my kingdom for a toy

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INTRODUCTION (MAJ globale au 23/09/23)

La société britannique Lines Brothers évolue dans le secteur du jouet depuis les années 30. En 1959, elle crée la marque Spot-On models à travers sa filiale Tri-ang. L’objectif est de s’implanter sur le marché très concurrentiel des miniatures en métal. Le nom "Spot-on" constitue en lui-même une sorte de slogan publicitaire qu’on pourrait traduire par "pile" ou "en plein dans le mille". En effet, l’ensemble de la gamme est conçue à l’échelle 1/42ème, un format scrupuleusement respecté quel que soit le modèle. Le fabricant se démarque ainsi de ses principaux rivaux, Meccano (Dinky) et Mettoy (Corgi), qui ont tendance à uniformiser les dimensions des produits, principalement pour des questions de coût. La démarche est donc intéressante, mais pas toujours rentable. La marque innove également avec certains éléments décoratifs ou fonctions ludiques jusque-là inédits : toit ouvrant, figure de conducteur, système d’éclairage des phares, plaques d’immatriculation...

 

En pratique, l’ensemble de ces considérations apparaît secondaire. En effet, la véritable originalité des jouets Spot-on réside dans la coloration des modèles. De façon générale, les fabricants conçoivent leurs produits sur une base de couleurs définies à l’avance. Si plusieurs versions peuvent exister (exemple : une carrosserie rouge ou jaune par exemple), le nombre de combinaison reste cependant limité. Or, Tri-Ang se distingue par l’absence de règles concernant l’assortiment des couleurs, qu’il s’agisse de la carrosserie, de l’habitacle ou bien encore du volant. Cette « liberté créative » génère un nombre de variantes tout à fait inhabituel dans l’univers des miniatures. Cette situation fait aujourd’hui le bonheur des collectionneurs. Elle permet également aux jouets de conserver une côte élevée, notamment s’agissant des teintes les plus rares.

 

Si le choix des peintures semble aléatoire, certains évoquent cependant l’hypothèse d’une « chronologie » des couleurs qui permettrait de « dater » plus finement la période de production d’un modèle. Malheureusement, un tel classement paraît aujourd’hui quasiment irréalisable, bien qu’à l’évidence certaines nuances soient plus « tardives » que d’autres.

 

Les jouets Spot-on sont fabriqués à Belfast (Irlande du Nord). La marque mise essentiellement sur des reproductions de véhicules britanniques, privilégiant son marché local. Cette stratégie la prive de débouchés significatifs sur les continents européen et américain, ce qui lui sera à terme fatal. A l’époque, la distribution se limite donc au Royaume-Uni, ainsi qu’à quelques pays européens, notamment la France.

 

Le premier emballage conçu par Spot-on est similaire à ceux des autres fabricants, à savoir une boîte en carton opaque « collector friendly » (ouverture et fermeture sans dommage) dont le format varie en fonction du modèle. Le visuel est assez pauvre : un fond bleu clair bordé par des arêtes blanches, puis quadrillé sur deux faces. Un compas jaune rappelle l’engagement du fabricant à respecter l’échelle 1/42ème. Parfois, une pastille de couleur signale la teinte de la miniature : elle est apposée sur la languette d’ouverture.

 

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A l’intérieur des boîtes, le fabricant joint une illustration « collector » du modèle, ainsi qu’un bon d’adhésion au « Fleet owners’ club » (« le club des propriétaires du parc automobile »). A l’époque, la création d’un « club » constitue une pratique commerciale courante destinée à fidéliser la clientèle (voir le club « Corgi » par exemple). L’illustration est percée par deux trous afin d’être rangée dans un petit classeur offert par Tri-ang aux heureux membres du club.

 

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Avec les temps, les jouets Spot-on se détériorent plus rapidement que d’autres miniatures. Ainsi, les pneus en caoutchouc comportent souvent des fissures, voire des craquelures. Quant aux boîtes, le carton employé s’avère de qualité médiocre. Il manque d’épaisseur et de rigidité. De fait, les charnières s’usent très vite, entraînant la déchirure de certains rabats. Enfin, le contrôle qualité laisse à désirer. On constate notamment des défauts dans la peinture (bulle, amas, projections...).

 

Cette charte graphique est conservée jusqu’en 1964 (circa), période où le fabricant introduira un nouvel emballage illustré (voir article suivant).

 

Avec les temps, les jouets Spot-on se détériorent plus rapidement que d’autres miniatures. Ainsi, les pneus, qu’ils soient en caoutchouc ou en plastique, comportent souvent des craquelures, voire des coupures. Quant aux boîtes, le carton employé s’avère de médiocre qualité. Il manque d’épaisseur et de rigidité. De fait, les charnières s’usent très vite, entraînant la déchirure de certains rabats. Enfin, le contrôle qualité laisse à désirer. On constate notamment des défauts dans la peinture (bulle, amas, projections…) et un placement hasardeux des plaques d’immatriculation.

 

En 1964, Lines Brothers acquiert Meccano. La société se retrouve alors propriétaire de deux marques en concurrence directe : Dinky et Spot-on. Dans cette configuration, cette dernière finit par être "sacrifiée" au nom de la logique économique, sa rivale bénéficiant d’une notoriété largement supérieure, notamment en Europe. Une partie de la production est délocalisée un temps en Nouvelle-Zélande avant l’arrêt définitif de la gamme en 1967.



23/09/2023

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