CORGI n°290 KOJAK(’S) BUICK REGAL (Juillet 1976-circa 1980) variante 290 A
La série policière Kojak fait l’objet d’une première diffusion aux Etats-Unis de 1973 à 1978. Elle compte 118 épisodes répartis sur cinq saisons. Le programme porte le nom de famille de son héros, un lieutenant de la police criminelle New-Yorkaise, Theodopolis "Theo" Kojak. Ce dernier est incarné par Telly Savalas, un acteur solide reconnaissable à son crane rasé. Jusque-là, l’homme était abonné aux seconds rôles : The dirty dozen (1967), The scalphunters (1968), On her majesty’s secret service (1969 - il incarne l’adversaire de James Bond), MacKenna’s gold (1969), Kelly’s heroes (1970 - aux côtés de Clint Eastwood)…
Précédant la série, le personnage de Kojack (avec un « c ») apparaît dans un téléfilm intitulé The Marcus-Nelson murders. Imaginé par le scénariste Abby Mann (auteur de l’extraordinaire Jugement à Nuremberg – 1962), ce drame policier s’inspire d’un tragique fait divers qui a secoué l’Amérique dans les années 60 et participé à la création des Miranda rights (la fameuse lecture des droits au suspect). Le succès du programme conduit à la création de la série.
Kojak aurait pu être « un détective de la télé » de plus, mais l’interprétation haute en couleur de Telly Savalas confère au personnage un relief inattendu et suscite l’adhésion du public. De nombreuses « guest stars » participent au feuilleton, qu’il s’agisse de légendes hollywoodiennes ou bien de jeunes comédiens débutants. Ils sont cependant moins nombreux que dans d’autres programmes de l’époque, sans doute en raison de l’importance accordée au principal protagoniste. On peut notamment citer : Maud Adams, Brooke Adams, Diane Baker, Martin Balsam, Irene Cara, Margan Fairchild, Richard Gere, Ruth Gordon, Gloria Grahame, William Hurt, Harvey Keitel, Tina Louise, Carol Lynley, Maria Schell, Sylvester Stallone, Eli Wallach, Christopher Walken, Kitty Winn, Shelley Winters et James Woods.
Suite à la baisse des audiences, la série s’achève en 1978. Au cours des années 80, le personnage effectue son retour dans plusieurs téléfilms. L’intégrale est actuellement disponible sur support DVD, aussi bien en France qu’aux Etats-Unis. Hélas, aucune édition HD ne semble envisagée.
L’âge d’or de la télévision anglo-saxonne intervient entre le milieu des années 60 et le début des années 80 : malgré des budgets parfois serrés, les programmes conçus au cours de cette période possèdent une authenticité, voire une « universalité » qui leur assure un retentissement inégalé. En parallèle, on assiste à un essor lent mais régulier du merchandising. Ainsi, dès qu’une série devient populaire, elle génère son lot de figurines, véhicules, vaisseaux, panoplies, puzzles, images, etc... Malgré les apparences, cette « symbiose » entre la télévision et l’industrie du jouet est aujourd’hui révolue.
Telly Savalas et son alter ego bénéficient d’un réel engouement, notamment auprès des enfants, suscitant la création de nombreux produits dérivés. A cette époque, la plupart des héros de fiction disposent d’un véhicule emblématique, ou tout du moins récurrent, aisément identifiable du public. Depuis, l’automobile a perdu de son prestige, accusée de tous les maux et chassée de l’espace urbain (en Europe seulement…). Durant ses cinq saisons, Kojak conduit trois types de Buick Century banalisées, d’abord de couleur marron, puis cuivrée.
A la fin des années 70, Mettoy, mythique marque anglaise de miniatures die-cast, élargit de façon spectaculaire sa gamme d’engins issus de films et séries TV. La voiture de Kojak se voit déclinée aux formats 1/36ème (juillet 1976 - référence 290), puis 1/64ème (référence 68). Le jouet semble correspondre à la deuxième Buick utilisé dans la série, dite « 74 Century ». Il est désigné sous la marque « Buick Regal », ce qui est incorrect. En effet, le terme « Regal » correspond à une finition « luxe » de la Century, ce qui exclut de fait les véhicules de police.
La Buick n°290 à l’échelle 1/36ème est commercialisée en juillet 1976, deux ans après la première diffusion de la série au Royaume-Uni (septembre 1974 - janvier 1975 en France). La miniature possède plusieurs fonctionnalités : portières ouvrantes à l’avant, « bruit » de détonation grâce à une molette placée au niveau du coffre, gyrophare amovible. Deux petites figurines en plastique sont jointes : Kojak et son coéquipier Crocker (interprété par Kevin Dobson - à l’intérieur du véhicule). Les deux personnages sont en position de tir. Enfin, Corgi ajoute un badge « Lieutenant – New-York police department » en guise d’accessoire. Ce dernier est imprimé sur papier glacé à l’aspect métallisé.
La production du jouet se poursuit jusqu’en 1980 (circa). Au fil des ans, elle génère de multiples variantes, qu’il s’agisse du véhicule, des figurines ou de l’emballage. Les éléments à examiner sont nombreux :
- Mentions sur la boîte : le premier batch sorti des usines Mettoy désigne le véhicule sous l’expression «KOJAK’S BUICK » (1976). Très rapidement, le « S » disparaît. A partir de 1978, le terme « Corgi » passe d’une typographie en lettres majuscules (« CORGI ») à des minuscules (« corgi »). Sur cet ultime emballage, l’onglet « NEW » est supprimé, ce qui est logique vu l’ancienneté du modèle.
- Présentoir intérieur : la première base utilisée se compose d’un polystyrène recouvert d’un habillage cartonnée. Ce dernier représente un décor urbain nocturne évoquant les gratte-ciels new-yorkais (1976-1978 - « CORGI » en majuscules). Avec le passage aux minuscules, le polystyrène est abandonné au profit d’un simple carton blanc, nettement moins solide. Le décor urbain est conservé.
- Carrosserie : la couleur bronze métallisé est déclinée en trois nuances : bronze « moyen » de juillet 1976 à début 1978 (« CORGI » en majuscules) ; bronze « foncé » uniquement en association avec la figurine de Kojak sans chapeau ; bronze « clair » utilisé à partir de 1978 (« corgi » en minuscules).
- Jantes : 12 rayons (modèle standard) ou 4 rayons à fond creux (associé à la figurine de Kojak sans chapeau)
Vous trouverez ci-dessous un tableau regroupant l’ensemble des combinaisons que j’ai pu identifier assorti d’une sous-numérotation que j’ai créée. Celles-ci sont présentées dans l’ordre chronologique de leur commercialisation. Avec les années, il est possible que certains emballages aient été intervertis, générant des variantes qui n’ont jamais été produites. Néanmoins, le recensement proposé apparaît fiable.
Boite/ Véhicule et personnages |
Voiture bronze « moyen », roues 12 rayons, Kojak avec chapeau, costume classique, Crocket en veste bleue |
Voiture bronze « foncé », roues 4 rayons, Kojak sans chapeau, costume de soirée, Crocket en veste noire |
Voiture bronze « moyen », roues 12 rayons, Kojak sans chapeau, costume de soirée, Crocket en veste bleue |
Voiture bronze « moyen », roues 12 rayons, Kojak avec chapeau, costume classique, Crocket en veste bleue |
Voiture bronze « clair », roues 12 rayons, Kojak avec chapeau, costume classique, Crocket en veste bleue |
« KOJAK’S Buick », copyright 1975, « CORGI » en majuscules, onglet « NEW », présentoir intérieur en polystyrène |
290 A |
290 B |
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« KOJAK Buick », copyright 1976, « CORGI » en majuscules et onglet « NEW », présentoir intérieur en polystyrène |
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290 C (authenticité discutable) |
290 D |
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« Kojak Buick », copyright 1976, « corgi » en minuscule et suppression de l’onglet « NEW », présentoir intérieur en carton |
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290 E |
Le type D est le plus répandu ; les types A et B les plus rares. J’ai un doute sur l’authenticité de la version 290 C, bien que des exemplaires en parfait état soient régulièrement vendus par des marchands britanniques. Il est possible que des figurines de Kojak sans chapeau aient été substituées à la version « chapeau », à moins qu’il s’agisse d’un emballage transitionnel…
L’exemplaire présenté correspond à la version 290 A, la toute première à avoir été commercialisée par Mettoy (à peu près en même temps que la version 290 B). Avec ce type de boîte, il est possible de connaître la semaine et l’année de fabrication. Ces informations figurent sur l’un des flaps intérieurs (photo 5) : on peut lire l’inscription « 10/76 ». Le packaging a donc été imprimé au cours de la 10ème semaine de l’année 1976, ce qui correspond au mois de mars. Il fait donc partie du batch initial sorti des usines Mettoy en juillet de la même année. Au dos de la boîte, on trouve une belle illustration de la Buick en « action », ainsi qu’un portrait de Telly Savalas.
La miniature est à l’état neuf. Elle n’a probablement jamais quitté son emballage. Le badge est présent (photo 6). La boîte souffre de quelques défauts mineurs : traces de frottement, légère déformation du rhodoïd, pliure à la base de la header card (photo 3). Un sticker rond japonais d’époque est apposé sur un côté (photo 4). J’ignore ce qu’il signifie. Le jouet a donc été exporté du Royaume-uni vers le Japon avant de revenir en Europe par l’intermédiaire d’un marchand !...
Le moule de la Buick « Kojak » est recyclé par Mettoy à deux reprises. En 1977, il sert de base à une voiture de police américaine (référence 416). Deux ans plus tard, il devient le véhicule de police de Metropolis pour la licence Superman (référence 260).
Cet article sera mis à jour à chaque nouvelle entrée.
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