my kingdom for a toy

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FIGURINES UNITAIRES UNIVERSAL MONSTERS DST 7’’ (2010-2015)

SERIE 4 (2013)

 

MR. HYDE (version standard – Toys’r us exclusive)

 

Auteur de nouvelles et de romans, dont le fameux L’île au trésor, Robert Louis Stevenson publie en 1886 The strange case of Dr Jekyll and Mr Hyde. Il brosse le portrait d’un savant livré à ses plus bas instincts sous l’effet d’une mystérieuse potion. Si l’ouvrage est adapté au cinéma dès 1908, il faut attendre 1920 pour voir apparaître aux Etats-Unis un premier long métrage : Dr Jeckyll and Mr Hyde. John Barrymore incarne le héros et son alter ego maléfique.

 

Au cours des décennies suivantes, le personnage continue d’inspirer Hollywood. En 1931, la version du réalisateur Rouben Mamoulian marque les esprits avec un audacieux prologue en caméra subjective, ce qui constitue à l’époque un tour de force technique. Quant à Frederic March, il reçoit l’Oscar du meilleur acteur pour son interprétation. Dix ans plus tard, Victor Fleming (Gone with the wind) signe une luxueuse adaptation avec Spencer Tracy, l’un des plus grands comédiens du XXème siècle. Sans maquillage sophistiqué, ce dernier livre une performance tétanisante face à Ingrid Bergman et Lana Turner, elles-mêmes castées dans des contre-emplois, allusion ironique à la dualité du personnage principal. Ainsi, Ingrid Bergman, habituée aux rôles d’héroïne vertueuse, joue une prostituée. Quant à Lana Turner, archétype de la femme fatale manipulatrice, elle devient la douce fiancé du docteur.

 

A ces deux titres, il convient d’ajouter The two faces of Dr Jeckyll, une production britannique du studio Hammer. Sortie en 1960, cette œuvre puissante de Terence Fisher établit un parallèle entre les vices du médecin et ceux d’une société amorale.

 

Parmi les adaptations contemporaines, seule Mary Reilly (1995) se hisse à la hauteur de ses prédécesseurs. Sous l’impulsion de Stephen Frears, le meilleur cinéaste anglais de ces trente dernières années, l’histoire adopte le point de vue d’une domestique effacée (Julia Roberts) au service du docteur (John Malkovitch). D’une noirceur abyssale, le film se révèle un échec commercial cuisant. Il déconcerte le public par des choix à contre-courant : décors de studio nimbés d’un brouillard permanent, absence de « monstre », violence hors champ…

 

A côté de ces projets dits « sérieux », on trouve de nombreuses versions fantaisistes dont la plus fascinante reste Dr Jeckyll and Sister Hyde, une autre production Hammer de 1973 réalisée par Roy Ward Baker. Le scénario de Brian Clemens explore de manière maladroite mais pionnière le thème des troubles de l’identité sexuelle, tout en convoquant des figures classiques de l’horreur gothique telles que Jack l’éventreur, ainsi que les pilleurs de tombes Burke et Hare !... La réussite de ce long métrage iconoclaste repose également sur le jeu époustouflant du duo Martine Beswick/Ralph Bates, chacun incarnant une facette du personnage.

 

Quant à Universal, il n’a jamais produit de film d’horreur basé sur le roman de Stevenson. Dans ces conditions, pourquoi inclure une figurine de Hyde dans cette collection ? Le fabricant aurait-il commis une erreur ? Non, bien au contraire. Le jouet conçu par Diamond Select s’inspire d’une comédie de 1954 avec Abbott et Costello, deux comiques aujourd’hui tombés dans l’oubli. Ce choix malin permet d’étoffer la gamme à moindre frais, les droits du film étant sans doute parmi les plus abordable du catalogue Universal.

 

Pour information, Bud Abbott et Lou Costello forment un célèbre duo durant les années 40-50, travaillant pour la télévision, la radio et le cinéma. Ils associent leurs noms aux monstres Universal dans une série de parodies à succès : Abbott and Costello Meet Frankenstein (1948), Abbott and Costello Meet the Killer, Boris Karloff (1949), Abbott and Costello Meet the Invisible Man (1951) et Abbott and Costello Meet the Mummy (1955).

 

En 1953, ils tournent Abbott and Costello Meet Dr. Jekyll and Mr. Hyde. Ils retrouvent Boris Karloff (voir ici) dans le rôle de l’infortuné docteur. Les deux héros interprètent des policiers américains impliqués dans une enquête criminelle à Londres. Sur le plateau, Karloff se contente d’apparaître sous les traits de Jeckyll, le monstre étant joué par Eddie Parker, un cascadeur grimé sous un épais maquillage (son nom n’est pas mentionné au générique). Je n’ai pas vu ce film, mais les « Frankenstein » et « Momie » souffrent d’un comique particulièrement daté, peu adapté au public actuel.

 

A l’époque, le tournage s’effectue en noir et blanc, essentiellement pour des raisons de coût. Cependant, Diamond Select préfère « coloriser » son produit afin de le rendre plus attractifs auprès des nouvelles générations et augmenter les ventes, même si cette pratique peut heurter les puristes (dont je fais partie…). En se basant sur les photos de plateau, on peut estimer qu’il s’agit d’une reproduction plutôt fidèle de la créature vue à l’écran (visage, vêtements). La figurine bénéficie d’articulations nombreuses et bien dissimulées. Elle dispose également de deux accessoires : une cane et un chapeau. DST ajoute un morceau de toit faisant office de socle (avec parapet et cheminées).

 

Au final, ce Hyde jusqu’alors inédit s’avère inespéré compte tenu du caractère particulièrement confidentiel de l’oeuvre originale. Un an plus tard, le fabricant propose une version « noir et blanc » au sein d’un coffret (série 4). On peut penser qu’il n’y aura aucun autre produit dérivé issu de cette licence, d'où son intérêt, notamment pour les fans de Karloff. Maintenant, est-ce LA version que les collectionneurs attendent ? Certainement pas ! On préférerait des jouets basés sur les films cités en début d’article qui demeurent tous inexploités, à l’exception d’un mannequin 12’’ de Frederic March (voir ici).

 

L’emballage correspond à la version « standard » distribuée en exclusivité aux USA par la défunte chaîne de magasins Toys’r us. La carte, commune à toute la gamme, dispose d’un fond nocturne violet traversé d'éclairs. Un gros logo « Universal studios - home of the original monsters » rappelle la licence symbolisée par le visage de Frankenstein alias Boris Karloff. Un bandeau cartonné permet d’individualiser chaque référence avec un dessin et le nom du personnage.

 

Le blister présenté est scellé et en excellent état. On note quelques pliuressur le sommet de la carte.

 

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Cet article sera mis à jour à chaque nouvelle entrée.



23/08/2022

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