UNIVERSAL MONSTERS SIDESHOW 8'' (1999-2001) MAJ en bleu au 15/04/2023 avec The mole people
Fondé en 1912 sur la côte est, Universal entre dans l'histoire américaine en créant le premier studio de cinéma. En dépit de nombreux changements de propriétaire, celui-ci est toujours en activité aujourd'hui. En 1915, l'entreprise s'installe en Californie. Elle acquiert un immense terrain situé sur la commune d'Hollywood. Au cours de cette période d'effervescence artistique, la société est dirigée par Carl Laemmle, un immigré d'origine allemande. Ce pionnier exploitait dès 1906 un réseau de salles de spectacle appelées "Nickelodeon". L'homme devient rapidement le producteur le plus puissant du pays. Son règne dure près d'une décennie. En 1928, il confie les rennes de l'entreprise à son fils, Carl Jr, qui vient de fêter ses 21 ans. Au cours des années 30, la situation financière du studio se dégrade : à la crise économique s'ajoutent plusieurs échecs commerciaux et des budgets mal maitrisés. En 1936, la famille Laemmle se voit contrainte de céder ses parts aux créanciers. Carl et son fils se retirent définitivement de l'industrie cinématographique...
Dans les années 20-30, Universal propose aux spectateurs une production variée : comédies, drames, westerns, films de guerre (A l'ouest rien de nouveau, le chef d'oeuvre de 1930)... Aujourd'hui, la majorité de ces films est hélas tombée dans l'oubli. Sous l'impulsion de Carl Jr, le studio s'intéresse à un genre plus marginal : le fantastique. Et contre toute attente, ces oeuvres à l'époque sous-estimées vont passer à la postérité. Les artistes sous contrat, James Whale et Jack Pierce en tête, inventent une galerie de personnages dont l'image va marquer plusieurs générations. Le nom d'Universal demeure définitivement associé à ces créatures : Le bossu de Notre-Dame (1923) et Le fantôme de l'opéra (1925) au temps du muet ; Dracula (1931), le premier film d'horreur parlant ; puis Frankenstein (1931), The mummy (1932), The invisible man (1933), The bride of Frankenstein (1935) et Werewolf of London (1936).
Après le départ des Laemmle, les films de monstres se multiplient avec notamment Son of Frankenstein (1939) et The wolfman (1941). Mais la qualité décline. Au cours des années 40, les suites s'enchaînent sans moyens ni imagination, jusqu'à la parodie.
Dans les années 50, Universal renoue avec le thème du fantastique. Le studio produit notamment Tarantula, la sublime trilogie de La créature du lac noir, ainsi que des films d'extra-terrestre, nouveau sujet en vogue, comme This island earth.
Créée en 1994, la société Sideshow lance en 1999 une série de figurines à l'échelle 8'' consacrée aux monstres Universal. Avant elle, d'autres acteurs du marché avaient exploité cette licence : Lincoln et Mego dès les années 70, puis Remco, Hasbro... Les jouets conçus étaient souvent médiocres, d'autant que certains fabricants ne disposaient pas des droits pour reproduire le visage des acteurs. Sideshow se démarque de la concurrence en proposant des créatures réalistes, fidèles à l'esprit des films. Ces produits illustrent la volonté de développer un marché à destination des consommateurs adultes, un mouvement né à l'époque et qui s'est répandu de manière irrésistible, à la grande satisfaction des collectionneurs.
A côté des versions couleur, Sideshow réalise plusieurs séries en noir et blanc dites "silver screen edition". Il faut savoir que, pour des raisons de coût, les films Universal étaient essentiellement tournés en noir et blanc. Mais les fabricants avaient pris l'habitude de "coloriser" les jouets afin d'augmenter les ventes. En 1992, Playco fut la première marque à commercialiser quatre monstres dans les tons de gris.
Face au succès rencontré, Sideshow va étendre sa gamme à des créatures restées inédites, car moins connues ou secondaires. Puis, fin 2000, la société inaugure une nouvelle série de produits dérivés à l'échelle 1/6ème dont la qualité demeure à ce jour inégalée (voir ici). Elle contribuera de manière significative au renouveau du format 12" longtemps négligé.
Vous trouverez dans les tableaux ci-après la liste complète des figurines 8'' conçues par Sideshow entre 1999 et 2001.
- Séries en couleur :
Nom | Série | Année | Commentaire |
Frankenstein | 1 | 1999 | |
The mummy | 1 | 1999 | |
The wolfman | 1 | 1999 | |
Bride of Frankenstein | 2 | 1999 | |
Creature from the black lagoon | 2 | 1999 | |
Phantom of the opera | 2 | 1999 | version film muet/ 2 variantes concernant la figurine : gilet et cravate peints en noir/ gilet et cravate peints en rouge (édition plus tardive) |
Hunchback of Notre-Dame | 3 | 2000 | version film muet |
Invisible man | 3 | 2000 | |
Metaluna mutant | 3 | 2000 | |
Mole People | 4 | 2000 | |
Son of Frankenstein | 4 | 2000 | |
Werewolf of London | 4 | 2000 | |
Dracula | 5 | 2001 | |
Ygor | 5 | 2001 | Version film Son of Frankenstein |
Mask of the red death | 5 | 2001 |
- Séries en noir et blanc :
Nom | Série | Année | Commentaires |
Frankenstein | 1 | 1999 | vendu exclusivement dans les magasins Toys'r us américains |
The mummy | 1 | 1999 | idem |
The wolfman | 1 | 1999 | idem |
Bride of Frankenstein | 2 | 2000 | idem |
Creature from the black lagoon | 2 | 2000 | idem |
Phantom of the opera | 2 | 2000 | idem |
Hunchback of Notre-Dame | 3 | 2001 | |
Invisible man | 3 | 2001 | |
Metaluna mutant | 3 | 2001 | |
Mole People | 4 | 2001 | |
Son of Frankenstein | 4 | 2001 | |
Werewolf of London | 4 | 2001 |
- Autres figurines ou format :
Nom | Année | Commentaires |
Frankenstein | circa 2000 | version "glow in the dark" |
The mummy | circa 2000 | version "glow in the dark" |
The wolfman | circa 2000 | version "glow in the dark" |
Box set de 3 figurines couleur : Frankenstein, The mummy, The wolfman | 1999 | Distribution exclusive dans les magasins américains FAO Schwartz |
Box set de 3 figurines N&B : Frankenstein, The mummy, The wolfman | 1999 | Distribution exclusive dans les magasins américains FAO Schwartz |
Creature from the black lagoon | circa 2001 | version vert transparent |
Metaluna mutant | 2001 | version bleu transparent/ distribuée lors du Comic Con de San Diego 2001 |
A ma connaissance, une des figurines 8’’ conçues entre 1999 et 2001 reste à ce jour la seule et unique représentation en produit dérivés d’un personnage, tous formats confondus. Il s’agit d’Ygor (alias Bela Lugosi dans Son of Frankenstein). De plus, la version N&B de The Metaluna mutant n'existe que dans cette gamme.
SERIE 4 COULEUR (2000)
1) THE MOLE PEOPLE
En 1956, Virgil W. Vogel réalise son premier film pour le compte d’Universal : The mole people (littéralement « Le peuple taupe ») traduit en français par Le peuple de l’enfer. Cet ancien monteur dirige ensuite The land unknown (1958), avant de se consacrer à la télévision. Distrayant mais prévisible, le scénario décrit une expédition scientifique dans les profondeurs de la Terre et la découverte d’une civilisation oubliée. Le héros est interprété par John Agar, un habitué des séries B fantastiques de l’époque : Revenge of the creature (1955), Tarantula (1955), Daughter of Dr Jeckyll (1957), The brain from planet Arous (1957), Attack of the puppet people (1958), Journey ot the seventh planet (1962)...
Le Mole people fait partie de la série 4 des monstres Universal Sideshow (version couleur). Il s’agit de la première représentation en jouet de cette créature, 44 ans après la sortie du long métrage. Elle est fournie avec un socle siglé « The mole people », ainsi qu’un sac et cinq champignons. La figurine est très réussie, même si le nombre d’articulations s’avère limité.
Pour diminuer les coûts de production, le film est tourné en noir et blanc. Sideshow préfère opter pour une version couleur jugée plus rentable. Celle-ci s’inspire des affiches d’époque : on y voit un monstre à la peau marron clair et aux yeux rouges, portant des vêtements sombres et élimés. Bien qu’il s’agisse d’un produit de niche, les ventes sont satisfaisantes. Le fabricant n’hésite donc pas à commercialiser l’année suivante une variante « noir et blanc », ce qui permet également d’écouler une figurine supplémentaire à moindre coût.
Le blister présenté est en très bon état. Comme de nombreuses références de cette série, le rhodoïd a fortement jauni malgré d’excellentes conditions de conservations. Le jouet étant assez lourd, le poids a tendance à « tirer » sur la bulle, entraînant une légère fêlure au niveau de l’angle inférieur droit.
SERIE 3 NOIR ET BLANC (2001)
1) METALUNA MUTANT (This island earth)
En 1955, Joseph M. Newman réalise pour le compte d’Universal This island earth (Les survivants de l’infini). Ce professionnel à la carrière discrète exerce son métier depuis la fin des années 30. Il tourne principalement des westerns et des films noirs de série B. Le montage du film est assuré par Virgil Vogel qui dirige l’année suivante The mole people, une autre production Universal (voir supra). L’intrigue trahit les angoisses de l’époque au sujet de l’atome. Ainsi, des scientifiques spécialisés sont engagés par un laboratoire aux mains d’une civilisation extra-terrestre.
Les héros sont interprétés par Jeff Morrow et Faith Domergue. Cette dernière fut la « protégée » du milliardaire Howard Hughes alors qu’elle était très jeune. Mais sa carrière n’a jamais vraiment décollé, la faute à des qualités d’actrices limitées. Abonnée aux rôles de femme fatale (Where danger lives avec Robert Mitchum en 1950), elle reste néanmoins très appréciée des cinéphiles pour sa participation à quelques classiques du fantastique (It came from beneath the sea en 1955 et Cult of the cobra en 1958).
This island earth bénéficie d’un budget confortable, ce qui est rarement le cas à l’époque, la science-fiction étant considérée comme un genre mineur. Selon la publicité organisée par le studio, le film aurait nécessité deux ans et demi de tournage, ce qui paraît exagéré. Au final, il s’agit d’une œuvre agréable qui n’égale cependant pas les grands classiques des années 50 comme The day the earth stood still ou Forbidden platet.
Le Metaluna mutant fait partie de la série 3 des monstres Universal Sideshow (version noir & blanc). Il s’agit de la première représentation en jouet de cette créature, 45 ans après la sortie du long métrage. Elle est fournie avec un socle siglé « This island earth ». La figurine est très réussie, même si le nombre d’articulations s’avère limité.
Bien que le film soit tourné en couleur, Sideshow commercialise une variante « noir et blanc », ce qui peut sembler inutile. En pratique, cette démarche permet néanmoins d’écouler une figurine supplémentaire à moindre coût.
Le blister présenté est en excellent état. Comme de nombreuses références de cette série, le rhodoïd a fortement jauni malgré d’excellentes conditions de conservation. Le jouet étant assez lourd, le poids a tendance à « tirer » sur la bulle qui semble légèrement descellée par endroits.
Cet article sera mis à jour à chaque nouvelle entrée.
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