my kingdom for a toy

La société Weta se fait connaître lors du tournage du Seigneur des anneaux en Nouvelle-Zélande sous la direction de Peter Jackson, cinéaste à la réputation jusque-là confidentielle (des films d’horreur trash au bouleversant Heavenly creatures). Cette entreprise locale, basée à Wellington, signe l’ensemble des costumes, décors, maquillages et trucages de la trilogie, un travail titanesque justement récompensé aux oscars. Mais les équipes de Weta ne se contentent pas de révolutionner le monde des effets spéciaux. Elles bouleversent aussi indirectement le paysage de produits dérivés. En effet, dans un marché saturé de figurines LOTR (Toy Biz, Play Along, Applause…), la société néo-zélandaise se distingue en commercialisant des statues en polystone dont les prototypes sont sculptés et peints par les artistes en charge de la trilogie. De nombreuses séries d’objets sont lancées : personnages à l’échelle 1/6ème, décors, bustes, casques, sets d’armes…

En 2001, je me souviens de l'irruption de la gamme Weta dans les magasins parisiens spécialisés et de mon scepticisme face à ces articles plutôt atypiques. Certes, les statues n'étaient pas un produit tout à fait nouveau. Elles se développaient depuis quelques années dans le secteur BD : Marvel et DC (période pré-Hollywood) ou les héros franco-belge. Mais, à ma connaissance, aucun fabricant n'avait osé s'engager dans un assortiment grand public aussi large, basé en outre sur une licence audiovisuelle émergeante.

Weta s'associe à l'américain Sideshow pour garantir une distribution mondiale. A l'époque, ce dernier possède déjà une solide réputation dans le domaine des figurines 12'' mais pas en matière de statues. Ainsi, on parle de gamme Sideshow-Weta pour désigner l'ensemble des produits commercialisé entre 2001 et 2005, période entourant la diffusion des films en salles et sur support DVD. Par la suite, les deux sociétés cessent leur collaboration. Sideshow tente sa chance en solo mais échoue à proposer des séries cohérentes et pérennes. La firme néo-zélandaise reprend finalement l'exploitation de l'univers LOTR en 2010.

Concernant la majorité des statues (elfes, hobbits, humains, orcs...), l'échelle retenue correspond au 1/6ème, soit 12''. En 2001, les sculptures n'offraient pas un niveau de détail aussi abouti qu'aujourd'hui. Les poses étaient moins élaborées, même si Weta a cherché d'emblée à se démarquer. On n'utilisait par exemple aucun aimant pour l'assemblage. La taille 12'' permettait donc de concilier une précision suffisante et un prix acceptable. Pour les monstres les plus imposants, l'échelle adoptée fut logiquement revue à la hausse.

Entre 2001 et 2005, le fabricant néo-zélandais conçoit 45 statues à l'échelle 1/6ème, soit une moyenne de 9 par an ! Vous trouverez la liste ci-dessous la liste complète, ventilée par épisode :

• The fellowship of the rings :

• The two towers :

• The return of the king :

La plupart des tirages d'époque dépasse les 2 000 exemplaires monde, avec un pic à 9 500 pour le Morgul Lord et Sauron ! Ces chiffres laissent rêveurs quand on les compare aux éditions actuelles qui, quelle que soit la licence, dépasse rarement les 1 000 exemplaires.

1) THE FELLOWSHIP OF THE RING

LEGOLAS GREENLEAF (2001)

Legolas Greenleaf fait partie de la première vague de statues commercialisées par Sideshow à l'occasion de la sortie de la Communauté de l'anneau. C'était il y a 20 ans... On mesure, à travers ce modèle, les progrès accomplis depuis en matière de sculpture, même si le niveau de complexité actuel devient parfois déraisonnable, multipliant les risques de malfaçons. Ici, aucun aimant, aucun montage de pièces. La statue étonne presque par sa simplicité : un personnage, un socle plat et c'est tout. Evidemment, s'agissant d'une des premières créations de Weta, le produit fini déçoit. Je suppose que l'idée était de montrer Legolas sur le qui-vive, prêt à décocher une flèche. Mais la posture est maladroite, manquant de réalisme. Pour représenter la corde de l'arc, le fabricant a utilisé un fil en tissus qui s'est détendu avec le temps. Par ailleurs, le rendu des étoffes est approximatif, de même que la ressemblance avec l'acteur (Orlando Bloom).

Legolas Greenleaf est une open edition (tirage non numéroté). Le personnage apparaissant dans The fellowship of the ring, la boîte reprend le code couleur assigné au merchandising de cet épisode (vert). Aujourd'hui, la statue reste assez facile à se procurer, signe d'un tirage initial élevé, probablement autour de 8 000 exemplaires. Elle n'attire plus les collectionneurs, la pose et le design étant datés. Profitant de la sortie du Hobbit, Weta a créé une nouvelle version de l'elfe, nettement plus aboutie.

L'objet n'a jamais été exposé, conservant ainsi son éclat d'origine. L'emballage est en parfait état.

ARWEN EVENSTAR (2001)

Dans la trilogie réalisée par Peter Jackson, Liv Tyler interprète l'elfe Arwen, parfois surnommée Evenstar. A l'occasion de la sortie du premier épisode (2001), Weta choisit de représente le personnage d'une façon pour le moins inattendue. En effet, le modèle, vêtu d'une robe crème, tient un bouquet de fleurs blanches à la main. J'ignore d'où vient cette pose, n'ayant pas été capable de retrouver la scène, même dans le version longue du film. Le fabricant aurait mieux fait de s'inspirer d'une séquence plus facilement identifiable (rivière de Bruinen ou Fondcombe). Je suppose que l'idée était de proposer un modèle alternatif au buste 1/4 d'Arwen (tenue de cavalière).

Outre cette apparence déconcertante, la statue souffre de certains défauts inhérents aux premiers modèles de la gamme. Ainsi, la sculpture du visage laisse à désirer. La peinture des yeux et des sourcils apparaît très sommaire, de même que la carnation aux reflets brillants malvenus. Concernant la robe, le rendu manque de fluidité, notamment au niveau des plis. Pour le reste, la statue étonne toujours par sa simplicité : un personnage, un socle plat et c'est tout.

Arwen Evenstar est une open edition (tirage non numéroté). La boîte reprend le code couleur assigné au merchandising de The fellowship of the ring (vert). Aujourd'hui, la statue semble assez facile à se procurer, signe d'un tirage initial élevé, probablement autour de 6 000 exemplaires. En 2018, Weta revisite le personnage dans sa version "cavalière". Hélas, le fabricant échoue une nouvelle fois à restituer les traits de l'actrice, un ratage étonnant quand on sait les progrès accomplis en matière de sculpture. La statue définitive d'Arwen reste donc encore à créer.

L'objet n'a jamais été exposé, conservant ainsi son éclat d'origine. L'emballage est en parfait état.

LADY GALADRIEL (2005)

La statue met en scène Galadriel à Caras Galadhon, versant l'eau du miroir, alors qu'elle dialogue avec Frodo. Hormis le socle, le personnage est d'un seul tenant. Le visage et les cheveux sont délicatement sculptés, de même que les motifs de la robe. A contrario, le drapé paraît un peu approximatif, surtout lorsqu'on le compare à la version conçue ur The hobbit. Le bras droit est collé à l'épaule, ce qui créé une rainure inesthétique.

Le tirage de cette statue s'élève à 5 000 exemplaires monde. Comme le personnage de Galadriel apparaît dans The Fellowhip of the ring, le boîte reprend le code couleur vert défini pour le merchandising du premier épisode. On note une étiquette de prix d'époque : "175 €". Ce modèle tardif s'est mal vendu. De nombreux exemplaires furent bradés lors des salons de jouet parisiens qui se déroulaient dans les années 2000. Ainsi, notre exemplaire a été en acquis neuf pour 100 €, ce qui constitue encore sa côte actuelle.

La statue n'a jamais été exposée, conservant ainsi son éclat d'origine. La boîte est en parfait état.

 

2) THE TWO TOWERS

En préparation

3) THE RETURN OF THE KING

HARADRIM SOLDIER (2004)

La trilogie du Seigneur des anneaux ne fournit aucune information précise sur les Haradrims, un peuple du sud rallié à Sauron qui participe à l'assaut contre Minas Tirith.

La représentation du guerrier haradrim par Weta s'avère d'une audace incroyable : le soldat titube, la poitrine transpercée par l'épée d'un adversaire, symbolisant ainsi l'échec des armées du Mordor. Depuis, le fabricant néo-zélandais n'a plus jamais utilisé ce type de pose, sans doute trop insolite. En 2004, date de commercialisation de la statue, l'engouement autour de la trilogie atteint son apogée tandis que le dernier épisode triomphe aux Oscars. Portés par ce succès, les sculpteurs osent des produits inattendus, qui plus est à des tirages qui paraissent aujourd'hui extravagants : 4 000 exemplaires pour ce Haradrim soldier agonisant, un personnage pourtant très secondaire.

Hormis le socle, la statue est d'un seul tenant. Le visage en partie dissimulé est néanmoins soigneusement sculpté avec ses rides marquées et les yeux clos. Au niveau du costume, on peut se rendre compte des progrès accomplis par les artistes de Weta depuis 2001, notamment au niveau de la restitution des détails et des différentes matières.

Le Haradrim soldier apparaissant dans The return of the king, la boîte reprend le code couleur défini pour le merchandising de l'épisode (bleu). A l'époque, le produit s'écoule avec difficulté en raison d'un tirage excessif et d'un manque d'intérêt pour le personnage. Dans ce cas précis, c'est injuste, car il s'agit d'un des produits les plus originaux jamais conçus par Weta. Depuis, aucune statue liée aux Haradrims n'a été proposée, sans doute en raison d'une demande jugée inexistante.

L'exemplaire présenté n'a jamais été exposé, conservant ainsi son éclat d'origine. La boîte est en parfait état.

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