bulle « Lotus ». Les modèles figurant au dos de la carte portent les références 13, 27, 29, 35, 37, 43, 51, 49, 66, 67, 84 et 87. Un nombre est imprimé dans l’angle supérieur droit : « 40 ». Celui-ci désigne probablement un batch de production.

 

Photo en préparation

 

  • version 60 B (photos 1 et 2) : le recto est identique à la variante A. Au dos, les modèles présentés portent les références 29, 30, 31, 44, 37, 54, 78, 79, 81, 83, 89 et 94. Le nombre imprimé dans l’angle supérieur droit est le « 59 », signalant qu’il s’agit d’un batch plus tardif.

 

L'exemplaire présenté est en excellent état. On note juste un léger enfoncement de la bulle au niveau du pare-chocs avant (photo 3).

 

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FORMAT BLISTER « AMERICAIN » AVEC CARTE LONGUE (circa 1981 – circa 1982)

 

Vers 1981-82, la Lotus Esprit n°60 est déclinée sous blister dit « américain », car destiné à ce marché. Développé dès l’année 1970, cet emballage spécifique se caractérise par une carte plus longue, ainsi qu’un prix imprimé en cents ou des mentions renvoyant à un intermédiaire local. J’ignore pourquoi Mettoy a développé ce packaging, sachant qu’il est peu pratique : la longueur de la carte et la relative souplesse de celle-ci compliquent la manipulation, de même que la conservation des produits.

 

Les cartes américaines font occasionnellement l’objet d’une distribution en Europe, soit pour faire face à des demandes imprévues, soit pour écouler des surplus. On peut donc trouver des exemplaires avec des annotations de prix en devises européennes (Livres sterling, Francs, Lires…).

 

La charte graphique reprend ici le dernier visuel en date, soit celui du film For yours eyes only sorti en 1981. L’affiche met en scène cette illustration de James Bond, dégainant son arme, « pris en étau » entre des jambes de femme nues. Le produit étant destiné aux enfants, Mettoy a pudiquement supprimé les jambes en question… L’agent secret est ainsi sobrement exposé devant un fond blanc tandis que la voiture reprend le fond jaune hérité de l’Aston Martin.

 

Le dos du blister présente un assortiment de neuf modèles. Le fabricant ajoute un argumentaire publicitaire dispensable, assurant que le jouet est « garanti » un an. Je n’ai pas connaissance de variantes concernant cette carte, mais il peut en exister.

 

L’exemplaire présenté se trouve dans un état contrasté. Si la carte est parfaite, la bulle souffre d’une importante fêlure le long de l’arête supérieure droite.

 

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FORMAT MINI-BLISTER (circa 1978-1983)

 

A partir de 1978-79 (circa), la Lotus Esprit n°60 est diffusée sous « bubble pack » (blister-bulle ou mini-blister), un conditionnement bon marché généralisé à l’ensemble de la gamme « junior ». Ce format illustre le processus de réduction drastique des coûts de production initié par Mettoy afin de lutter contre la concurrence des usines asiatiques. Le véhicule repose sur une petite base cartonnée rectangulaire surmontée d’une fine bulle de plastique. La face blanche imprimée est recouverte par trois cercles concentriques jaune, orange et rouge, un logo en vigueur depuis 1977.

 

Les mini-blisters sont livrés aux détaillants dans des boîtes cartonnées richement illustrés faisant office de présentoir. Elles sont disposées sur les comptoirs des magasins de jouets, mais également dans divers types de boutiques (droguerie, librairie-papeterie...). Parmi ces boîtes, certains peuvent être thématiques (ex : James Bond, les super-héros, etc...), d’autres généralistes (voitures, véhicules utilitaires...).

 

On pourrait penser que tous les blisters-bulle se ressemblent, mais ce n’est pas le cas. Au fil des ans, Mettoy parvient à simplifier cet emballage pourtant bien minimaliste, toujours dans une optique d’économies.

 

Sur l’exemplaire présenté, on trouve l’expression « corgi juniors », le nom James Bond Lotus »), ainsi que la référence du modèle (60). Au verso, le carton brut reprend les informations habituelles relatives à la fabrication et au copyright (non photographié). Le texte est en deux langues (anglais-français), avec une mention du distributeur hexagonal : la société Fairplay. Il s’agit de la version 55023. L’ensemble de ces caractéristiques correspond à la première version de blister-bulle sorti des usines Mettoy vers 1978 (plus de détails dans l’introduction au thème corgi junior ici).

 

La voiture et son emballage sont en parfait état, malgré la fragilité de ce dernier.

 

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Cet article sera mis à jour à chaque nouvelle entrée.



02/12/2024

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