STATUES 1/6ème (2012-2018) MAJ en bleu au 02/10/2022 avec Mirkwood elf soldier
La société Weta s'est fait connaître lors du tournage du Seigneur des anneaux (LOTR) en Nouvelle-Zélande sous la direction de Peter Jackson, cinéaste à la réputation jusque-là confidentielle (des films d'horreur trash au bouleversant Heavenly creatures). Basée à Wellington, cette entreprise locale a signé l'ensemble des costumes, décors, maquillages et trucages de la trilogie, un travail titanesque justement récompensé aux oscars. Elle a également conçu une gamme révolutionnaire de produits dérivés en polystone inspirés de la Terre du milieu (voir article sur le sujet).
Dix ans plus tard, Peter Jackson réalise une nouvelle trilogie basée sur les écrits de Tolkien : The hobbit. Weta profite de cette opportunité pour concevoir un nouvel assortiment de statues, espérant réitérer le succès commercial de la licence LOTR. Cette fois-ci, l'échelle 1/6ème est largement privilégiée au détriment des autres lignes de produits (absence des bustes ou des sets d'armes par exemple).
Hélas, The hobbit s'avère moins réussi que la précédente trilogie. L'ensemble souffre d'un ton trop léger ainsi que de longueurs, sans parler de l'excès d'images numériques nuisant au réalisme des situations. Conséquence directe de ces choix artistiques malheureux, les créations de Weta se vendent mal, certains articles finissant par être soldés à des prix dérisoires (50 € pour Yazneg en 2019). Le fabricant adopte en outre une stratégie commerciale pour le moins déconcertante. Les statues de nains sont disponibles assez rapidement alors que la demande pour ces produits reste faible. A contrario, certains personnages attendus sortent deux à quatre ans après la diffusion cinéma, un délai décourageant pour la plupart des collectionneurs. En parallèle, les tirages s'amenuisent d'année en année. Au final, les volumes fabriqués représentent entre 10 et 20 % des ventes du Seigneur des anneaux. La licence "The hobbit" se révèle donc nettement moins profitable que la précédente trilogie, d'où le désintérêt actuel pour ce thème.
Vous trouverez ci-après la liste complète des références commercialisées à ce jour (échelle 1/6ème), soit 40 modèles :
Personnage | Nombre d'exemplaires fabriqué | Date de sortie |
Thorin Oakenshield with shield | 500 (exclusivité Comic Con de San Diego 2012) | 2012 |
Thorin Oakenshield | open edition (tirage non numéroté) | 2012 |
Bilbo Baggins | idem | 2012 |
Gandalf the grey | idem | 2012 |
Balin the dwarf | idem | 2013 |
Dwalin the dwarf | idem | 2013 |
Bombur the dwarf | 1000 | 2013 |
Gollum enraged | open edition | 2013 |
Kili the dwarf | 1000 | 2013 |
Bofur the dwarf | 1000 | 2013 |
Azog the defiler on warg | 500 | 2013 |
King Thranduil | 1000 | 2013 |
Tauriel | 1000 | 2013 |
Gloin the dwarf | 1000 |
2014 |
Radagast the brown | 1000 | 2014 |
Fili the dwarf | 1000 | 2014 |
Nori the dwarf | 1000 | 2014 |
Bard the bowman | 1000 | 2015 |
King Thror on throne | 1000 | 2015 |
Bolg | 1000 | 2015 |
Bifur the dwarf | 1000 | 2015 |
Oin the dwarf | 1000 | 2015 |
Legolas Greenleaf | 1000 | 2015 |
Lord Elrond at Dol Guldur | 1000 | 2015 |
Dain Ironfoot on war boar | 1000 | 2015 |
Azog commander of legions | 1000 | 2016 |
Dori the dwarf | 1000 | 2016 |
Ori the dwarf | 500 | 2016 |
Yazneg | 1000 | 2016 |
Saruman the white at Dol Guldur | 1000 | 2016 |
The lady Galadriel at Dol Guldur | 750 | 2016 |
The witchking at Dol Guldur | 750 | 2016 |
Thranduil on elk | 750 | 2017 |
Dol Guldur orc soldier | 500 | 2017 |
King Thorin on throne | 750 | 2017 |
The torturer of Dol Guldur | 500 | 2017 |
The ringwraith of Forod at Dol Guldur | 500 | 2017 |
Mirkwood elf soldier | 750 | 2018 |
Dwarf soldier of the iron hills | 750 | 2018 |
Tauriel of the woodland realm | 800 | 2018 |
1) YAZNEG (2016)
Dans le premier épisode (An unexpected journey - 2012), l'orc Yazneg est chargé par Azog de traquer Thorin et sa troupe. Ce personnage malfaisant est absent du roman. Il a été créé pour les besoins du film. Durant la phase de pré-production, le réalisateur Peter Jackson tranche en faveur de la technique du motion capture pour générer la plupart des créatures, ce qui nuit au réalisme d'ensemble. Yazneg est quant à lui interprété par un acteur maquillé (John Rawls), d'où une présence nettement plus naturelle à l'écran.
Quatre ans après la sortie du film, Weta se décide à commercialiser une statue à l'effigie du personnage. Un délai aussi long paraît difficilement compréhensible. Il semble que le fabricant ait privilégié les nains au détriment des autres protagonistes, un choix discutable. S'agissant de Yazneg, cette attente s'avère préjudiciable. Les ventes sont mauvaises malgré un tirage raisonnable (1000 exemplaires). Les dernières boîtes sont bradées courant 2020 sur l'eshop de Weta pour 50 dollars !...
Le sort réservé à ce modèle est pourtant injuste. En effet, il s'agit d'une excellente reproduction, supérieure aux statues d'Azog et Bolg, les deux orcs vedette de la trilogie. Yazneg est figé dans une pose menaçante, le poing serré et le visage grimaçant. Son costume macabre bénéficie d'une attention particulière. Il est formé d'un ensemble de peaux tannées, notamment des visages et leurs scalps, surmonté d'une armure dorsale à base d'os. Vue de loin, cette étrange tunique confère au personnage une silhouette d'oiseau funeste. La peinture à dominante marron est précise et soignée. Elle s'accompagne de marques de salissures diverses.
La statue se compose de trois éléments : l'orc, sa main tenant la lance et le socle. Cette conception basique assure un montage facile. Les deux faces principales de la boîte sont recouvertes de photos en noir et blanc qui mettent en valeur le visage buriné de Yazneg (photo 4) et sa carapace dorsale (photo 5). L'orc et sa boîte sont en parfait état. Ils portent le numéro 186 (photo 6).
2) TORTURER OF DOL GULDUR (2017)
Durant la phase de pré-production, le réalisateur Peter Jackson tranche en faveur de la technique motion capture pour générer la plupart des créatures, ce qui nuit au réalisme d'ensemble. L'orc surnommé le "Tortionnaire de Dol Guldur" est quant à lui interprété par un acteur maquillé (Conan Stevens), d'où une présence nettement plus naturelle à l'écran. Ce personnage occupe une place un peu particulière dans la trilogie du Hobbit. En effet, sa création semble relever d'un processus plutôt chaotique.
On aperçoit brièvement notre protagoniste aux côtés d'Azog dans le prologue du premier épisode. Les nains affrontent les orcs à la Moria. Au cours de la bataille, le "Torturer" est grièvement blessé, le crâne à demi fendu.
En 2011, l'entreprise The Bridge Direct - devenue Basic Fun depuis - décroche la licence pour produire les figurines. Lorsque les premiers assortiments sont disponibles, on découvre un double pack intitulé "Gandalf & Bolg" : on reconnaît aussitôt notre orc affublé du nom de Bolg. Cependant, il n'y a aucune confrontation entre lui et Gandalf au cours du premier épisode, d'où la perplexité des collectionneurs. Serait-ce une erreur du fabricant ? Je ne crois pas. En effet, il faut se souvenir qu'au départ l'adaptation du roman devait se faire sur deux films. La production d'une nouvelle trilogie a été décidée tardivement alors que le tournage avait déjà débuté. The Bridge Direct semble avoir été pris de court par ce changement : l'apparition de certains protagonistes, initialement prévue au cours du premier épisode, s'est retrouvée décalée au deuxième. La diffusion anticipée des figurines de Tauriel et Legolas en constitue un autre exemple.
A la sortie du deuxième volet (The desolation of Smaug), nouvelle surprise : le personnage de Bolg, décrit comme le fils d'Azog, est bien présent mais il ne ressemble en rien au "Torturer". Il faut attendre le chapitre final (The battle of the five armies) pour voir ressurgir notre orc à la forteresse de Dol Guldur. Il incarne le geolier de Gandalf lorsque ce dernier est fait prisonnier par Sauron.
Compte tenu de ces éléments, on peut penser que le "Torturer" constituait au départ le véritable Bolg. Cette hypothèse repose d'une part sur l'existence de la fameuse figurine créée par The Bridge Direct (voir supra). En effet, la fabrication du jouet a été nécessairement lancée après validation du personnage par le réalisateur. Un évènement inattendu a donc entraîné l'éviction de notre orc, relégué au rang de simple homme de main. D'autre part, notre hypothèse est confortée par la présence du "Torturer" auprès d'Azog à la Moria alors que Bolg "version officielle" n'y figure pas. Les errements de la production autour de ce personnage laissent songeurs. Privilégiant la technique du motion capture, Peter Jackson aurait semble-t-il écarté le design initial de Bolg à la dernière minute, de même que son interprète. D'aucuns évoquent une possible mésentente entre le réalisateur et le comédien Conan Stevens lors du tournage...
Fidèle à sa réputation, Weta élabore une reproduction parfaite de l'orc de Dol Guldur. Dommage qu'il faille attendre 2017 pour l'obtenir... Le personnage est sculpté dans une pose à la fois sobre et dynamique. Son visage traduit sa sauvagerie (photo 3), à l'instar de son accoutrement aux détails délicieusement répugnants. La tenue intègre ainsi de nombreux restes de créatures indéterminées : fourrure, tibias, cage thoracique, colonne vertébrale, sans oublier des pattes dépecées en guise d'épaulettes !... Quant à la boîte crânienne, elle est consolidée à l'aide de pièces métalliques directement vissées dans les os.
Limitée à 500 exemplaires, la statue se compose de quatre éléments : l'orc d'un seul tenant, une main avec l'épée, une machette à placer au dos et un socle avec décor de pierre (photo 6). La machette et la main se fixent au moyen d'aimants. L'assemblage est toujours une phase délicate, de même que le démontage. Ici, aucune difficulté à signaler.
Les visuels choisis pour illustrer la boîte sont particulièrement pertinents. Outre la statue (photo 7), on trouve un splendide dessin de pré-production de la sinistre forteresse de Dol Guldur, baignée dans une clarté verdâtre (photo 8).
3) MIRKWOOD ELF SOLDIER (2018)
Dans l’ultime chapitre du Hobbit, les armées elfes participent à une coalition de circonstance destinée à lutter contre les troupes de Sauron. Cette bataille épique inspire le sous-titre de l’épisode The battle of the five armies.
Quatre ans après la sortie du film, Weta se décide enfin à proposer une statue de guerrier elfe. Difficilement compréhensible, un tel délai se révèle en outre préjudiciable aux ventes en dépit d’un tirage raisonnable (750 exemplaires). Il semble que le fabricant ait privilégié les nains au détriment des autres protagonistes, un choix discutable. La trilogie du Seigneur des anneaux avait également inspiré la création de deux statues de guerriers elfes : Galadhrim archer (2002) et High elven warrior (2016).
L’épée à la main, le personnage s’élance d’un vestige aux motifs anguleux, typique de l’architecture des nains. Depuis une dizaine d’années, Weta affectionne les poses « en suspension » à l’efficacité indéniable. Le fabricant l’a utilisée pour les statues 1/6ème suivantes : Nori, Gollum enraged, Legolas Greenleaf et Dol guldur orc soldier. Ici, le concept du « saut » est poussé à son maximum, l’unique point d’appui étant située à l’extrémité du pied. Une fois insérée dans la base, la tige doit supporter le poids de l’elfe qui s’avère plutôt conséquent. J’avoue avoir eu quelques doutes sur la solidité du montage. Mais, après un mois d’exposition, aucun dommage n’est à déplorer.
Cette sculpture illustre le savoir-faire de Weta, qu’il s’agisse des effets de matière (étoffe, métal, cuir) ou de mouvement (observez les ondulations de la cape en suspension). Précise et soignée, la peinture apparaît conforme au personnage vu à l’écran. Elle repose sur une combinaison de teintes automnales.
La statue se compose de cinq éléments : le corps, la tête, la cape, la main droite et son épée, ainsi qu’un socle au décor enneigé. La phase d’assemblage requiert une bonne dose de patience. En effet, le corps de l’elfe est difficile à manipuler. Il contient de nombreux éléments saillants susceptibles de casser à la moindre pression. La seule prise valable se situe au niveau des hanches, ce qui complique l’installation. Par ailleurs, l’angle d’insertion de la cape se révèle plutôt étroit, d’autant que la pièce est étonnamment lourde. Elle s’immobilise à un millimètre du fourreau. Heureusement, la tête et l’épée se fixent au moyen d’aimants, ce qui simplifie leur placement.
Afin d’accentuer le réalisme des visages, le fabricant utilise désormais une matière légère au rendu translucide, à l’évidence un dérivé de plastique. Pour moi, une statue doit être réalisée (quasi-)intégralement en polystone. Je n’apprécie pas le « mixed media » (association de polystone et de vêtements en tissus), de même que la présence massive de plastique. Dans ces cas-là, autant acheter une figurine articulée. Je suis d’autant moins convaincu que je ne constate aucune amélioration avec ce nouveau procédé qui vise sans doute à concurrencer les figurines 1/6ème chinoises.
La distribution du soldat elfe est couplée avec une autre statue intitulée Dwarf soldiers of the iron hills (750 exemplaires également). Cette dernière met en scène deux guerriers nains qui livrent bataille au côté des troupes de Mirkwood. A cette occasion, Weta instaure une compatibilité inédite entre les deux produits. En effet, le soldat elfe peut être positionné sur l’épaule d’un guerrier nain, formant ainsi un diorama plus large.
De nombreuses photos ornent le packaging. La face avant est munie d’un volet dépliable : à l’intérieur, on découvre des dessins de pré-production, le costume original, ainsi que le sculpteur Gary Hunt au travail (photo 7).
La statue et sa boîte sont en parfait état. Elles portent le numéro 426 sur 750.
Cet article sera mis à jour à chaque nouvelle entrée.
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