my kingdom for a toy

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INTRODUCTION U.F.O.

Gerry Anderson (1929-2012) est un producteur et scénariste anglais féru de science-fiction. Au cours des années 60, il se fait connaître grâce à des séries originales, plutôt destinées aux enfants, à base de marionnettes et d'engins futuristes ultra-réalistes. Le succès est tel qu'il se retrouve un temps enfermé dans ce type de format (Supercar, Thunderbirds, Captain scarlett...).

 

Très vite, l'industrie du jouet britannique (on ne parle pas encore de "produits dérivés") s'intéresse aux programmes conçus par Anderson. Dès 1964, à une époque où c'était encore peu fréquent, des figurines et des vaisseaux inspirés de Supercar ou Fireball XL5 sont proposés à la vente.

 

A la toute fin des années 60, Gerry et sa femme Sylvia Anderson s'orientent vers des tournages en plateau avec des acteurs. Leur première production est destinée au cinéma : il s'agit de Journey to the far side of the sun (1969). Hélas, le film déçoit : l'intrigue est assez nébuleuse (une planète jumelle de la Terre apparaît sur le même orbite) et le rythme défaillant. Malgré l'accueil mitigé, le couple Anderson recycle de nombreux éléments de décor, ainsi qu'une partie du casting, dans un nouveau projet : la série télévisée UFO (1970). Comme beaucoup le savent, il s'agit de l'acronyme de Unidentified Flying Object (OVNI en français). Le casting est composé d'acteurs britanniques habitués du petit écran mais peu connus à l'international : Ed Bishop, Gabrielle Drake, George Sewell, Mickaël Billington, Vladek Sheybal...

 

Situé en 1980, le feuilleton décrit le quotidien du S.HA.D.O. (Supreme Headquarter Alien Defense Organisation), une organisation internationale secrète dont l'objectif est de repousser une invasion extra-terrestre. Afin de remplir leur mission, les agents disposent de technologies avancées (base lunaire, chasseurs d'ovni, satellite intelligent, sous-marin lanceur d'avion...). A cette occasion, le couple Anderson développe de nombreuses maquettes d'engins futuristes intégrées à des décors miniatures, un savoir-faire hérité du temps des marionnettes et devenu depuis une marque de fabrique. Les producteurs donnent également libre cours à leur imagination en matière de design (mobilier, vêtements...).

 

Avec le recul, on se rend compte qu'UFO s'inscrit dans la pensée "utopique" et "radieuse" des années 60, apogée des trentes glorieuses. La course à l'espace bat son plein. Neil Armstrong pose le pied sur la Lune en 1969. On s'imagine que l'humanité va bientôt disposer d'une base sur place. Mais la croyance dans une sorte de progrès technologique, à la fois inéluctable et bienfaiteur, va être ébranlée par les chocs pétroliers, la persistance des conflits armés et la montée en puissance de l'idéologie écologique. A ce titre, l'écart qui sépare UFO (1970) de Green Soylent (1973) est saisissant...

 

La série anglaise se compose d'un pilote et de 26 épisodes. Pour le spectateur, la narration devient très vite déstabilisante. Certains protagonistes apparaissent et disparaissent de l'histoire sans véritable explication. Pire, les épisodes sont diffusés dans un ordre aléatoire, ce qui ajoute à la confusion. Enfin, certains choix esthétiques frisent le ridicule, comme l'usage généralisé de perruques pour les comédiens.

 

Malgré ses défauts, la série obtient un certain succès. Une seconde saison est envisagée, située cette fois sur la Lune. La production élabore des décors ambitieux. Mais, en fin de compte, les audiences s'effondrent, notamment aux Etats-Unis, et le show est annulé. Afin de ne pas perdre leur investissement, Gerry et Sylvia Anderson proposent un nouveau pitch, prémisse de leur série la plus emblématique, à savoir Space 1999 (Cosmos 1999 en français).



14/05/2021

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