CORGI JUNIOR N°40 ASTON MARTIN JAMES BOND (1979-1983) MAJ en bleu au 06/09/23 avec nouvelle introduction + Aston Martin format blister européen standard
Jusqu’à la fin des années 50, les films d’espionnage sont essentiellement consacrés aux exploits des alliés durant la Seconde guerre mondiale. Les tensions croissantes entre le bloc soviétique et les Etats-Unis contribuent à donner un nouvel élan au genre avec des oeuvres dramatiques telles que The man between (Carol Reed - 1953), The mandchurian candidate (John Frankenheimer - 1962), The spy who came in from the cold (Martin Ritt – 1965), Torn curtain (Hitchcock – 1966)...
A côté de ces films réalistes, on assiste à l’émergence d’une tendance plus « légère » symbolisée par le personnage emblématique de James Bond, l’agent secret britannique. Ses aventures démarrent au cinéma en 1962 avec Dr No. Le succès est aussi fulgurant qu’inattendu. Le genre s’éloigne peu à peu des sujets sérieux pour devenir « cool », « sexy », divertissant et donc profitable. Les producteurs de contenu audiovisuel en mal d’argent s’engouffrent dans la brèche. Les films rivalisent de gadgets, adversaires « larger than life » et cascades improbables… Le public se passionne pour ces nouveaux héros qui repoussent la « menace » communiste et déjouent les complots d’organisations criminelles internationales. A force d’histoires rocambolesques, les longs métrages virent à la parodie, parfois de façon involontaire, de Our man Flint (Daniel Mann - 1966) à Deadlier than the male (Ralph Thomas - 1967), sans parler de séries Z très amusantes comme Five golden dragons ou The million eyes of Sumuru (1967).
Au cours des années 60, la « Bondmania » bat son plein. Après le triomphe du premier film, l’agent 007 devient un héros récurrent du grand écran. La production avance au rythme d’un tournage par an, une cadence qui paraît difficilement envisageable aujourd’hui. L’année 1965 marque la sortie du quatrième épisode (Thunderball signé Terence Young), 15 mois après le triomphe de Goldfinger réalisé par Guy Hamilton. La mode est aux agents secrets. Les fabricants de jouets s’adaptent, inondant le marché de produits estampillés « James Bond », parfois sans autorisation.
Avec ses lignes intemporelles et ses gadgets hallucinants, l’Aston Martin DB5 devient l’« extension » du héros, jusqu’à devenir un personnage à part entière dont on guette les apparitions, anticipant le phénomène de la Batmobile et autres véhicules iconiques.
Le fabricant de jouets britannique Mettoy Playcraft Limited crée en 1956 la célèbre marque de miniatures Corgi (voir la catégorie du blog "Corgi hors licences"). Pendant plusieurs années, il exploite les thèmes en vogue que sont les véhicules particuliers, utilitaires, militaires ou de secours. En 1965, il décide de s’intéresser aux licences audiovisuelles, un secteur tout à fait nouveau pour l’époque. Au mois de mars, il conçoit une réplique de la Volvo P1800 pilotée par The Saint dans la série télévisée éponyme. Le modèle s’arrache, bousculant les habitudes d’un marché assez codifié. Encouragé par ces bons résultats, Mettoy récidive en octobre de la même année avec l’Aston Martin de James Bond (voir ici). Cette première version au 1/43ème connaît un succès phénoménal, à tel point que le fabricant conserve le véhicule à son catalogue jusqu’à sa faillite en 1983 (et même au-delà !).
Après Corgi, Mettoy lance en 1964 une nouvelle marque de miniatures dis-cast : Husky (on reste dans le domaine canin). Elle regroupe des engins au 1/64ème (voire moins) destinées à concurrencer Matchbox et Hot Wheels (voir ici). L’Aston Martin de James Bond intègre cette gamme en 1968 à l’occasion de la création d’un nouveau modèle au 1/43ème (n°270 – voir ici). Après la disparition d’Husky, la voiture passe sous la bannière Corgi Juniors, à l’instar d’une partie du catalogue. Au fil des ans, la production du jouet génère de multiples variantes.
Le dernier changement intervient en 1979 à l’occasion de la sortie de Moonraker au cinéma : le modèle, initialement identifié sous les numéros 1001 et 1401, se voit attribuer la référence 40 du catalogue Mettoy. Il est disponible à l’unité, mais également en twin pack (blisters contenant deux véhicules), ainsi que dans certains « gift sets » (coffret cadeau contenant plusieurs engins). Les versions antérieures à la référence n°40 feront l’objet de prochains développements dans des articles dédiés.
Les objets suivants sont présentés dans l’ordre chronologique de leur commercialisation.
1) FORMAT BLISTER EUROPEEN STANDARD - visuel canon de pistolet (1979-circa 1980)
En 1979, Moonraker, onzième épisode de la franchise James Bond, sort sur les écrans. Dans ce film, Roger Moore interprète pour la quatrième fois le rôle du célèbre espion britannique. Il retrouve à cette occasion Richard Kiel, alias « Jaws », déjà présent au casting de The spy who loved me. Lois Chiles, Mickael Lonsdale et Corinne Clery complètent la distribution.
La réalisation est confiée au britannique Lewis Gilbert. Décédé en 1998 à l’âge de 98 ans, ce professionnel discret et efficace s’illustre dans des genres variés, signant des œuvres de qualité, notamment Cosh boy (1953) Reach for the sky (1956) ou HMS Defiant (1962). Il dirige trois aventures de James Bond : You only live twice (1967 - avec Sean Connery), The spy who loved me (1977 – le meilleur « Bond » de Roger Moore) et Moonraker. Ce dernier volet est moins réussi que les précédents. Il est plombé par une intrigue confuse et un manque de rythme évident, sans oublier des séquences comiques maladroites. L’ensemble reste toutefois agréable si on le compare aux versions actuelles de Bond…
Le film bat des records au box-office. Mettoy saisit cette opportunité pour distribuer deux véhicules issus du long métrage : un hélicoptère et une navette spatiale. Le fabricant ressort également une version remaniée de l’Aston Martin sous la référence 40. Cette fois, les modifications affectent aussi bien la miniature que l’emballage.
S’agissant de la voiture, on observe les nouveautés suivantes : moule de dimension réduite et à l’esthétique plus proche d’une DB5 ; roues munies de jantes argentées à 5 ou 10 rayons (similaires au reste de la gamme « Junior ») ; vitres incolores (bleu translucide auparavant) ; mécanisme d’éjection renforcé ; figurines au design simplifié ; peinture gris métallisé (gris mat sur les précédentes versions). Concernant la teinte matte, elle fera son retour quelques mois plus tard, mais uniquement pour les Aston sous mini-blister (voir infra).
Le format et la charte graphique du packaging sont également revus. La carte adopte désormais une taille standard, dite carte européenne (en opposition au blister américain nettement plus long). Utilisé depuis 1970, le dessin de l’Aston Martin éjectant son passager disparaît au profit d’un montage photographique peu inspiré : la photo du jouet est placée devant un fond représentant l’intérieur d’un canon de pistolet, le même que dans le pré-générique des films. Le sigle « 007 » est placé à côté de la marque « corgi » (en minuscules et sans « juniors »). Le « 7 » forme une crosse de pistolet avec le canon qui s’étend sur la droite. Les deux « 0 » incorporent les drapeaux anglais et soviétique (rouge). Ce visuel d’une incroyable inventivité a marqué l’histoire de la saga. Son apparition semble remonter à Goldfinger en 1964. Il est repris par Mettoy en 1977 sur les produits dérivés The spy who loved me (voir notamment ici). Présents sur les premiers packagings, la faucille et le marteau de la bannière soviétique sont rapidement retirés à la demande de plusieurs groupes de pression, ces derniers craignant la « contamination » des jeunes esprits par l’idéologie communiste !... Le copyright indique l’année 1979. Il est présent sur la carte, mais également sur le plancher de la voiture (photo 2). Le dos du blister présente douze références issues de la gamme « junior » dont la Lotus Esprit James Bond.
L’Aston Martin n°40 sous blister européen standard compte de nombreuses variantes. Afin de les identifier, il convient d’examiner les éléments suivants :
- jantes : 10 rayons ou 5 rayons (petit diamètre) ;
- forme de la bulle : rectangulaire (rare) ; rectangulaire à double niveau (courante) ; bulle profilée (très rare).
Enfin, chaque blister est susceptible de contenir un ou deux « méchant(s) éjectable(s) ». Dans ce cas précis, on ne parle pas de variante mais plutôt d’erreur d’usine.
Vous trouverez ci-dessous un exemplaire illustrant la combinaison suivante :
-Roues 10 rayons/ bulle rectangulaire à double niveau :
Le blister présenté est scellé et en excellent état. L’attache de mise en rayon possède une forme « triangle ». Les modèles figurant au dos de la carte portent les références 1, 3, 15, 23, 37, 48, 60, 74, 75, 77, 86 et 92.
2) FORMAT MINI BLISTER (circa 1980-1983)
A partir de 1980 (circa), l’Aston Martin n°40 est diffusée sous mini-blister plat, un conditionnement bon marché généralisé à l’ensemble de la gamme « Corgi junior ». Ce format illustre le processus de réduction drastique des coûts de production initié par Mettoy afin de lutter contre la concurrence asiatique. Le véhicule repose sur une petite base cartonnée rectangulaire surmontée d’une fine bulle de plastique. La face blanche imprimée est recouverte par trois cercles concentriques jaune, orange et rouge, une charte graphique en vigueur depuis le début des années 80. Au verso, le carton brut reprend les informations habituelles relatives à la fabrication et au copyright. L'année 1978 est sans rapport avec la date de distribution effective du jouet, un phénomène fréquent chez Corgi.
Ces mini-blisters sont livrés aux détaillants dans des emballages cartonnés richement illustrés faisant office de présentoir. Ils sont disposés sur les comptoirs des magasins de jouets, mais également dans divers types de boutiques (droguerie, librairie-papeterie...). Parmi ces packs, certains peuvent être thématiques (ex : James Bond, les super-héros, etc...), d’autres généralistes.
L’Aston Martin n°40 sous mini-blister compte de multiples variantes. Afin de les identifier, il convient d’examiner les éléments suivants :
- Peinture : carrosserie argent brillant ou argent mat ;
- Roues : 10 rayons ou 5 rayons (grand modèle) ;
- Toit : à l’intérieur du blister, le véhicule peut être présenté avec le toit ouvert ou fermé ;
-
Socle cartonné : mentions « Corgi juniors » et « 40 James Bond Aston Martin » ; ou simple mention « Corgi ».
Enfin, chaque blister est susceptible de contenir entre un et trois « méchant(s) éjectable(s) ». Dans ce cas précis, on ne parle pas de variante mais plutôt d’erreur d’usine.
Vous trouverez ci-dessous trois exemplaires illustrant différentes combinaisons :
- Peinture gris métallisé/ roues 5 rayons/ toit ouvert/ mentions « Corgi » et « 40 James Bond Aston Martin » :
- Peinture gris métallisé/ roues 5 rayons/ toit fermé/ mentions « Corgi » et « 40 James Bond Aston Martin » :
- Peinture gris mat/ roues 5 rayons/ toit fermé/ mention "corgi "/ absence d'inscription « 40 James Bond Aston Martin » : cette absence traduit une fois de plus la volonté du fabricant de réduire ses coûts de production. Outre la suppression de la phase d'impression, les emballages deviennent désormais interchangeable.
Cet article sera mis à jour à chaque nouvelle entrée.
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