my kingdom for a toy

Sorti en 1982 entre deux épisodes de Star wars, le film E.T. the extra-terrestrial (E.T. l'extra-terrestre) de Steven Spielberg rencontra un immense succès. En France, le film attira plus de 9 millions de spectateurs. Il remporta 4 oscars : meilleure musique (John Williams), meilleur son, meilleurs effets spéciaux (notamment pour Carlo Rambaldi qui réalisa la créature) et meilleur mixage (Ben Burtt qui avait déjà créé l'envionnement sonore de Star wars).

L'histoire tire son originalité du traitement appliqué au personnage de l'extra-terrestre. En effet, depuis le début des années 50, période où sont apparus les premiers films hollywoodiens consacrés à ce thème (Earth vs. the flying saucers, War of the worlds, Invasion of the body snatchers...). l'alien a toujours été considéré comme une menace, un envahisseur venu pour asservir ou éliminer la race humaine. Avec Spielberg, le visiteur de l'espace devient un être inoffensif, voire une victime ; idée déjà amorcée dans Close encounters of the third kind en 1977.

Le long métrage décrit l'amité entre un jeune garçon et un extra-terrestre (d'où les initiales "E.T.", acronyme simple mais efficace). En mission d'exploration sur notre planète, la créature se retrouve séparée de ses semblables après l'intervention des agents du gouvernement. Son vaisseau décolle sans lui. Le malheureux E.T. se réfugie alors dans une maison où vit Elliot, 10 ans, et sa famille. Avec l'aide de l'enfant, il va tenter d'échapper aux autorités et rejoindre son équipage.

LJN Toys décrocha la licence d'exploitation des jouets. Au cours des annnées 80, cette société aujourd'hui liquidée exerçait dans le secteur des produits dérivés. Elle a notamment élaboré des figurines inspirées de Gremlins, Dune ou la série V. Avec E.T., les possibilités de création sont limitées : le film ne montre qu'un alien, un vaisseau spacial et un jeune garçon. LJN a su tirer parti de cette difficulté en se montrant pragmatique. Ainsi, la fabricant a conçu une gamme destinée à couvrir tous types de format et de budget, allant des petites figurines non articulées aux jouets sophistiqués avec éclairage. Hélas, cette stratégie n'a pas été payante et les ventes sont restées faibles. C'est pourquoi une large partie de ces objets s'achète encore facilement de nos jours en état "sortie de stock".

Typique de cette époque, la distribution des figurines hors Etats-Unis fut confiée à des intermédiaires locaux. Cette pratique donna lieu à l'élaboration de nombreuses variantes d'emballages, dont certaines assez rares.

Au Canada, la diffusion fut assurée par Grand Toys avec des boîtes bi-langues anglais-français.

En France, la filiale locale de Lesney (Matchbox), célèbre fabricant anglais de petites voitures, décrocha le marché. Elle utilisa principalement des blisters américains. Un sticker-logo "Matchbox" fut apposé sur le devant des cartes. Au dos, on trouvait un large autocollant blanc traduisant les noms et fonctions de certains jouets. La plupart de ces stickers a disparu avec le temps, la colle ayant séché. Pour information, suite à la faillite de la vénérable entreprise britannique Lesney Products & Co. en juin 1982, les actifs de la marque Matchbox sont partagés entre plusieurs intervenants, notamment Universal Toys (studio qui produit E.T.). Je suppose que la filiale française appartient alors à ce groupe.

Les consommateurs italiens eurent également droit à des packagings spécifiques traduits dans la langue du pays. Ils furent distribués sur place par AI-Es, une entreprise locale.

Enfin, à l'instar des figurines Star wars vintage, la fabrication des jouets a été ventilée entre plusieurs pays : Etats-Unis, Macao et Honk-Kong. Le COO (country of origin) permet ainsi de générer des variantes d'emballage supplémentaires.