my kingdom for a toy

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INTRODUCTION RAY HARRYHAUSEN

Né aux Etats-Unis en 1920, l’artiste Ray Harryhausen s’illustre dans le domaine des effets spéciaux, un secteur considéré à l’époque comme un maillon secondaire de l’industrie hollywoodienne.

 

Très impressionné par King Kong (1933), le jeune homme se découvre une vocation pour l’animation et les trucages. Il a l’occasion de rencontrer Willis O’Brien, l’inventeur du procédé « stop motion » (technique dite « image par image » utilisée jusqu’à l’avènement du numérique) qu’il l’encourage dans cette voie.

 

Après quelques expériences dans les courts-métrages, Harryhausen est finalement recruté en 1949 comme assistant sur Mighty Joe Young, un projet regroupant une grande partie de l’équipe créative de King Kong : les producteurs-réalisateurs Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack, la scénariste Ruth Rose (une pionnière dans ce domaine), Willis O’Brien (le responsable des effets spéciaux) et Marcel Delgado (le créateur du squelette de King Kong) !... Pour le jeune animateur, le rêve de sa vie se réalise. Malheureusement, en dépit de ce casting prestigieux, le film se révèle décevant, la faute à une intrigue assez niaise.

 

En 1953, Ray Harryhausen obtient son premier contrat en tant que responsable des effets spéciaux sur l’étonnant The beast from 20 000 fathoms, une réalisation d’Eugene Lourié (ancien chef décorateur de Renoir) sur un scénario de Ray Bradbury, ami d’université d’Harryhausen. The beast est intéressant à plus d’un titre. En effet, outre la première créature conçue par l’animateur, le film contient un propos intéressant sur les effets possiblement ravageurs des essais atomiques avec le réveil d’un monstre préhistorique. Pour ce tournage, Harryhausen met au point le procédé "Dynamation" qui consiste à associer des séquences déjà filmées (projetées en arrière-plan) à des créatures animées en stop motion, ces dernières semblant interagir avec les comédiens.

 

Grâce au succès commercial du film, Ray Harryhausen entame une fructueuse collaboration avec le producteur Charles Schneer. Ensemble, ils développent trois films en noir et blanc mémorables : It came from beneath the sea (1955 - un monstre marin ravage la ville de San Francisco), Earth vs the flying saucer (1956 - une invasion extra-terrestre qui servira de modèle à Independance day) et 20 000 miles from earth (1957 - une créature extra-terrestre ramenée sur Terre devient une dangereuse menace).

 

L’année suivante, Ray Harryhausen participe à son premier tournage en couleur : il s’agit de The seventh voyage of Sinbad, personnage qu’on retrouvera dans deux longs métrages des années 70 (The golden voyage of Sinbad et Sinbad and the eye of the tiger). Ce film obtient un succès commercial considérable. L’artiste est ensuite sollicité pour The three worlds of Gulliver (1960) et Mysterious island (1961). A l’occasion de Jason and the Argonauts (1963), ce professionnel désormais reconnu met au point une séquence remarquable, celle d’un combat à l’épée entre les héros et une horde de squelettes. Il enchaîne avec First men in the moon en 1964.

 

Ray Harryhausen passe ensuite par le studio Hammer (voir ici) pour donner vie aux dinosaures de One million years B.C. (1966). Il reste dans le domaine préhistorique avec The valley of Gwangi (1969), un projet basé sur d’anciens storyboards conçus par son maître Willis O'Brien.

 

L’homme achève sa carrière en 1981 avec le film Clash of the titans, un peplum fantastique devenu anachronique à l’heure des space operas.

 

Décédé en 2013 à l’âge de 93 ans, Ray Harryhausen peut s’enorgueillir d’avoir nourri l’imaginaire de millions de spectateurs et inspiré plusieurs générations de professionnels (spécialistes des effets spéciaux, réalisateurs (Spielberg, Cameron. Jackson, Burton…)). Aujourd’hui, le nom et l’oeuvre de ce pionnier des effets spéciaux est inconnu du grand public, la cinéphilie étant une discipline en perdition, sans doute vouée à disparaître d’ici vingt ans. Nous avons pourtant la chance de disposer de la quasi-intégralité du catalogue « Harryhausen » au format blu-ray, dans des versions somptueusement restaurées, y compris en France (merci à l’éditeur Sidonis-Calysta !). Certains scénarios ou péripéties peuvent parfois paraître datés, notamment aux yeux des plus jeunes. Néanmoins, la plupart de ces films restent passionnants. Semblables à des capsules temporelles, ils témoignent d’une époque révolue ; une époque où la création artisanale dégageait un charme délicieusement naïf, bien loin des productions abrutissantes et sans âme d’aujourd’hui.

 

S’agissant d’un marché de niche, les produits dérivés consacrés à l’oeuvre d’Harrysausen ne sont pas nombreux. En 1981, les créatures de Clash of the titans sont les premières créations de l’animateur à bénéficier d’une représentation en jouet grâce au fabricant Kenner. Il faut ensuite attendre 2001 pour voir apparaître de nouvelles références. La société japonaise X-plus exploite alors de façon relativement complète et inédite la filmographie d’Harryhausen : statues en résine 12’’, série « chess », figurines en vinyl 8’’ et 12’’. Pendant près de vingt ans, les collectionneurs doivent se contenter de cette unique gamme, au demeurant satisfaisante.

 

En 2021 et contre toute attente, la fondation gérant le patrimoine de l’artiste passe un accord avec la société hongkongaise Star Ace Toys afin de développer un merchandising ambitieux à destination des collectionneurs. L’éventail de produits est large : statues et bustes en polystone, figurines en plastique aux dimensions impressionnantes, sans oublier des maquettes. De quoi ravir les fans de la première heure et faire découvrir cet univers aux plus jeunes.



14/01/2024

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