my kingdom for a toy

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BUSTES TITAN MERCHANDISE (2011-2013) MAJ en bleu au 12/01/2021 avec Frankenstein's creature

Petit évènement en ce début des années 2010 avec la sortie totalement inattendue de 5 bustes (taille 8'') sous licence officielle "Hammer". Lmitées à 1 000 exemplaires, ces créations sont l'oeuvre de l'entreprise anglaise Titan Merchandise. La première vague contient trois références : Dracula (personnage interprété par Christopher Lee dans Horror of Dracula - 1958), Van Helsing (Peter Cushing dans le même film) et Countess Dracula (interprétée par Ingrid Pitt dans le long métrage éponyme de 1971). La seconde vague se limite au duo Peter Cushing-Christopher Lee dans les rôles respectifs du Baron Frankenstein et de sa créature (The curse of Frankenstein - 1957).

 

Cette série s'interrompt rapidement malgré son caractère tout à fait inédit (à l'exception de Christopher Lee/Dracula déjà édité en figurine en 2004). Pourtant, je pense que les ventes étaient satisfaisantes vu la difficulté à se procurer ces pièces.  En vérité, les problèmes d'approvisionnement semblent davantage liés à une production chaotique avec des retards très importants, des défauts de fabrication et une distribution hasardeuse, certaines boutiques n'étant jamais livrées. Cette désinvolture se remarque également au niveau de la conception des emballages, l'illustration principale se trouvant à l'arrière de la boîte.

 

SERIE 2 (2013)

 

1) BARON FRANKENSTEIN (version The curse of Frankenstein)

 

Depuis la fin des années 30, les films dits d'"horreur" sont bannis des écrans britanniques. En effet, en 1939, la sortie de The human monster (réalisé par Walter Summers avec Bela Lugosi en vedette) fait scandale en raison de sa violence jugée insupportable et de son intrigue "malsaine"... Produit par le modeste studio Hammer, The curse of Frankenstein constitue donc un évènement en soi, aucun long métrage horrifique n’ayant été mis en chantier depuis près de vingt ans. Le pari financier est d’autant plus osé que le tournage s’effectue en couleurs, un procédé onéreux généralement réservé aux œuvres « de prestige ».

 

Le scenario s'inspire du roman Frankenstein écrit par Mary Shelley en 1818. Le livre a déjà fait l'objet d'une célèbre adaptation par Universal dans les années 30 (voir catégorie "Universal monsters" dans l'arborescence du site). La Hammer s'éloigne de cette version afin d'éviter un éventuel litige avec le studio américain. Les producteurs appliquent les recettes qui ont déjà fait leur succès, à savoir une accumulation de séquences dérangeantes, notamment du sang bien rouge grâce à la couleur. The curse of Frankenstein établit les bases de l'horreur gothique : l'intrigue se déroule au XIXème siècle dans des décors soignés avec des comédiens solides évoluant en costume d'époque. Le baron Frankenstein raconte dans un long flashback ses expériences scientifiques qui ont conduit au drame. Le film opère au passage un glissement narratif intéressant, faisant du baron le personnage central au détriment du monstre. En 1931, Universal avait fait le choix inverse.

 

L'oeuvre est classée "X" à sa sortie (si, si !), ce qui montre combien nos sociétés actuelles se sont accoutumées au spectacle de la violence. Mais cette catégorisation "infâmante" n'empêche pas la carrière commerciale du film, bien au contraire. Aussi phénomènal qu'inattendu, le succès, tant en Europe qu'aux Etats-Unis, incite la Hammer à creuser le filon. Le studio produit un total de 6 épisodes dans la foulée du premier : The revenge of Frankenstein (1958), The evil of Frankenstein (1964), Frankenstein created woman (1967), Frankenstein must be destroyed (1969), The horror of Frankenstein (1970) et Frankenstein and the monster from hell (1974).

 

The curse of Frankenstein marque la première collaboration entre trois artistes majeurs du studio : Terence Fisher à la réalisation, Christopher Lee dans le rôle du monstre et Peter Cushing dans celui du baron. Au moment du tournage, ce dernier est encore peu connu. Né en 1913, l'acteur démarre sa carrière dans les années 30. Il multiplie les apparitions sur les planches, au cinéma et à la télévision mais rien de décisif. Après le triomphe de Frankenstein, Peter Cushing se spécialise, sans doute involontairement, dans le cinéma fantastique à l'instar de ses compatriotes Christopher Lee et Mickaël Gough. Il participe à des dizaines de productions, principalement pour la Hammer et Amicus, avant de connaître une brève gloire planétaire grâce au rôle de Grand Moff Tarkin dans le premier épisode de la saga Star wars (1977). Le comédien décède en 1994 dans une relative indifférence. Mais, grâce à l'invention des supports numériques, les cinéphiles du monde entier peuvent désormais (re)découvrir dans des conditions optimales une grande partie de la filmographie de l'acteur.

 

Le buste créé par Titan Merchandise est correct. On reconnaît sans peine les traits de Peter Cushing. Cependant, la sculpture est trop lisse. Elle manque d'aspérités. De plus, le regard demeure désespérément inexpressif, bien loin de la folie qui s'empare du personnage. La peinture est précise mais pas suffisamment nuancée. Les taches de sang sur la veste apportent une touche macabre intéressante bien que leur forme soit ratée. Quant à la pose, je la trouve assez habile. Elle illustre de façon crédible les travaux du Docteur Frankenstein. Cependant, n'ayant pas revu le film depuis longtemps, j'ignore si on voit le baron manipuler ces deux récipients, au demeurant très réalistes. Le socle anthracite est discret, ce qui est une bonne chose. On aperçoit le "h" de Hammer gravé au centre.

 

Concernant les vêtements, j'ai tenté de déterminer s'ils étaient "movie accurate". La réponse s'avère plutôt mitigée. Sur le plateau, Peter Cushing porte uniquement des chemises à jabot avec un noeud papillon. Les couleurs de ceux-ci varient d'une scène à l'autre. Quant au buste, il arbore une chemise blanche classique et un foulard noir noué autour du cou, ce qui n'est pas fidèle au film. Dans certaines séquences du laboratoire, le comédien enfile une veste beige tachée et un gilet noir. Ces deux éléments sont correctement reproduits par le fabricant.

 

Le buste et la boîte sont en parfait état. Ils n'ont jamais été exposés. La figurine d'Han Solo permet de visualiser la dimension du produit (photo 2).

 

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2) FRANKENSTEIN'S CREATURE (version The curse of Frankenstein)

 

Concernant la genèse et l'analyse du film, je vous renvoie au paragraphe sur le buste du Baron Frankenstein (supra).

 

The curse of Frankenstein marque la première collaboration entre les trois artistes majeurs du studio : Terence Fisher à la réalisation, Christopher Lee dans celui du monstre et Peter Cushing dans le rôle du Baron.

 

Il y a des gens dont la vie ressemble à un roman et Christopher Lee est de ceux-là. L'homme n'a probablement jamais planifié son parcours ni mesuré la richesse de celui-ci. Pourtant, un destin aussi exceptionnel mériterait assurément un ou plusieurs films !

 

Le comédien voit le jour au Royaume-Uni en 1922 dans un milieu privilégié : mère issue de la noblesse italienne, père militaire de carrière, beau-père banquier, cousin diplomate... Sa famille connaît cependant d'importants revers de fortune au cours des années 30. Aventurier dans l'âme, le jeune homme assiste à la dernière exécution publique en France avant de s'engager dans la Guerre d'Hiver, un conflit de trois mois opposant la Finlande envahie à l'URSS de Staline. Puis, alors que la seconde guerre mondiale éclate, il intègre la RAF, mais un problème aux yeux l'empêche de devenir pilote. Basé au sol, Christopher Lee est affecté dans les services de renseignements. En Afrique, il participe à de nombreuses opérations "secrètes". Il rejoint ensuite l'Italie et prend part à la bataille de Monte Cassino. Peu après, il part escalader le Vésuve !... Ses derniers objectifs militaires consisteront à traquer et interroger des criminels nazis en fuite.

 

Démobilisé en 1946, Lee opte pour le métier d'acteur et décroche un contrat de 7 ans avec la firme cinématographique Rank. Les rôles mineurs s'enchaînent pendant près d'une décennie. Il donne la réplique à quelques grandes stars, notamment Errol Flynn. Ce dernier, ravagé par l'alcool, blesse son partenaire à la main lors d'un duel à l'épée. Christopher Lee conserve une cicatrice de cet affrontement. L'année 1957 marque un tournant : le comédien est choisi par la Hammer pour interpréter la créature de Frankenstein, principalement en raison de sa stature impressionnante. Après le succès du film, il poursuit sa collaboration avec le studio et incarne Dracula, un rôle déterminant qui fait de lui une vedette.

 

Marqué par le doublé Frankenstein-Dracula, Christopher Lee se retrouve cantonné aux "films d'horreur" à l'instar de ses compatriotes Peter Cushing et Mickael Gough. Au cours des années 60-70, il endosse la cape de Dracula à six reprises pour la Hammer malgré des scénarios de plus en plus indigents. En parallèle, les studios font régulièrement appel à lui pour composer une série de personnages diaboliques : Raspoutine, la Momie, Fu Manchu...

 

Dans les années 70, la veine du cinéma d'horreur anglais touche à sa fin. Le comédien participe alors à des coproductions internationales, notamment pour Jess Franco (encore dans sa période "tout public"). Il obtient à cette époque deux rôles dont il est particulièrement fier. Le premier : Mycroft Holmes, le frère aîné de Sherlock Holmes dans The private life of Sherlock Holmes (1970). Le personnage appartient aux services secrets britanniques (un clin d'oeil de l'Histoire...). A cette occasion, il travaille sous la direction du grand Billy Wilder (The major and the minor, Foreign affair, Sunset boulevard, Stalag 17, The seven year itch, Witness for the prosecution, Some like it hot, The appartment, Kiss me stupid...). En 1970, ce réalisateur particulièrement exigeant est en perte de vitesse, bousculé par les pratiques du "nouvel Hollywood". Cependant, The private life of Sherlock Holmes reste le meilleur de sa période "tardive" (avec Fedora). Le long métrage est malheureusement un échec, voyant son montage ramené de quatre à deux heures. Le tournage constitue cependant pour Lee une expérience mémorable qui lui procure un sentiment d'accomplissement professionnel. Le second motif de satisfaction, c'est bien sur The wicker man (1974), oeuvre de Robin Hardy devenue culte. Malgré son ambiance très "seventies", cette série B réussit à installer un climat étrange et anxiogène couronné par un final inoubliable. Son influence résonne encore de nos jours, notamment à travers le fabuleux Midsommar d’Ari Aster, un des films les plus importants de ces vingt-cinq dernières années.

 

Enfin, Christopher Lee est choisi pour interpréter Scaramanga, l'adversaire de James Bond dans L'homme au pistolet d'or (The man with the golden gun - 1974). En dépit de ce succès, la carrière du comédien s'enlise. Les années 80-90 sont une période très difficile. Lee travaille de moins en moins. Il doit se contenter de projets sans envergure, indignes de son talent.

 

En 1999, l’homme a 77 ans. Tout le monde l’a oublié, le public comme les professionnels. Contre toute attente, il est alors contacté par Tim Burton pour une apparition dans Sleepy hollow. Après le flop injuste de Mars attacks, le cinéaste revient à l’horreur gothique. Il fait régulièrement appel aux grands professionnels qui ont marqué sa jeunesse : Jack Palance, Mickael Gough, Vincent Price… Bien que son temps de présence à l’écran soit réduit, Lee impressionne dans le rôle d’un juge impitoyable, un emploi qu’il a merveilleusement exécuté dans les années 70. Sleepy hollow semble alors avoir un effet miraculeux sur la carrière de l'acteur. Il se retrouve au casting des deux projets phares des années 2000 : la prélogie Star wars et Le seigneur des anneaux. Cette consécration tardive sonne comme une revanche. Adulé des plus jeunes comme des cinéphiles nostalgiques, Christopher Lee meurt à 93 ans au comble de sa célébrité.

 

Le buste créé par Titan Merchandise parvient à restituer le maquillage du monstre tout en conservant les traits de l'acteur. Il reproduit de façon fidèle la disposition des cicatrices vues dans le film. L'apparence "répugnante" du visage semble cependant légèrement atténuée par le fabricant. Les effets de peinture sont simples mais satisfaisants. Concernant les vêtements, j'ai tenté de déterminer s'ils étaient "movie accurate". La réponse est oui, qu'il s'agisse du manteau noir, des menottes ou du garrot ceinturant la créature. Le socle anthracite est discret, ce qui est une bonne chose. On aperçoit le "h" de Hammer gravé au centre.

 

Le buste est en parfait état. Il n'a jamais été exposé.

 

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Cet article sera mis à jour à chaque nouvelle entrée.



12/01/2021

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