BUSTES ECHELLE 1/4 (2001-2005) MAJ en bleu au 25/05/25 avec Dwarven lord
La société Weta se fait connaître lors du tournage du Seigneur des anneaux en Nouvelle-Zélande sous la direction de Peter Jackson, cinéaste à la réputation jusque-là confidentielle (des films d’horreur trash au bouleversant Heavenly creatures). Cette entreprise locale, basée à Wellington, signe l’ensemble des costumes, décors, maquillages et trucages de la trilogie, un travail titanesque justement récompensé aux oscars. Mais les équipes de Weta ne se contentent pas de révolutionner le monde des effets spéciaux. Elles bouleversent aussi indirectement le paysage de produits dérivés. En effet, dans un marché saturé de figurines LOTR (Toy Biz, Play Along, Applause…), la société néo-zélandaise se distingue en commercialisant des statues en polystone dont les prototypes sont sculptés et peints par les artistes en charge de la trilogie. De nombreuses séries d’objets sont lancées : personnages à l’échelle 1/6ème, décors, bustes, casques, sets d’armes…
En 2001, je me souviens de l'irruption de la gamme Weta dans les magasins parisiens spécialisés et de mon scepticisme face à ces articles plutôt atypiques. Certes, les objets en polystone n’étaient pas tout à fait nouveaux. Ils se développaient depuis quelques années dans le secteur de la BD, notamment autour des univers Marvel et DC (période pré-Hollywood). Mais, à ma connaissance, aucun fabricant ne s’était engagé dans un assortiment grand public aussi large, basé en outre sur une licence audiovisuelle émergente.
A l’époque, Weta s’associe à l’américain Sideshow pour garantir une distribution mondiale. Ce dernier possède déjà une solide réputation dans le secteur des figurines 12’’, mais pas en matière de statues. Ainsi, on parle de gamme Sideshow-Weta pour désigner l'ensemble des produits commercialisé entre 2001 et 2005, période entourant la diffusion des films en salles et sur support DVD. Par la suite, les deux sociétés cessent leur collaboration. Sideshow tente sa chance en solo mais échoue à proposer des assortiments cohérents et pérennes. La firme néo-zélandaise reprend finalement l'exploitation de l'univers LOTR en 2010.
Concernant les bustes, l’échelle retenue correspond au format 1/4, à l’exception d’un Gollum au 3/4. Personnellement, je trouve cette gamme particulièrement réussie. Elle offre un large éventail de personnages secondaires, notamment des orcs et des Uruk-hai, ainsi que des figures génériques (soldats) jamais rééditées depuis. La sculpture s’avère logiquement supérieure aux statues 1/6ème, tout en conservant une taille raisonnable. J’ai du mal à comprendre pourquoi Weta n’a jamais relancé la production de ces bustes. Avec les progrès réalisés, les portraits auraient gagné en réalisme, de même que les étoffes. Je ne vois qu’une seule explication : la perte des droits sur le format 1/4, récupéré depuis par Prime One studio.
Entre 2001 et 2005, le fabricant néo-zélandais conçoit un total de 49 bustes, soit une moyenne impressionnante de dix références par an ! Vous trouverez ci-dessous la liste complète, ventilée par épisode :
- FOTR (code couleur vert) :
Moria orc swordsman
Frodo
Aragorn
Gandalf the grey
Pippin
Orc overseer
Gimli
Samwise
Boromir
Lurtz
Uruk-hai scout
Infantryman
Nazgul steed
High elven infantryman
Merry
Bilbo
Orc soldier
Cleaved orc
Arwen evenstar
Dwarven lord
Moria orc archer
Ringwraith
Cave troll
Gil-Galad
Elendil
Elrond (3 000 exemplaires)
Isildur (3 000 exemplaires)
- TT (code couleur rouge) :
Lady Galadriel
Grima Wormtongue
Legolas Greenleaf
Saruman the white
Galadhrim archer
Uruk-hai berserker (2 000 exemplaires)
Grishnakh
Gandalf the white
Eomer
Theoden
Uruk-hai swordsman
Treebeard
The witchking of Angmar
- ROTK (code couleur bleu) :
Gollum (échelle ¾)
Catapult troll
Wounded orc
Grond troll
Attack troll
The mouth of Sauron
Siege tower troll
Hooded rohirrim soldier bust (exclusivité pour le SDCC 2005)
Smeagol (6 000 exemplaires)
1) THE FELLOWSHIP OF THE RING
DWARVEN LORD (2002)
Les seigneurs nains apparaissent furtivement dans le prologue de la Communauté de l’anneau, premier épisode sorti en décembre 2001. Dans le plan qui leur est consacré, ils reçoivent les Anneaux de pouvoir, des objets qui vont sceller leur perte.
Weta fait à nouveau preuve d’audace en proposant le buste d’un personnage obscur aperçu quelques secondes au sein d’une trilogie qui s’étale sur près douze heures (version longue) !… Ce choix s’inscrit dans la frénésie qui entoure de licence « Lord of the rings », frénésie dont le point culminant est atteint le 29/02/2024, jour de la cérémonie des Oscars. Dans ce contexte, le buste s’écoule sans difficultés, bien aidé par un portrait parfaitement exécuté, contrairement à d’autres personnages aux traits parfois approximatifs. Le sculpteur s’est probablement inspiré de photos de plateau ou de croquis de pré-production.
Depuis 2004, ce buste reste le seul produit dérivé à l’effigie d’un Seigneur nain issu de la trilogie Lord of the rings, d’où son intérêt au sein d’une collection consacrée à ce thème. Bien que non précisé, le tirage peut être estimé à 2 000 exemplaire compte tenu des usages de l’époque. Le buste et sa boîte n’ont jamais été exposés, conservant ainsi leur éclat d’origine.
LORD ELROND (2004)
Cette représentation d’Elrond est tirée du prologue du film The fellowship of the rings (2001). L’elfe en armure affronte Sauron aux côtés de Gil-Galad, Elendil et Isildur. En 2022, la série télévisée apocryphe The rings of power explore la jeunesse du personnage, notamment ses liens avec les nains de la Moria.
Courant 2004, alors que l’intérêt pour la licence s’émousse, les quatre protagonistes de la dernière alliance sont déclinés par Weta sous forme de bustes (format 1/4), une sortie trop tardive pour être viable sur le plan commercial, d’autant que le tirage est élevé (3 000 exemplaires). En outre, s’agissant d’Elrond, Weta a déjà commercialisé une statue à l’échelle 1/6ème, qui plus est dans une tenue identique (2 000 exemplaires), ce qui rend l’achat du présent buste inutile. Résultat, les distributeurs se retrouvent avec un nombre important d’invendus. Vers 2005-2006, ces produits sont bradés dans certaines boutiques parisiennes pour une trentaine d’euros. L’exemplaire présenté provient de ces stocks.
Les sculpteurs de Weta ont fait de nets progrès entre 2001 et 2004, aussi bien dans le traitement des visages que des costumes (pièces d’armure, étoffes...). Interprète d’Elrond, l’acteur Hugo Weaving possède un visage expressif aux traits aisément identifiables. Il est donc facile à reproduire. Cependant, le portrait vire ici à la caricature, avec des yeux démesurés et un menton en galoche. De plus, le sculpteur Bill Hunt sacrifie les épaules et l’armure au profit d’une chevelure excessive, un choix discutable. Au niveau de la peinture, le travail se montre satisfaisant pour un produit réalisé il y a plus de vingt ans, notamment au niveau des pupilles ou des sourcils.
Ce premier buste à l’effigie d’Elrond est suivi d’un second commercialisé par Gentle Giant en 2007, mais au rendu très décevant (tenue du conseil – taille 1/6ème).
Le modèle présenté n’a jamais été exposé, conservant ainsi son éclat d’origine.
PRINCE ISILDUR (2004)
Isildur apparaît dans le prologue du film The fellowship of the rings (2001). Il affronte Sauron aux côtés de son père Elendil et des elfes Elrond et Gil-Galad. Après avoir vaincu son ennemi, l’homme renonce à détruire l’anneau unique, succombant au pouvoir maléfique de ce dernier. En 2022, la série télévisée apocryphe The rings of power (2022) explore la jeunesse de ce personnage complexe.
Courant 2004, alors que l’intérêt pour la licence s’émousse, les quatre protagonistes de la dernière alliance sont déclinés par Weta sous forme de bustes (format 1/4), une sortie trop tardive pour être viable sur le plan commercial, d’autant que le tirage est élevé (3 000 exemplaires). De plus, ces personnages occupent une place marginale dans le récit, du moins à l’écran (hormis Elrond bien sûr). Résultat, les distributeurs se retrouvent avec un nombre important d’invendus. Vers 2005-2006, ces produits sont bradés dans certaines boutiques parisiennes pour une trentaine d’euros. L’exemplaire présenté provient de ces stocks.
Les sculpteurs de Weta ont fait de nets progrès entre 2001 et 2004, aussi bien dans le traitement des visages que des costumes (pièces d’armure, étoffes...). Concernant Isildur, de nombreux éléments concourent à faire de ce buste une réussite : la finesse des traits, la cotte de maille minutieusement reconstituée, la chaînette supportant l’anneau, les ornements de l’armure… Petit regret, l’expression trop douce du personnage, presque paisible, loin de l’image tourmentée vue à l’écran. Au niveau de la peinture, le traitement se montre précis, notamment sur des parties sensibles telles que les pupilles ou la lisière des cheveux. Pour la barbe, l’utilisation d’un aérographe aboutit à un résultat moins convaincant que sur le prototype illustrant la boîte. Quant à la teinte métallique, elle contribue grandement au réalisme de l’armure.
Depuis 2004, ce buste est le seul disponible à l’effigie d’Isildur. Il faut attendre 2018 pour que Weta revisite le personnage à travers une statue 1/6ème au succès aussi fulgurant qu’inattendu. Cette dernière se négocie actuellement à des prix records sur le marché secondaire.
Le buste et sa boîte n’ont jamais été exposés, conservant ainsi leur éclat d’origine.
2) THE TWO TOWERS
URUK-HAI BERSERKER (2003)
Les Uruk-Hai sont des hordes de créatures terrifiantes engendrées par Saruman dans les tréfonds de l’Isengard et lancées à l’assaut du gouffre de Helm. Parmi eux, certains sont qualifiés de « berserker », un terme qu’on pourrait traduire par « déchaîné ». D’après wikipedia, le mot « berserker » est issu du vieux norrois. Il désigne « un guerrier-fauve qui entre dans une fureur sacrée [...] le rendant surpuissant et capable des plus invraisemblables exploits ». Ce concept « viking » a été repris pour désigner des Uruk-hai fanatisés aux allures de kamikazes. Dans le film The two towers, un berserker se sacrifie pour amorcer la bombe qui ouvrira une brèche dans la forteresse du Rohan.
A l’époque, les soldats Uruk-hai semblent inspirer Weta, le fabricant commercialisant pas moins de trois variantes (scout, swordsman et berserker). Pour ce dernier, la pose retenue s’avère insolite et sujette à interprétation, sauf à connaître les intentions précises du sculpteur. Le guerrier dresse sa tête vers le ciel, le corps raidi, tandis que sa bouche déformée laisse échapper un hurlement. S’agit d’un cri furieux à l’adresse des remparts assiégés ou d’un râle d’agonie après une blessure ? Il est difficile de trancher.
La musculature saillante est reproduite avec soin, mais sans exagération comme chez certains fabricants actuels. Elle confère au modèle une indéniable présence, ainsi qu’une certaine « puissance » associée à la nudité d’un corps dépourvu de pièce d’armure ou d’artifices, comme le veut l’usage chez ces guerriers sanguinaires. Seule la tête est protégée par un casque qui en épouse les contours, masquant au passage les trois quarts du visage, ce qui renforce l’aspect mystérieux du personnage. La peinture repose logiquement sur des teintes très sombres. Par contraste, la « main blanche », motif évoquant Saruman, ressort aisément. Elle est appliquée sur le torse et le casque. Sous ce dernier, on devine des pupilles jaunes exorbitées.
Pour un produit dérivé conçu il y a plus de vingt ans, le buste de l’Uruk-hai berserker vieillit plutôt bien. Il pourrait faire l’objet d’une réédition à l’identique sans paraître daté. Seul reproche, l’emploi d’une résine creuse, ce qui rend l’objet plus fragile. Quand on tapote sur la surface, le son caverneux ne trompe pas.
Malgré un tirage raisonnable pour l’époque (2 000 exemplaires), le buste s’écoule avec difficultés, la majorité des collectionneurs privilégiant la statue au 1/6ème distribuée quelques mois plus tôt. Le produit mérite aujourd’hui d’être reconsidéré, d’autant qu’il s’agit de l’unique buste de berserker fabriqué à ce jour, toutes échelles confondues.
L’exemplaire présenté n’a jamais été exposé, conservant ainsi son éclat d’origine. Bien que froissé, le papier original protégeant le buste a été conservé.
3) THE RETURN OF THE KING
SMEAGOL (2005)
Smeagol, l’incarnation « sympathique » du personnage schizophrène interprété par Andy Serkis, fait partie de la dernière vague de bustes commercialisés sous la bannière Sideshow/Weta. Si la créature apparaît dans le deuxième épisode, la boîte adopte le code couleur assigné au merchandising du dernier film, à savoir le bleu. Il s’agit peut-être de différencier ce produit de la statue précédemment diffusée sous boîte rouge.
La sculpture restitue parfaitement la maigreur de Smeagol, faisant ressortir ses os sous une peau fine, lardée de cicatrices. Les grands yeux disproportionnés attirent immédiatement l'attention. L’expression du visage conserve une certaine neutralité, soulignant l’ambiguïté morale du personnage. Le teint diaphanne est assuré par un subtil dégradé de tons chair, gâché par des mèches de cheveux à la peinture grossière.
De nos jours, cet article semble facile à se procurer, qui plus est à un prix abordable. Il faut dire que depuis 2010, les marques revisitent régulièrement le combo Gollum/Smeagol sous forme de statues (Weta, Sideshow, Prime One studio), ce qui rend ce petit buste superflu.
Le tirage s’élève à 6 000 exemplaires, ce qui reste assez élevé, même pour l’époque. Le buste et sa boîte n’ont jamais été exposés, conservant ainsi leur éclat d’origine.
Cet article sera mis à jour à chaque nouvelle entrée.
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