INTRODUCTION (MAJ au 17/02/2021)
Jusqu'à la fin des années 50, les films d'espionnage sont essentiellements consacrés aux exploits des alliés durant la Seconde guerre mondiale. Les tensions croissantes entre le bloc soviétique et les Etats-Unis contribuent à donner un nouvel élan au genre avec des oeuvres dramatiques telles que The man between (Carol Reed - 1953), The mandchurian candidate (John Frankenheimer - 1962), The spy who came in from the cold (Martin Ritt - 1965), Torn curtain (Alfred Hitchcock - 1966)...
A côte de ces films réalistes, on assiste à l'émergence d'une tendance plus "légère" symbolisée par le personnage emblématique de James Bond, l'agent secret britannique. Ses aventures démarrent au cinéma en 1962 avec Dr No. Le succès est aussi fulgurant qu'inattendu. Le genre s'éloigne peu à peu des sujets sérieux pour devenir "cool", "sexy", divertissant et donc profitable. Les producteurs de contenu audiovisuel en mal d'argent s'engouffrent dans la brèche. Les films rivalisent de gadgets, adversaires "larger than life" et cascades improbables... Le public se passionne pour ces nouveaux héros qui repoussent la "menace" communiste et déjouent les complots d'organisations criminelles internationales. A force d'histoires rocambolesques, les longs métrages virent à la parodie, parfois de façon involontaire, de Our man Flint (Daniel Mann - 1966) à Deadlier than the male (Ralph Thomas - 1967), sans parler de séries Z très amusantes comme Five golden dragons ou The million eyes of Sumuru (1967).
La société américaine A.C. Gilbert est un pionnier de l'industrie des produits dérivés. En 1965, elle développe pour la première fois un assortiment complet de jouets basés sur un héros de cinéma, à savoir James Bond. Par la suite, ce fabricant s'illustre dans le domaine des licences en exploitant de façon plus limitée les séries TV The man from UNCLE (Des agents très spéciaux - voir article sur le sujet dans "Autres licences/ The man from UNCLE") et Honey West (première femme détective de l'histoire à la télévision américaine, personnage hélas bien oublié).
L'année 1965 n'est pas choisie au hasard. Elle marque la sortie du quatrième épisode de la franchise 007 (Thunderball de Terence Young), 15 mois après le triomphe de Goldfinger réalisé par Guy Hamilton. Le mode est aux agents secrets. Les fabricants de jouets s'adaptent, inondant le marché de produits estampillés "James Bond", parfois sans autorisation. Parmi les plus connus, on peut citer Corgi (Angleterre), Gama (RFA) ou Bandai (Japon). Mais aucun n'a été aussi ambitieux que Gilbert.
D'abord connue sous le nom de Mysto Manufacturing Company, cette société voit le jour aux Etats-Unis en 1909 à l'initiative d'Alfred Carlton Gilbert, un ancien magicien. Sept ans plus tard, elle devient A.C. Gilbert Company. L'entreprise commercialise principalement des jeux de construction, jouets scientifiques et trains électriques. Ses activités s'étendent ensuite au secteur du petit électroménager. Après la mort du fondateur en 1961, les difficultés s'accumulent rapidement, jusqu'à la faillite en 1967. Une rumeur voudrait que l'échec commercial du coûteux circuit électrique "James Bond" ait contribué à la chute de l'entreprise, rumeur non étayée à ce jour...
Avec la licence James Bond, la marque américaine préfigure les schémas de production actuels en proposant une large gamme de produits : mini figurines, mannequins 12'', dioramas, engins en plastique ou métal... La délocalisation faisant ses "débuts", Gilbert fait fabriquer la majorité de sa gamme au Portugal, pays où la main d'oeuvre est alors bon marché.
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