INTRODUCTION
J’aimerais beaucoup revoir Charlie's angels (Drôles de dames en France), série qui a bercé la jeunesse des générations nées dans les années 60-70. L’intégrale est désormais disponible en blu-ray aux Etats-Unis, mais codé région A et sans sous-titres. Dans notre pays, il faut se contenter du format dvd, un support devenu obsolète. Aucun éditeur national ne semble disposé à exploiter ce programme en HD, ce qui est regrettable.
Initialement diffusé entre 1976 et 1981, le feuilleton compte 5 saisons, soit un total de 115 épisodes. Il fait partie des nombreux programmes initiés par Aaron Spelling, l’un des producteurs les plus prolifiques de la télévision américaine (Honey West, The mod squad, The rookies, Starsky & Hutch, Vegas, Fantasy Island, The love boat, Dynasty, Charmed…). Le concept original revient à deux scénaristes hollywoodiens confirmés : Ivan Goff et Ben Roberts. Le duo se forme dans les années 40. Il signe plusieurs scripts pour Raoul Walsh : le fabuleux White heat (1949), Captain Horatio Hornblower (1951) et Band of angels (1957). A partir des années 60, Goff et Roberts travaillent pour la télévision, créant notamment les séries Mannix et Logan’s run (L’âge de cristal adapté du film éponyme).
Dans Charlie’s angels, trois jeunes femmes, anciennes recrues de la police, mènent des enquêtes pour le compte d’une agence de détectives, dirigée par Charlie Townsend (d’où le titre), un mystérieux milliardaire qui n’apparaît jamais à l’écran. Au fil des saisons, le casting évolue. On retrouve ainsi Jacklyn Smith (saisons 1-5), Cheryl Ladd (saisons 2-5), Kate Jackson (saisons 1-3), Farrah Fawcett (saison 1), Shelley Hack (saison 4) et Tanya Roberts (saison 5). John Forsythe assure la voix de leur employeur.
Les diffuseurs ne croient pas au projet, mais le public plébiscite la série qui devient un phénomène de société. D’apparence inoffensive, le programme suscite pourtant la controverse aux Etats-Unis. Certains accusent la production de miser sur la plastique avantageuse des comédiennes. A contrario, d’autres soulignent la dimension féministe du scénario avec ses héroïnes indépendantes, refusant les emplois dans lesquels on veut les cantonner (comme le rappelle le générique d’ouverture)... Avec le recul, certaines intrigues apparaissent évidemment datées, tant par leur côté répétitif que par leur naïveté. Mais cette simplicité dégage un certain charme, de même que l’esthétique « seventies » inimitable (coiffures, vêtements, voitures...).
Attirées par le succès, de nombreuses « guest stars » participent au programme, qu’il s’agisse de légendes hollywoodiennes ou bien de jeunes comédiens en vogue. On peut citer entre-autres : Dirk Benedict, Cameron Mitchell, Mari Windsor, Anne Francis, Fernando Lamas, Ida Lupino, Jamie Lee Curtis, Dean Martin, Louis Jourdan, Cesar Romero, Tom Selleck, Timothy Dalton, Tab Hunter, Christopher Lee, Ray Milland, Jane Wyman, Barbara Stanwyck, John Agar, Berverly Garland, Tommy Lee Jones, Mercedes McCambridge..,
A partir des années 2000, Charlie’s angels fait l’objet de plusieurs tentatives de reboot, toutes plus calamiteuses les unes que les autres.
Comme j’ai déjà eu l’occasion de le souligner, l’âge d’or des séries télévisées se situe entre le milieu des années 60 et le début des années 80 : malgré des budgets parfois serrés, les programmes conçus au cours de cette période possèdent une authenticité, voire une « universalité », qui leur assure un retentissement inégalé. En parallèle, on assiste à un essor lent mais régulier du secteur des produits dérivés. Ainsi, dès qu’une série devient populaire, elle génère son lot de figurines, véhicules, vaisseaux, puzzles, images, etc... Malgré les apparences, cette « symbiose » entre la télévision et l’industrie du jouet est aujourd’hui révolue.
Face à l’engouement suscité par Charlie’s angels, y compris auprès des enfants, Hasbro lance une gamme de « poupées » et panoplies. De son côté, l’entreprise anglaise Mettoy (Corgi), spécialisée dans les miniatures automobiles, commercialise un véhicule. Problème, la série est dépourvue de voiture emblématique à la différence de Starsky & Hutch, Kojak ou The professionals. Qu’à cela ne tienne, le fabricant élabore son propre engin. Pour ce faire, il recycle un modèle de Van générique déjà utilisé à maintes reprises (véhicule publicitaire ou utilitaire). Et là, c’est le drame ! Les designers livrent un jouet aussi rose que laid. Ce choix de couleur déconcertant est-il dicté par la présence d’un casting exclusivement féminin ? Mystère. Des échantillons-test montrent qu’une carrosserie jaune a été envisagée.
Pour rapprocher le véhicule de la série, Mettoy mise sur des stickers apposés sur les panneaux latéraux. Ils reprennent le célèbre logo vu à la télévision, à savoir trois silhouettes amalgamées figurant le trio d’actrices : le personnage placé à gauche mime une pose de karaté tandis que les deux autres brandissent des armes. Le titre du feuilleton inscrit en lettres blanches. Ces autocollants rajoutent au ridicule du modèle. En effet, on imagine mal des détectives privées opérant dans un véhicule flashy au logo envahissant
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